Vesperbild – Pays-bas XVe siècle

... probablement dans le sud des Pays-Bas ou en Allemagne méridionale. Son identité reste encore inconnue mais son style distinctif et la qualité exceptionnelle de ses oeuvres en albâtre ont permis d’en identifier une quarantaine dispersées dans toute l’Europe.

Son atelier fut l’un des plus influents de l’Europe gothique tardive, spécialisé dans la production de statuettes religieuses en albâtre, destinées à une clientèle aisée répartie sur tout le continent. Son style distinctif est reconnaissable ici : les drapés en plis cassés se déploient avec vigueur, formant des lignes brisées et saillantes, particulièrement visibles dans le manteau de Marie, traité avec minutie. Les détails tels que les gestes et coiffures sont traité individuellement avec un grand naturalisme tandis que les visages possèdent des traits marqués et nets avec une ossature proéminente alliant expressivité et sobriété.

La Vierge regarde son fils avec une tristesse contenue, presque silencieuse, les paupières abaissées et les lèvres closes, renforçant le caractère introspectif de la scène. Assise, elle tient un pan de son voile de sa main gauche dans un geste d’affliction et de l’autre, porte sa main sur son fils allongé. Le Christ, est figuré dans une horizontalité rigide, le corps amaigri, les bras étendus le long des jambes de sa mère, dans une position qui évoque autant la mort que l’abandon. La finesse d’exécution et du savoir-faire caractéristiques du maître, se remarque dans les veines naturelles, les sculptures profondes et la bouche ouverte du Christ.

Le matériau choisi, l’albâtre, confère à cette sculpture une douceur lumineuse et une grande finesse d’exécution. Matériau relativement peu utilisé avant le XIV? siècle, l’albâtre connaît alors un regain d’intérêt. Bien que l’Angleterre ait été un grand centre d’extraction et de sculpture de ce matériau, les ateliers continentaux, notamment dans les Pays-Bas et le Saint- Empire, ont su rivaliser en produisant des oeuvres de grande qualité, parfois même plus inventives et détaillées. Le Maître de Rimini s’inscrit dans cette tradition, et ses sculptures, bien que d’un format modeste, se distinguent par la pureté du matériau : un albâtre blanc cassé, parfois légèrement veiné.

Cette Pietà témoigne ainsi autant de la spiritualité profonde de son époque que de l’excellence technique d’un atelier au sommet de son art. Par sa beauté sobre, sa composition équilibrée et sa matière noble, elle incarne un moment charnière de l’histoire de la sculpture religieuse en Europe à la fin du Moyen Âge.