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Cheval et Taureau en bronze patiné
Réf : 110598
6 000 €
Époque :
XVIIIe siècle
Signature :
Modèle d'Antonio Susini (Florence, 1558-1624)
Provenance :
Italie
Materiaux :
Bronze à patine brune ; base en marbre jaune.
Dimensions :
l. 13 cm X H. 14.4 cm X P. 8.3 cm
Galerie Delage
Galerie Delage

Mobilier, sculptures et objets d'art du XVIIIe siècle


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Cheval et Taureau en bronze patiné

Italie, seconde moitié du XVIIIe siècle.
Bronze à patine brune ; base en marbre jaune.

Ces groupes en bronze à patine brune formant pendant et représentant le Cheval au passage et le Taureau passant, incarnation même de la période antique dans l’art de la sculpture baroque, correspondent originellement aux œuvres du célèbre sculpteur italien Antonio Susini (1558-1624), considéré comme l’un des plus grands artistes de son temps. Chacune de nos sculptures, le cheval à gauche et le taureau à droite, est présentée sur un socle en marbre jaune orientée l’une vers l’autre. Leur posture choisie par le sculpteur incarne à la perfection ce que l’on peut qualifier aujourd’hui de représentations équestre et bovine traditionnelles inspirées de l’Antiquité qui, en effet, auront été très en vogue de la Renaissance jusqu’à la fin du néoclassicisme. Les sujets sont saisis sur le vif, le pas noble, le buste relevé rempli de fierté, ce qui a assurément ...

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... permis à notre sculpteur d’exprimer ici son exceptionnelle dextérité et maîtrise de son art. Les animaux paradent, parfaitement encrés dans le sol, et projette vers le haut et en avant leur torse. Leurs yeux sont grands et très expressifs. Ces deux sujets furent cependant conçus initialement indépendamment l’un de l’autre.

Si Jean de Bologne (1529-1608) imagina deux modèles de cheval, l’un à la crinière coupée, l’autre la crinière flottante, tirés de la statue équestre de Cosme Ier de Médicis réalisée entre 1587 et 1585, et présentée sur la Piazza belle Signoria à Florence, ce Cheval au passage au délicat contraposto reprend le troisième modèle animal créé par Antonio Susini : à la patte antérieure droite levée répond la patte postérieure gauche ; à la jambe gauche antérieure posée au sol répond la patte postérieur droite. Sa tête est légèrement tournée vers la droite. Le corps est puissant et montre une très grande maîtrise tout en subtilité de la musculature en tension traduite par le dynamisme, le sens du mouvement, et l’extrême précision du modelé jusque dans les moindres détails, en particulier le rendu des veines apparentes courant le long des flancs. Parfaitement ciselées, une opulente crinière placée sur le côté gauche de cheval accentue ici l’instantanéité du moment, et la queue, touchant presque le sol, participe au remarquable équilibre de l’ensemble. En retraçant les origines de fameux prototypes antiques, il est notable que la représentation des chevaux était un genre important dans la sculpture en bronze depuis le XVe siècle. Le cheval, auquel Leon Battista Alberti dédia un essai, sembla avoir grandement fasciné les artistes alors que les animaux eux-mêmes étaient collectionnés en tant que cadeaux diplomatiques. Le sujet, interprété comme un leitmotiv à travers les œuvres de Jean de Bologne et ses suiveurs, fut recherché pour sa vivacité, expression de la puissance naturelle de l’animal.

Parmi les plus beaux exemples réalisés par Susini répertorié, un Cheval au pas réalisé vers 1600 et signé par l’artiste est aujourd’hui conservé au sein des collections du Victoria and Albert Museum à Londres (inv. A.11-1924). S’agissant d’un autre exemplaire, un Cheval au passage réalisé en 1628 par son neveu Giovan Francesco Susini (1575-1653) d'après un modèle de Giambologna et d'Antonio Susini, est présenté dans la Galleria Colonna à Rome.

S’agissant du Taureau passant, la première statuette aurait été conçue après le premier modèle de cheval par Jean de Bologne et correspondrait à l’exemplaire provenant des collections Médicis conservé aujourd’hui au musée du Bargello à Florence (inv. 287). Le sujet possède, à quelque détails prêts, la même expression artistique que celle du cheval. Les seules différences résident dans les caractéristiques physiques et biologiques des deux animaux. En effet, seul la patte antérieure gauche du taureau est levé. Sa tête est cette fois légèrement tournée vers la droite et l’extrême puissance de l’animal se traduit par la parfaite ciselure du cou et de la musculature du train arrière sur lequel vient se fouetter la queue d’une vive intensité. Le taureau aurait évoqué pour l’artiste l’influence considérable de l’art antique et de la mythologie sur son travail. Certaines hypothèses avancèrent par conséquent l’idée qu’il se serait probablement inspiré, pour la réalisation du taureau, de représentations du dieu égyptien Apis, dieu de la fertilité, de la puissance et de la force physique, et représenté, sous sa forme animale, par un taureau.

Réalisé en bronze puis diffusé à travers toute l’Europe, notamment grâce à l’atelier d’Antonio Susini, des exemplaires de ce modèle se retrouvèrent dans les plus grandes collections. Nous pouvons évoquer un exemplaire qui se trouvait dans les collections de la Couronne ayant appartenu à Louis XIV lui-même, dont la fonte est attribuée à Susini, exemplaire mentionné sous le n° 279 : « Un taureau ayant la queue retroussée sur le dos ; haut de neuf pouces, et long de dix pouces tout compris, estimé cent vingt livres » aujourd’hui conservé dans une collection privée. Un autre bronze était conservé dans les collections du Cardinal de Richelieu qui possédait en effet parmi ses bronzes un taureau réalisé par « messer Jean de Bologne réparé par Soucine ». Citons enfin la Galerie de Girardon qui présentait également « 9. un petit taureau de bronze d’après l’Antique par J. de Boulogne, réparé par A. Soucine ».

ANTONIO SUSINI
Né à Florence en 1558, Antonio Susini compta parmi les éminents sculpteurs baroques italiens de l’école florentine. Après son apprentissage d’orfèvre, il intégra dès 1580 l’atelier de Giambologna au Borgo Pinti dont il devint l’un des principaux collaborateurs. Si ce dernier n’était pas fondeur, il avait pris l’habitude de confier cette tâche, entre autre, à Susini, spécialisé dans les statuettes en bronze dont il réussit à améliorer le processus de fonte et finition. Ces qualités lui permirent d’exécuter des tirages de statues antiques et des œuvres de son maître, Si les bronzes de Jean de Bologne furent réalisés par une grande variété de fondeurs, c’est sous le contrôle de Susini qu’ils atteignirent un degré inégalé de sophistication. Il n’hésita pas non plus à les modifier, parfois jusqu’à créer de nouveaux modèles. Plusieurs découverts dans des archives suggèrent en effet que Susini conçut ses propres pour des petits bronzes, en particulier représentant des chevaux. Il demeura dans l’atelier de son maître jusqu’en 1600, époque à laquelle il ouvrit son propre atelier et développa son propre style identifiable par sa conception des détails, toujours réalisés avec une grande précision et un fini remarquable. De nombreux ouvrages d’histoire de l’art du XVIIe siècle font l’éloge du sculpteur pour le grand raffinement de ses ciselures et le haut degré de finition qu’il pouvait leur donner. Auréolé d’une renommé européenne, Antonio Susini s’éteignit dans sa ville natale en 1624, âgé de soixante-six ans.

Très bon état.

Conditions générales de livraison :

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Sculpture en Bronze