EUR

FR   EN   中文

CONNEXION
Nature morte de François HABERT
Nature morte de François HABERT - Tableaux et dessins Style
Réf : 107558
VENDU
Époque :
XVIIe siècle
Provenance :
France
Materiaux :
Huile sur toile
Dimensions :
L. 91.5 cm X l. 60 cm
Franck Anelli Fine Art
Franck Anelli Fine Art

Tableaux anciens et meubles marquetés du 18e siècle


+33 (0)6 08 65 18 06
Nature morte de François HABERT

Nous ne savons pas grand-chose de ce peintre important, probablement d’origine flamande, qui fréquenta de bonne heure le milieu artistique parisien – un de ses tableaux avec une guirlande de fleurs est mentionné dans l’inventaire des biens dressé à la mort du peintre Philippe de Champaigne (1602 – 1674) – et, sans doute, le peintre et marchand Jean-Michel Picart (vers 1606 – 1682)
également d’origine flamande, véritable référence pour tous ceux, peintres et voyageurs, qui venaient des Flandres et d’Allemagne.
Quoique les données biographiques nous fassent défaut, François Habert signe et date souvent en lettres capitales, entre 1647 et 1652, ses tableaux, ce qui a permis à l’historiographie contemporaine de dresser avec certitude un catalogue d’une quinzaine de toiles.
Dans l’ensemble de son œuvre François Habert nous donne à voir concomitamment deux sortes de tableaux comme autant de cadrages métaphoriques de l’espace intérieur : celui des ...

Lire la suite

... cuisines, où circulent les serviteurs que l’on ne voit pas et celui des étages élevés où évoluent les maîtres, eux-mêmes absents de ces lieux. Dans la première de ces typologies François Habert propose des natures mortes où légumes, viandes et gibiers divers jouxtent des ustensiles de cuisine. Elles synthétisent deux influences fortes : d’une part celle de Pieter Van Boucle (1610 – 1673), le plus important divulgateur de la manière de Frans Snyders (1579 – 1657) à Paris, qu’il assagit en des formules plus à même de séduire sa clientèle parisienne. D’autre part, celle de Sebastien Stoskopff (1597 – 1657) pour la limpide objectivité des objets frustes que le nôtre met en scène à la manière, précisément, du peintre de Strasbourg. Dans la deuxième de ses typologies François Habert conçoit
des natures mortes aux consoles recouvertes de draperies ou de tapis de Turquie ornées de fruits, de fleurs et de vaisselle précieuse. Elles intègrent, aux influences que nous avons évoquées plus haut, celle de Jan Davidsz de Heem (1606 – 1684) qui propose les agencements les plus élégants de cette sorte d’objets et par conséquent les mieux appréciés dans l’Europe du XVIIe siècle, toutes écoles confondues. Le propre des écoles flamande et hollandaise se résume ainsi dans l’œuvre de François Habert et justifie la place éminente que François Habert eut au sein de la communauté des peintres actifs dans la capitale française à la fin des années 1640.
Le tableau ici étudié se rattache à ce deuxième filon de l’art de François Habert.
Une vasque en or à décor estampé de feuilles d’hêtre et de baies est ornée de fleurs de fleuristes dont la part belle est faite aux pivoines, aux roses cent-feuilles et aux œillets qui forment comme un feston cramoisi chamarré de blanc débordant de part et d’autre de la vasque. Des roses d’Inde jaunes et orangés, des narcisses couleur tournesol et un lys orangé (Lilium bulbiferum) assurent, par ces tons moyens qu’ils incarnent, la transition avec le fond brun, tout en donnant du relief à la gerbe fleurie. Une grande diagonale le long de laquelle le peintre a placé des roses alba, des roses de Guérande et une tige de clochettes blanches dynamise la palette empourprée caractéristique de cette toile par son éclat argenté. Elle garantit de même un balancement heureux du bouquet tout
en se découpant vivement sur la précieuse étoffe écarlate jetée sur un marbre jaspé.
La disposition de ces fleurs selon un double feston s’échappant de la vasque en or est justifiée tout autant que magnifiée par sa fonction de dessus de porte. En effet, celui qui contemple le tableau en est en même temps surplombé ; un tel agencement permet donc au peintre d’atteindre l’effet de faux-semblant recherché et caractéristique de la poétique de la mimesis typique du XVIIe
siècle.
La technique émaillée et éclatante que François Habert y emploie, comme l’association d’un tissu soyeux à la teinte vive à un marbre précieusement veiné, rappelle l’importance de Willem van Aelst (1627 – 1683), qui réside à Paris entre 1645 et 1646 et en 1651, pour l’élaboration de ce tableau.

Tout un pan de la production de François Habert est du reste marqué par la production parisienne du maître de Delft. Pour la conception de sa composition florale François Habert n’a pu ignorer par ailleurs les formulations, à la fois savantes et concises, de Jean-Baptiste Monnoyer. Elles lui inspirent notamment la science qui préside à la distribution des teintes, qui se fonde chez Monnoyer
sur l’amitié des couleurs, sur un choix restreint des variétés florales et sur une touche crémeuse.
Autant de choix que l’on retrouve ponctuellement dans le tableau étudié et qui s’accordent bien à la réalisation d’un dessus de porte qui s’apprécie de loin. En effet, la leçon du maître de la peinture plafonnante dans la spécialité qui fut la sienne tel que l’a été Jean-Baptiste Monnoyer a été attentivement médité lorsque François Habert a façonné cette composition.
cadre 114 x 82

Conditions générales de livraison :

prix départ.
livraison nationale & internationale.

Franck Anelli Fine Art

Tableaux XVIIe siècle