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Le Déluge - Alexandre-marie Colin (1798-1875)
Le Déluge - Alexandre-marie Colin (1798-1875) - Tableaux et dessins Style Le Déluge - Alexandre-marie Colin (1798-1875) - Segoura Fine Art Le Déluge - Alexandre-marie Colin (1798-1875) -
Réf : 103060
VENDU
Époque :
XIXe siècle
Signature :
Alexandre-marie Colin (1798-1875)
Provenance :
France
Materiaux :
Huile sur toile
Dimensions :
L. 115.7 cm X H. 146.5 cm
Tableaux et dessins Tableaux XIXe siècle - Le Déluge - Alexandre-marie Colin (1798-1875) XIXe siècle - Le Déluge - Alexandre-marie Colin (1798-1875)  - Le Déluge - Alexandre-marie Colin (1798-1875)
Segoura Fine Art
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Tableaux, Mobilier et Objets dart des 17e, 18e et début 19e siècle


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Le Déluge - Alexandre-marie Colin (1798-1875)

Alexandre-Marie Colin
(1798-1875)

« Le Déluge »

Tableau du déluge inspiré du poème de Salomon Gessner, 1822
Huile sur toile, signé et datée en bas à droite « A. Colin / 1822

Dimensions :
H : 146,5 cm x 115,7 cm (SC)
H : 165 cm x 134,5 cm (AC)

Musées :
Musées Français :
Musée du Louvre, Musée Carnavalet, Château de Versailles, Les musées des Beaux-Arts de Rochefort, La Rochelle, Arras, Calais, Orléans, Toul, Nîmes, Nancy, Avignon, Béziers, Dijon, Strasbourg
Musées internationaux :
Met de New York, British Museum, Musées royaux des Beaux-Arts de Bruxelles, Baltimore Museum of Art.

Notre tableau date des débuts de la carrière du peintre Alexandre Colin, période féconde aux sources d’inspirations multiples et aux échanges artistiques réciproques. Il témoigne, en ce début du XIXe siècle, de l’intérêt grandissant pour la peinture des sentiments et les images de catastrophes naturelles.
Alexandre Colin naît à Paris, à l’aube ...

