Par Galerie Thierry Matranga
Tableaux anciens, dessins, sculptures, objets religieux
Huile sur panneau. Ecole flamande du XVIIe siècle d’après la gravure de Jacques Callot (1592 -1635) de la série Les Grandes Passions.
Notre composition met en scène le célèbre épisode biblique dans lequel le préfet romain Ponce Pilate présente Jésus, après l’avoir fait battre, au peuple juif en prononçant les mots « Ecce homo » (voici l’Homme). Notre peintre offre au regard du spectateur une foule colorée et agitée peinte avec minutie. Chaque personnage arbore une expression particulière et esquisse un geste indiquant le centre de la scène. Les regards sont ainsi tournés vers Jésus qui est vêtu d’un simple périzonium noué à la taille. Celui que les prêtres du Temple accusent d’imposture, et dont les prêches bousculent l’ordre établi dans la province romaine de Judée, est amené sur les marches d’un palais pour recevoir la sentence préfigurée par la croix que tient un homme au costume rouge sang. Le palais servant de décors occupe une place ...
... prépondérante dans la composition, il symbolise la puissance de l’Empire.
Notre peintre a choisi de mettre en lumière les personnages qui incarnent l’autorité - qu’elle soit civile, militaire ou spirituelle - en employant une peinture à l’or. C’est ainsi que le Christ est radié d’or, que le costume de Pilate (à la droite de Jésus) et la chasuble d’un prêtre (à droite de dos) sont brodés d’or, et que la statue de guerrier à gauche (probablement Mars, dieu de la guerre) est entièrement montée à l’or.
En conclusion, l’artiste qui a peint notre tableau a accompli de nombreuses prouesses : il change l’échelle du sujet qui passe de 11,8 x 22,7 cm pour la gravure de Callot à 34 x 48,5 cm pour notre peinture, il en modifie ses proportions, il donne vie à une foule de petites figures expressives avec une précision chirurgicale et il introduit la couleur en jouant avec ses symboles. L’ensemble de ces considérations confère à notre tableau un grand intérêt technique et artistique.
La peinture est élégamment sertie dans un cadre mouluré à profil renversé en bois noirci d’époque.
Dimensions : 34 x 48,5 cm - 47 x 61,5 cm avec le cadre
Vendu avec facture et certificat d’expertise.
Biographie :
Né dans une famille d’orfèvres lorrains, Jacques Callot (Nancy, mars 1592 – Id, 25 mars 1635) commence son apprentissage dans ce milieu d’artisans avant de découvrir l’art de la gravure sur cuivre à Rome, en 1610. Arrivé à Florence en 1612, il met au point des techniques nouvelles qui marqueront durablement l’histoire de la gravure. De retour à Nancy après la mort de Cosme II de Médicis, il devient graveur à la cour des ducs de Lorraine. La Guerre de Trente ans, qui ravage alors l’Europe, lui inspire ses séries sur Les misères de la guerre qui le rendent célèbre auprès des plus grands princes. C’est ainsi que l’infante Isabelle d’Autriche et Louis XIII lui adressent d’importantes commandes afin d’immortaliser leurs victoires militaires. A son décès, il laisse derrière lui un immense corpus de près de 1.400 compositions qui feront de lui un des artistes les plus copiés et diffusés de son temps.
Bibliographie :
- BERSIER, Jean-E., La gravure : les procédés, l’histoire, 4e éd, Paris, Berger-Levrault, 1984.
- Jacques Callot 1592-1635, Paulette Choné (dir.), (cat. exp. Nancy, Musée historique lorrain, 13 juin - 14 septembre 1992), Paris, Réunion des musées nationaux, 1992.
- LIEURE, Jules, Catalogue raisonné de l'œuvre gravé, deux tomes, San Francisco, Alan Wofsy fine arts, 1989, 1ère éd. 1929.
- SADOUL, Georges, Jacques Callot, Miroir de son temps, Paris, Gallimard, 1969.
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