Par Galerie Sismann
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Longtemps demeurée dans les mûrs d'un établissement privé Normand, cette belle Vierge à l'Enfant monumentale peut être rattachée par son style singulier aux plus belles productions bretonnes de la fin du Moyen Âge.
Représentée ici sous les traits d'une jeune femme délicate et gracile enveloppée dans un ample manteau d'azur, Marie s'incline avec tendresse et mélancolie vers son fils. Vêtu d'une petite cape, le bambin frêle aux cuisses potelées s'anime dans les bras de sa mère protectrice.
Le délicat visage ovale de la Vierge est marqué par deux yeux en demi-lune, et une petite bouche aux lèvres fines, pincées aux commissures, surmontée d'un philtrum totalement lisse. Ce dessin si singulier de la partie inférieure du visage de Marie, s'inscrit dans la tradition sculpturale bretonne de la seconde moitié du XVe siècle et se retrouve de façon tout à fait identique sur la Vierge allaitant de la chapelle saint Budoc de Plomeur. Celle-ci présente également une ...
... chevelure similaire, aux longueurs ciselées, retenues en arrière par deux mèches qui dégagent les contours du visage de la Vierge ainsi que son cou.
Scandé de plis en V emboités creux très saillants, le manteau de Marie lui témoigne de façon tout à fait remarquable de l'influence flamande qui perce alors dans la production régionale. En témoigne aussi la belle vierge de Plougonvelin. Car en effet, comme l'ont démontré les derniers travaux scientifiques sur le sujet, bien loin d'être à l'écart des grands courants artistiques comme l'on a longtemps voulu le faire croire, la Bretagne apparait dès la seconde moitié du XVe siècle au contraire très perméable aux influences extérieures importées d'Italie ou comme ici, des Pays-Bas Méridionaux.
©Galerie Sismann
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