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Les ébénistes du XVIIIe siècle

Joubert Gilles

Gilles Joubert (1689-1775) ébéniste. Paris. La brillante carrière de Joubert, succéde à Oeben et précède à Riesener dans la charge très importante d'ébéniste du Roi.
Estampille de Gilles Joubert

On ne connaît pas exactement la date de sa maîtrise passée probablement dans les années 1715-1720 en pleine époque de la Régence. Il est fort possible que l'ébéniste Pierre Migeon, cousin de sa femme et très estimé par Madame de Pompadour, l'ait recommandé au Roi pour qui il commence à travailler dès 1748. Il deviendra ébéniste ordinaire du Garde-meuble de la Couronne dix ans plus tard en succédant à Jean François Oeben et le restera de 1763 à 1774. Puis sera remplacé dans ses fonctions par Riesener.

Joubert- Encoignure
Encoignure du cabinet intérieur de Louis XV. Gilles Joubert vers 1755. Château de Versailles. © AnticStore

D'abord occasionnelles, les commandes de la Couronne deviennent de plus en plus nombreuses et la notoriété de Joubert croît de jours en jours. En 1755 il est choisi pour réaliser deux somptueuses encoignures destinées à accompagner le magnifique médailler qu'Antoine Goudraux livre en 1739 au cabinet du Roi à Versailles.

Ces pièces sont ainsi décrites dans le Journal du Garde-meuble :

16 mai 1755. - Livré par le sieur JOUBERT, ébéniste: deux armoires en encoignures de bois violet à placages en mosaïque à dessus de marbre griotte d'Italie...., avec venteau par devant fermant à clef, orné de cartouches, trophées de médailles, guirlandes de fleurs et bas reliefs, rprésentent l'un la Poésie et la Musique, et l'autre la sculpture et la Peinture, sur camayeux façon de lapis; le tout de bronze ciselé et doré d'or moulu"

À partir de 1758, le maître devient "ébéniste ordinaire du Garde-meuble de la Couronne" dont il n'avait été jusqu'alors qu'un fournisseur occasionnel, et au début de l'année 1763, Gilles Joubert obtient le titre d'ébéniste du Roi, auquel il peut bientôt adjoindre celui de doyen de sa corporation.

Commode de Joubert
Commode à vantaux de la chambre de Madame Sophie à Versailles par Gilles Joubert, en placage de rose, de violette et d'amarante, marbre campan vert, livrée en 1767. Château de Versailles. © AnticStore

Les commandes pour les Maisons Royales ne tarissant pas, Joubert est alors obligé de sous traiter. C'est pourquoi, bon nombre d'œuvres livrées par lui, toujours d'après le Journal du Garde-Meuble, ne portent pas son estampille mais celles de ses confrères qui travaillèrent sous sa direction. Joubert est un pur représentant du style Louis XV, mais il sait évoluer avec son temps. On retrouve des pièces de style Transition avec des décors néo classiques. Toutefois il s'exprime plus difficilement dans le style Louis XVI.

Joubert n'a signé qu'une infime partie de ses réalisations. L'usage de l'estampille n'étant pas encore rendu obligatoire pendant la plus grande partie de sa vie professionnelle, et en en étant dispensé aprés, en tant qu'ébéniste du Roi, il est très difficile de reconstituer la fructueuse et brillante carrière de Joubert. Seul, le journal du Garde-Meuble conservé aux Archives Nationales, permet de connaître l'importance de ses travaux.

Il était déjà à un âge avancé lorsque l'emploi des marques se généralisa dans sa communauté et il ne montra guère d'empressement pour se plier à la règle qui les rendaient obligatoires.

Il se retira des affaires à l'âge de quatre vingt cinq ans peu avant sa mort en 1775.

MUSÉES

  • Encoignures, Commode - Chateau de Versailles
  • Commode - J. Paul Getty Museum

BIBLIOGRAPHIE

  • Le Mobilier Français du XVIIIe Siècle - Pierre Kjellberg - Les Editions de l'Amateur - 2002
  • Alexandre Pradère, Les ébénistes français de Louis XIV à la Révolution, Paris, 1989, Éd. le Chêne
  • Les ébénistes du XVIIIe siècle - Comte François de Salverte - Les éditions d'Art et d'Histoire - 1934

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