Par Galerie Thierry Matranga
Tableaux anciens, dessins, sculptures, objets religieux
Huile sur panneau. École flamande du 17e siècle.
Cette œuvre intime, peinte sur bois, s’inscrit dans le courant des vanités, genre emblématique de la peinture flamande et néerlandaise du XVIIe siècle. Dans une Europe marquée par les guerres de religion, les épidémies et les bouleversements sociaux, les vanités offraient un espace de réflexion morale. Elles étaient souvent destinées à des intérieurs privés où elles servaient de support à la méditation. Notre peinture, par son format modeste et son intensité silencieuse, s’inscrit pleinement dans cette fonction. Les vanités sont des natures mortes symboliques, qui rappellent la fragilité de la vie et la vanité des biens terrestres. Elles puisent leur origine dans la pensée chrétienne et dans les textes bibliques, notamment l’Ecclésiaste : « Vanité des vanités, tout est vanité ».
Notre composition, austère mais profondément évocatrice, représente deux crânes posés au sol, dont un est ...
... renversé symbolisant la chute, et une frêle chandelle dans une niche sombre. Le réalisme du rendu, la palette réduite et la lumière vacillante de la flamme invitent à une méditation silencieuse sur la finitude de l’existence. Contrairement à certaines vanités plus opulentes, notre peinture se distingue par sa sobriété, et son dépouillement renforce sa portée spirituelle. La chandelle allumée, en train de se consumer, symbolise le temps qui s’écoule, tandis que la fumée qui s’élève évoque l’âme qui quitte le corps.
Dans les représentations de ce thème à l’âge classique, la mort n’est pas liée à des images d’horreur comme au Moyen-Age. Au contraire, dans les vanités, elle est liée à une accumulation de richesses, de savoirs, à une aspiration au pouvoir, à la satisfaction des plaisirs dans une relation souvent complexe. Le genre est représenté par des peintres comme Pieter Claesz, Harmen Steenwijck, David Bailly, Edwaert Colyer ou encore Jan Davidz de Heem.
Notre précieuse peinture est élégamment sertie dans un cadre vénitien à profil renversé du XVIIe siècle en bois noirci et doré.
Dimensions : 27 x 17,5 cm – 42 x 33 cm avec le cadre
Bibliographie :
- Tapié Alain, Les Vanités dans la peinture au XVIIe siècle, Catalogue de l'exposition du Musée des Beaux-Arts de Caen en 1990, RMN, 1990
- Schneider Norbert, The art of the still life, Taschen, 1994
- Kelly Raymond, To be, or not to be. Four hundred years of Vanitas painting, Flint Institute of Arts, 2006
- Lanini Karine, Dire la vanité à l’âge classique. Paradoxes d’un discours, Champion collection Lumière classique 67, 2006.
- Van der Willigen A., Meijer Fred G., A dictionary of Dutch and Flemish still-life painters working in oils, 1525-1725, Primavera Press, 2003
- Sterling Charles, La nature morte de l’Antiquité à nos jours, Pierre Tisne, 1959
- Schneider Norbert, Les natures mortes. Réalité et symbolique des choses, Taschen, 1990
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