Par Franck Baptiste Paris
Rare grande paire d’appliques «à la grecque» en bronze finement ciselé et doré au mercure.
Les fûts en formes de carquois cannelés et rudentés d’asperges sont ornés de guirlandes de lauriers clouées en façade et sur les cotés.
Modèle à cinq bras de lumières agrémentés de feuillages d’acanthes qui soutiennent les coupelles à cannelures torses et des bobèches en forme de vase Médicis.
Les fûts terminés par des culots à palmettes et surmontées de cassolettes drapées à l’antique d’ou s’échappe le feu sacré.
Très bel état de conservation, grandes qualités de ciselure et de dorure au mercure.
Travail Parisien, d’après les dessins de Jean Louis Prieur, époque Louis XVI vers 1780.
Hauteur : 50 cm ; Largeur : 43 cm
Notre avis :
La paire d’appliques que nous présentons est une rare variante à cinq bras de lumières d’un modèle dessiné par Jean Louis Prieur et visible sur le portrait du marquis de Marigny peint par ...
... Michel Van Loo en 1769 et aujourd’hui conservé au Musée du Louvre.
Ce modèle fût proposé dans plusieurs formats et avec un nombre de bras du lumières allant de deux à cinq.
La paire que nous présentons est la variante la plus luxueuse qui était destiné à une classe d’élite de la noblesse, qui seule pouvait payer un éclairage aussi onéreux à dix chandelles.
Jean-Louis Prieur (1732-1795) Issu d'une famille d'artisans spécialisés dans les arts décoratifs, Jean-Louis Prieur devient maître sculpteur à l’Académie de Saint-Luc en 1765 puis maître fondeur « en terre et sable » en 1769. Mais ne disposant pas du matériel nécessaire à la fonte des pièces, il exerce, comme beaucoup de ses confrères, le métier de « fondeur ciseleur ». Dans les années 1770, Jean-Louis Prieur devient l’un des premiers dessinateurs professionnels. Il dessine des modèles pour le bronze à la plume et à l'encre noire et pour la gravure. Aucun de ses travaux n'est signé de sa main. En 1778, son atelier de fondeur ciseleur fait faillite, il devient onemaniste. Des dessins préparatoires très proches de Jean Louis Prieur sont conservés au Getty Muséum de Los Angeles et publiés page 172 et 173 du livre de Hans Ottomeyer «Vergoldete bronzen». Modèles similaires : Musée du Louvre Musée arts décoratifs de Lyon Württembergisches Landesmuseum à Stuttgart Palais royal de Stockholm Modèles similaires mais à trois branches: Série de quatre au petit Trianon à Versailles Château de Drottningholm (Suède) Comme pour tout ses modèles Jean Louis Prieur offre de nombreuses variantes pour ce type de bras de lumières. Si le fût en carquois et la forme des branches sont toujours conservés, le nombre de lumières varie de deux à cinq, les cassolettes antiques peuvent remplacer les pots à feu et des têtes de boucs ou des médaillons à profils d’empereurs peuvent orner les fûts ou les bases. Une paire d’appliques de ce type est visible en arrière plan du tableau «le marquis de Marigny et sa femme» conservé au musée du Louvre (RF1994-17) et peint par Louis-Michel Van Loo en 1769. Frère de la marquise de Pompadour, Abel-François Poisson de Vandières (1727-1781), marquis de Marigny (1754) et de Menars est directeur et ordonnateur général des bâtiments, jardins, arts, académies et manufactures royales . Grand amateur d’art, il est très avance sur la mode de son époque. De retour d’un long séjour en Italie, il sera un des grands artisans du retour à l’antique et du nouveau «goût Grec», avec une collaboration avec Pierre Garnier notamment et des livraisons dès 1766. Il n’est donc pas étonnant de voir de ce modèle présent dans son intérieur en 1769. Nous pouvons penser que ce modèle fût très à la mode entre 1770 et 1775, au point d’être exporté dans de nombreux pays d’Europe.
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