Par Galerie Thierry Matranga
Tableaux anciens, dessins, sculptures, objets religieux
Huile sur albâtre gypseux – Vérone 17e siècle, entourage d’Alessandro Turchi (1578 – 1649)
Notre rare peinture sur albâtre figure un des sujets les plus représentés dans l’art occidental : l’Adoration des bergers, épisode de la Nativité dont il est le prologue. L’Evangile selon Luc (2, 7) le décrit ainsi : « Marie enfanta un fils et le coucha dans une crèche parce qu’il n’y avait pas de place pour elle à l’auberge »…
La composition d’une grande douceur fait entrer le spectateur dans l’intimité d’une scène où le peuple des champs et les anges viennent rendre hommage au fils de Dieu sur terre. L’annonciation leur a été faite par l’ange au-dessus d’eux qui brandit un phylactère sur lequel on peut lire « Gloria in excelsis Deo », hymne liturgique chrétienne originelle à la gloire de Dieu.
Le peintre a judicieusement laissé des réserves (zones non peintes) pour figurer le mur en ruine qui sépare l’étable de la campagne en ...
... arrière-plan. La veine de la pierre ainsi apparente permet à la lumière de traverser le support donnant à l’ensemble un caractère onirique.
La peinture sur support précieux (paesine, agate, albâtre, jaspe, lapis lazuli ou encore améthyste) s’est répandue dans toute l’Italie durant un siècle environ. C’est Sebastiano del Piombo, en 1530, qui met au point une technique pour peindre d’abord sur ardoise. Cette nouveauté parait répondre à la hantise qu’éprouvent les artistes quant à la durée de vie de leurs œuvres. Quatre grandes écoles ; Florence, Venise, Rome, et surtout Vérone, semblent rivaliser d’audace et d’imagination en peignant sur des pierres « imagées ». Les peintres s’appuient ainsi sur les veines, les contrastes ou les transparences pour créer leurs décors. A partir des années 1580, la peinture sur pierre répond à l’attrait nouveau pour les objets singuliers et rejoint les cabinets de curiosité. Les plus illustres acteurs de la discipline sont Alessandro Turchi, Antonio Tempesta, Jacopo Bassano, Pasquale Ottino, et en France Jacques Stella.
Notre plaque d’albâtre est sertie dans un cadre de la région des Marches en bois sculpté à décor peint imitant le jaspe et doré, au pied duquel un cartel « Alessandro Turchi 1582 – 1648).
Dimension : 30,5 x 25,5 cm - 42 x 37 cm avec le cadre
Comme l’immense majorité des peintures sur pierre, la plaque a été fracturée, les éléments réassemblés et recollés.
Alessandro Turchi dit l'Orbetto (Vérone 1578 – Rome 22.01.1649) est le fils d’un modeste sabotier borgne (« orbo » en italien), d’où le surnom de « l’Orbetto » accolé à Alessandro. Il s’initie sous les pinceaux du peintre maniériste Felice Brusasorci. Vers 1615, il se fixe à Rome où son talent est reconnu. Il participe à la décoration du palais du Quirinal où il peint « la récolte de la manne » et « le Christ mort avec Madeleine et les anges ». En 1618, il est enregistré à l'Accademia di San Luca de Rome et en 1634, il en devient Premier Recteur.
Avec Pasquale Ottino, Alessandro Turchi est le chef de file de l’école de Vérone pour les peintures sur pierres. Parmi les nombreux chefs d’œuvre laissés par l’Orbetto, on compte « La Fuite en Égypte » au Capodimonte de Naples, « La Mort de Cléopâtre et de Marc-Antoine » au Louvre, « Scènes de l’histoire d’Hercule » à la Alte Pinacothèque de Munich ou encore « Vénus et Adonis » à la galerie Corsini de Florence.
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