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... d’une ère nouvelle, quelques jours après le coup d’état du 18 Brumaire qui donne à Napoléon Bonaparte Premier consul l’occasion d’étendre son pouvoir pour un temps. Notre peintre appartient à une famille aisée d’artistes parisiens. Une tradition familiale fait des peintres Jean-Baptiste Greuze et Drouais père et fils, ses grands-oncles. Son grand-père est l’un des frères Challe, le sculpteur Simon ou le peintre Michel-Ange, tous deux récipiendaires du Grand Prix de Rome.
Jeune homme prédestiné à une carrière artistique, Alexandre Colin entre à l’âge de seize ans dans l’atelier d’Anne-Louis Girodet de Roucy-Trioson à l’école des Beaux-Arts. Le grand maître est au fait de sa gloire. Ses chefs d’œuvres sont célébrés pour leur innovation plastique et leur richesse chromatique. Alexandre Colin étudie dans son atelier jusqu’en 1817. Parmi ses condisciples, il fréquente les jeunes artistes romantiques de l’atelier de Pierre-Narcisse Guérin et entretient des amitiés durables avec Eugène Delacroix et Richard Parkes Bonington.Avant d’exposer pour la première fois au salon des Beaux-Arts de Paris en 1819, il séjourne en Italie - Venise en particulier - et entreprend la copie de tableaux de maîtres de la Renaissance - principalement de Véronèse et de Giorgione. Sa vie durant il copiera les maîtres anciens et recevra les éloges du poète Théophile Gautier. En 1820, sans doute par l’entremise de son ami Eugène Delacroix, il accompagne Théodore Géricault, de sept ans son aîné, dans la capitale londonienne pour la présentation du Radeau de la Méduse dont il exécute la lithographie. Agé de vingt-quatre ans, Alexandre Colin est connu pour les portraits qu’il expose dans les salons et les scènes inspirées d’œuvres littéraires.
Notre tableau totalise à la fois l’héritage de Girodet et l’érudition du jeune peintre. Alexandre Colin s’empare d’un bref poème écrit par l’écrivain suisse Salomon Gessner, Tableau du Déluge, qui rencontre, en France, depuis sa première publication en 1766, un succès d’édition. Le texte allemand est traduit six fois en vers et en prose jusqu’en 1824. Il exploite le cadre narratif du déluge de la Genèse pour développer en particulier un épisode dramatique : la mort des deux amants sous l’angle du châtiment et de la salvation. Alexandre Colin se démarque ainsi des représentations bibliques par le truchement littéraire là où Girodet choisissait de faire du déluge une métaphore sociale démasquant l’injustice (Scène du Déluge, salon de 1806)Alexandre Colin retient l’idée d’isoler ses protagonistes dans un univers minéral traversé par la tempête. Il les représente nus, auréolés d’un drap de couleur rouge. Sémire s’est évanouie dans les bras de Semin devant l’arrivée imminente de leur mort. Les deux amants viennent de se jurer un amour éternel. Ils ont trouvé refuge sur un promontoire rocheux qui les protège du cataclysme envoyé par Dieu pour punir l’humanité corrompue. Une vague les engloutira. L’injustice de leur sort se lit sur le visage de Semin. Le peintre choisit de représenter l’incompréhension face au châtiment divin, ne laissant pas entrevoir le salut des martyrs. La dimension biblique du poème est ainsi évacuée dans notre tableau au profit de la tragédie. Si Alexandre Colin partage cette tendance au morbide avec les artistes de la génération romantique, elle est déjà en germe à la fin du XVIIIe siècle. Au Salon de 1798, l’ancien élève de Jacques-Louis David, le peintre Pierre-Maximilien Delafontaine représente une étreinte tragique - à la hauteur des événements que ses contemporains ont traversés durant la période de troubles politiques intenses - à travers la figure de Sémire inconsciente, ceinte d’un voile mouillé, soutenue par Semin, à la draperie flottante et s’efforçant de rester debout. La parenté esthétique entre les tableaux de Colin et de Delafontaine est évidente. Tous deux ont abandonné une vision panoramique de la catastrophe naturelle pour ne s’intéresser qu’à la description des personnages et de leurs états d’âme. Les deux tableaux ouvrent la voie à un thème artistique cher au XIXe siècle : la description de la mort des amants. Alexandre Colin profite de ce cadrage resserré pour montrer ses capacités à peindre les figures en pied. Notre tableau adopte un format monumental au regard de son sujet. Il est fort probable que notre artiste ait pensé à le présenter au Salon de 1822. Il privilégie toutefois deux Fables de Lafontaine et le roman anglophone Le Moine, écrit par Matthieu Gregory Lewis, paru vingt ans plus tôt en français. Ces sujets lui permettent, lors de l’exposition au Salon, de se distinguer plus nettement parmi ses pairs.La suite de la carrière d’Alexandre Colin est florissante. Ayant très tôt compris l’intérêt de présenter ses œuvres au cours des expositions d’art, il envoie ses tableaux sur tout le territoire français. Il obtient deux médailles de 2e classe au Salon parisien - en 1824 et en 1831 - puis, une médaille de 1ère classe en 1840. Anglophile, il présente à trois reprises ses tableaux à la Royal Academy de Londres. De 1834 à 1838, il est directeur de l’école de dessin de Nîmes où il inspire de nombreuses vocations. Alexandre Colin a sans doute conservé notre tableau par- devers lui tout ce temps, pour que ce dernier se retrouve au XXe siècle dans la collection d’œuvres d’art du peintre nîmois et résistant Jacques Favre de Thierrens (1895-1973).De retour à Paris en 1839, son atelier est devenu le centre incontournable de la vie artistique. Ses lithographies sont très appréciées. Alexandre Colin obtient un grand nombre de commandes officielles pour décorer les églises parisiennes, le musée de l’Histoire de France à Versailles ou encore la galerie d’Apollon au musée du Louvre. En 1849, il est nommé maître de dessin à l’école polytechnique.
Ses travaux sont aujourd’hui visibles dans la plupart des musées français (musée du Louvre, musée Carnavalet, château de Versailles, les musées des Beaux-Arts de Rochefort, La Rochelle, Arras, Calais, Orléans, Toul, Nîmes, Nancy, Avignon, Béziers, Dijon, Strasbourg)

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