Par Richard Redding Antiques
DEMANDE D'INFORMATIONS
Pendules et objets d'art d'exception XVIIe-XIXe siècle
Une belle paire d'urnes françaises en fonte de la fin du XIXe siècle, toutes deux de forme classique, avec un rebord circulaire à motif ovale et gadroonné autour de la partie inférieure, flanquées de poignées étroitement enroulées qui se prolongent verticalement sur les côtés du corps principal, reposant sur un pied circulaire évasé à gradins sur une base carrée.
France, vers 1890-1900
Hauteur 73 cm, largeur 56 cm chacune.
À la fin du XIXe siècle, les urnes en fonte française sont devenues des éléments importants dans les jardins, les parcs et les places publiques, reflétant les tendances artistiques de l'époque et les capacités industrielles d'une nation en pleine modernisation. Ces objets décoratifs mais fonctionnels incarnaient la tradition de grandeur des arts décoratifs français tout en exploitant les progrès techniques apportés par la révolution industrielle. La fonte, un matériau apprécié pour sa durabilité, sa malléabilité dans la ...
... conception et son coût relativement faible par rapport au bronze, au marbre ou à d'autres pierres, est devenue le matériau de choix pour les urnes ornementales à grande échelle qui ornaient les propriétés privées et les espaces publics dans toute la France et au-delà. Malgré leur fonction utilitaire de jardinières, elles étaient indéniablement des objets esthétiques. Leur présence dans le paysage était autant une question d'harmonie visuelle et de raffinement que d'horticulture. On pouvait les voir flanquer des escaliers, ponctuer des allées ou couronner des balustrades, souvent par paires symétriques.
La plupart des urnes de jardin étaient conçues dans un style antique et ornées de motifs classiques qui reflétaient l'engouement de la seconde moitié du XIXe siècle pour les styles historiques passés. Les formes typiques comprenaient des coupes cannelées, des feuilles d'acanthe, des têtes de lion, des figures mythologiques, des guirlandes et des poignées en volutes, rappelant les vases greco-romains antiques. Cependant, la paire présentée ici est inhabituelle en ce sens que, bien que la forme générale, les bandes en ovules et dards et la partie inférieure godronnée rappellent l'Antiquité, les poignées sont beaucoup plus géométriques et modernes dans leur conception.
La fonte de ces urnes a été réalisée par plusieurs fonderies françaises réputées, dont le travail est encore apprécié aujourd'hui pour sa qualité et son art. L'une des plus remarquables était Barbezat et Cie, à Val d'Osne, en Haute-Marne. Fondée en 1835 par Jean Pierre Victor André (1790-1851), la fonderie fut rachetée en 1855 à la veuve d'André par Gustave Henri Barbezat (1818-67), qui la rebaptisa Barbezat & Cie. Après la mort de Gustave Barbezat en 1867, Barbezat & Cie fut rachetée par Houille & Cie. Trois ans plus tard, elle fut rebaptisée Société Anonyme des Hauts-Fourneaux & Founderies du Val d'Osne et continua sous ce nom jusqu'en 1930 environ. Soucieuse de faire connaître ses produits, la fonderie publia tout au long du XIXe siècle des catalogues présentant des centaines d'illustrations de ses pièces en fonte, allant des statues, portails et bancs aux fontaines et urnes. Son catalogue de 1900 présentait ainsi plus de 250 modèles et tailles différents d'urnes de jardin. Ces catalogues permettaient aux clients de toute l'Europe et d'ailleurs de choisir des modèles décorés pour des commandes publiques et privées.
Un autre fabricant important d'urnes de jardin en fonte était la fonderie Corneau Frères, établie à Charleville dans les Ardennes, fondée en 1846 par Alfred-Henry Corneau (1825-86) et son frère Émile-Joseph Corneau (1826-1906), puis reprise par deux des gendres d'Alfred gendre d'Alfred, Albert Deville (1844-1913) et Henri-Joseph-Antoine Pailliette (né en 1853). La fonderie Durenne, également située en Haute-Marne, fondée par Antoine Durenne (1822-95), fut un autre acteur clé dans le développement de la production française de fonte. Basée à Sommevoire, l'entreprise de Durenne finit par fusionner avec la fonderie voisine de Val d'Osne. Outre la France, il existait en Angleterre plusieurs fonderies tout aussi performantes qui produisaient des urnes en fonte et d'autres statues de jardin, notamment Handyside à la Britannia Iron Works de Derby et la Coalbrookdale Company dans le Shropshire, toutes deux situées à proximité de sources d'approvisionnement en minerai de fer, en charbon et en eau.
Retrouver le mobilier ou les objets d''art similaires à « Paire d'urnes en fonte datant de la fin du XIXe siècle » présenté par Richard Redding Antiques, antiquaire à Gündisau dans la catégorie Ornements de jardin Napoléon III, Matériaux & Architecture.