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Monstre marin, bouche de fontaine en marbre de Carrare - Italie fin du XVIe siècle
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Réf : 109187
12 000 €
Époque :
<= XVIe siècle
Provenance :
Italie
Materiaux :
Marbre de Carrare
Dimensions :
l. 48 cm X H. 35 cm X P. 80 cm
Sculpture Sculpture en Marbre - Monstre marin, bouche de fontaine en marbre de Carrare - Italie fin du XVIe siècle XVIe siècle et avant - Monstre marin, bouche de fontaine en marbre de Carrare - Italie fin du XVIe siècle  - Monstre marin, bouche de fontaine en marbre de Carrare - Italie fin du XVIe siècle Antiquités - Monstre marin, bouche de fontaine en marbre de Carrare - Italie fin du XVIe siècle
Subert
Subert

Antiquaire Généraliste


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Monstre marin, bouche de fontaine en marbre de Carrare - Italie fin du XVIe siècle

Monstre marin
Bouche de fontaine en marbre de Carrare
Italie, fin du XVIe siècle
Dimensions: hauteur 35 cm x 80 x 48
État de conservation : quelques petites lacunes évidentes et des signes d'usure répandus dus à l'exposition en extérieur. Les marques grises qui le traversent ne sont pas des restaurations, mais les veines naturelles du marbre.

L'œuvre présente certaines caractéristiques morphologiques typiques de l'iconographie du monstre marin: un museau allongé, des dents pointues, des yeux proéminents, des oreilles allongées et une queue de serpent enroulée.

Une série d'études approfondies sur l'interprétation artistique de cette figure a tenté de vérifier comment elle a évolué dans l'Antiquité en Europe et en Méditerranée, et comment elle a progressivement changé son image et sa fonction. L'iconographie est changeante et fantasque, riche en échanges et en superpositions, au point qu'il est difficile d'identifier précisément des "types" qui ...

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... représentent de manière satisfaisante les divers développements.
Cependant, on peut essayer de résumer les principales représentations, en commençant par le biblique Léviathan et la créature marine qui engloutit Jonas (dans la version chrétienne, elle devient une baleine ou un "grand poisson", le k?tos mega, traduction de l'hébreu "dag gadol"), jusqu'aux dragons mentionnés dans l'Iliade (ailes et pattes) et au k?tos (toujours dans la mythologie grecque, être terrifiant dont le nom latinisé en cetus donne "cétacé").Cfr. J. Boardman, “Very Like a Whale” - Classical Sea Monsters, in Monsters and Demons in the Ancient and Medieval Worlds, in Papers presented in Honor of Edith Porada, Mainz am Rhein 1987, pp. 73-84). En Italie le monstre subit encore des mutations : il est attesté dans l'art étrusque sur le devant de certains sarcophages pour représenter la compagne des âmes, tandis que chez les Romains on trouve la Pistrice (citée par Plinie dans la Naturalis Historia PLIN., Nat., II 9, 8 et par Virgile dans l'Énéide: VERG., Aen., III, 427), qui, à partir d'une forme stylisée d'hippocampe ou d'un énorme et monstrueux cétacé, il évolue en une créature horrible avec une tête de dragon et de longues nageoires palmées.

Pendant le Moyen Âge, le monstre marin est sujet à de nouvelles transformations : souvent ailé, la tête allongée comme celle d'un crocodile, les membres antérieurs sont souvent des nageoires très marquées - parfois de véritables pattes - jusqu'à se confondre avec les dragons, figures typiques de la spiritualité visionnaire médiévale répandue dans toute l'Europe (sur ce sujet et bien plus encore, voir: Baltrušaitis, J., Il Medioevo fantastico. Antichità ed esotismi nell’arte gotica, Gli Adelphi 1997).

En Italie entre les XVe et XVIe siècles, la redécouverte de la classicité - représentative de la période humaniste et de la Renaissance - conduit à une lecture différente de ces "créatures", qui connaîtront une large diffusion également en tant que motif décoratif isolé, notamment dans de nombreux fontaines et sculptures où le dauphin ou le monstre marin sont utilisés comme élément caractéristique lié à l'eau (sur ce sujet cfr.: Chet Van Duzer, Sea Monsters on Medieval and Renaissance Maps, London, The British library, 2013).
Du point de vue morphologique, les "monstres marins" de cette période sont principalement représentés comme des figures hybrides, où le corps d'une créature mythologique ou réelle (un hippocampe, un serpent de mer, un dauphin) est associé à une tête d'aspect indéfini, généralement caractérisée par de grandes oreilles droites, un museau allongé, des dents acérées et des yeux globuleux et proéminents ; une figure complexe et indéterminée, à la fois d'un point de vue symbolique et quant à sa genèse.

L'œuvre que nous examinons se situe comme une croisée entre le serpent marin médiéval et le dauphin de la Renaissance, avec des caractéristiques morphologiques qui rappellent souvent le serpent utilisé en héraldique (comme le "biscione" représenté dans les armoiries des Visconti - seigneurs puis ducs de Milan entre 1277 et 1447 - qui, pour certains, pourrait dériver des représentations de la Pistrice qui engloutit Jonas).

Dans la recherche de sources, il ne faut pas négliger la cartographie de la Renaissance, en particulier la xylographie. On peut citer par exemple les monstres d'Olaus Magnus, présents dans les éditions de l'Historia de gentibus septentrionalibus (Histoire des peuples du Nord), ainsi que les ouvrages d'histoire naturelle de Conrad Gesner, Ulisse Aldrovandi, Edward Topsell et John Jonston, datant de 1555 à 1665. (Van Duzer, op. cit.).

D'un point de vue chronologique, notre sculpture peut être située vers la fin du XVIe siècle, période où la redécouverte de la classicité - et de l'iconographie qui lui est associée - a déjà été assimilée et où l'on commence à distinguer des réinterprétations plus audacieuses, préfigurant déjà le goût baroque.

L'œuvre est indiscutablement italienne; il est plus difficile de déterminer avec précision la zone exacte d'origine.
Les exemples ne manquent pas, mais ils sont dispersés sur un territoire très vaste, allant de la Toscane à Naples. Nous signalons en particulier une fontaine qui, du point de vue iconographique, semble être la plus proche de notre monstre : la Fontana della Sirena à Carrara, en face de l'Église delle Lacrime.

Bibliographie:
J. Boardman, “Very Like a Whale” - Classical Sea Monsters, in Monsters and Demons in the Ancient and Medieval Worlds. Papers presented in Honor of Edith Porada, a cura di, Mainz am Rhein 1987, pp. 73-84;
J. Baltrušaitis, Il Medioevo fantastico. Antichità ed esotismi nell’arte gotica, Gli Adelphi, 1997;
Chet Van Duzer, Sea Monsters on Medieval and Renaissance Maps, London, The British library, 2013;
S. Riccioni, Dal ketos al senmurv? Mutazioni iconografiche e transizioni simboliche del ketos dall'antichità al Medioevo (secolo XIII) in Hortus Artium Medievalium, vol. 22, 2016, pp. 130-144;
A. Angelini, Dal leviatano al drago: mostri marini e zoologia antica tra Grecia e Levante, Bologna, 2018.

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