Tondo avec le Christ parmi les Anciens

... avec les Anciens (ou Docteurs), les déconcertant avec sa connaissance. Le trône à baldaquin élevé est une référence au trône de Salomon et peut être interprété comme une préfiguration de la sagesse du Christ et du Jugement dernier ou du Christ en majesté, le souverain du monde assis sur le trône céleste, tel que décrit dans l’Ancien Testament (Daniel 7) et l’Apocalypse de Jean.

Le jeune Christ est représenté de face au centre du groupe, assis sur une estrade surélevée, avec Marie et Joseph debout à gauche. Les anciens du Temple sont assis au pied des marches sur des bancs bas. Le geste du Christ, pointant l’index vers son pouce levé, suit les traitements médiévaux typiques du sujet et se retrouve également dans les enluminures de livres et le Christ parmi les docteurs d’Albrecht Dürer peint en 1506 et conservé au Museo Thyssen-Bornemisza de Madrid. Ce geste rhétorique conventionnel exprime l’acte d’exposer un texte et est dérivé des représentations classiques de professeurs de philosophie ou de rhétorique avec leurs étudiants. Le présent événement infographique est une scène fréquente dans les Cycles de la vie de la Vierge et de la vie ou de la passion du Christ. La couronne d’épines qui entoure le groupe peut indiquer un cycle de la Passion. Un tondo comparable à la Circoncision du Christ a été vendu chez Sotheby’s à Amsterdam en 1997, qui faisait probablement partie de la même structure sculptée que le relief actuel (voir ill.). Les deux scènes s’inscrivent dans le schéma des Sept Douleurs de la Vierge, une représentation populaire à la fin du Moyen Âge (comp. La Vierge aux Sept Douleurs d’Adriaen Isenbrant, collection des Musées royaux des Beaux-Arts de Belgique, Bruxelles, inv. nr. 2593).

L’élégance artificielle du groupe actuel affiche clairement des éléments stylistiques du maniérisme anversois, qui présente généralement des figures allongées avec des gestes affectés et des positions tordues, posant dans des costumes élaborés avec des draperies fluides. Ce style flamboyant met l’accent sur la narration, véhiculée par des personnages dans des poses exagérées et est typique de la sculpture anversoise de la fin du premier quart du XVIe siècle, vers 1520/5.