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Jean-Baptiste Maes-Canini (1794 - 1856) - Jeune romaine en prière
Jean-Baptiste Maes-Canini (1794 - 1856) - Jeune romaine en prière - Tableaux et dessins Style Jean-Baptiste Maes-Canini (1794 - 1856) - Jeune romaine en prière - Galerie Magdeleine
Réf : 111515
6 000 €
Époque :
XIXe siècle
Signature :
Jean-Baptiste Maes-Canini (1794 - 1856)
Provenance :
Italie
Materiaux :
Huile sur toile
Dimensions :
l. 41 cm X H. 50 cm
Tableaux et dessins  - Jean-Baptiste Maes-Canini (1794 - 1856) - Jeune romaine en prière XIXe siècle - Jean-Baptiste Maes-Canini (1794 - 1856) - Jeune romaine en prière
Galerie Magdeleine
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Peintures et dessins du XVIIe au XIXe siècle


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Jean-Baptiste Maes-Canini (1794 - 1856) - Jeune romaine en prière

Élève à l’Académie des Beaux-Arts de Gand, Jean- Baptiste-Louis Maes fit preuve d’un talent précoce[1]. Il rafle ainsi les prix des concours des écoles des Beaux-Arts auxquels il participe, à Malines en 1810, à Gand en 1817, à Bruxelles en 1818, à Anvers et à Amsterdam en 1819. Élu membre de la Société Royale des Beaux-Arts de Gand en 1820, il se voit accorder par sa ville natale une pension annuelle pour deux années afin de poursuivre sa formation à l’étranger.
Lorsqu’il entre dans Rome, Jean-Baptiste-Louis Maes est un artiste confirmé qui s’est déjà illustré dans différents genres. De nouvelles commandes de tableaux lui parviennent de sa ville natale, dont un grand tableau d’autel : La Sainte Famille avec sainte Anne et saint Joachim pour l’église Saint-Michel (in situ).
Ces marques d’intérêt pour sa peinture enthousiasment le peintre qui ambitionne encore d’être un peintre d’Histoire : « Je viens d’apprendre avec beaucoup de ...

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... satisfaction que l’église de St. Michel [de Gand] vient de m’ordonner un tableau pour la chapelle de St. Anne. »[2] , écrit-il le 30 juin 1824 à Liévin De Bast, le secrétaire de la Société royale des Beaux-Arts de Gand, « maintenant je me trouve heureux de trouver l’occasion de pouvoir m’occuper entièrement au genre historique ; et je tâcherai de m’en acquitter avec honneur à l’attente générale du public et de mes concitoyens: ici je suis content et heureux me trouvant toujours au milieu des chefs-d’œuvre »[3].

Stimulé par ses confrères et par l’atmosphère particulière de la cité éternelle, il se tourne de plus en plus vers le genre alors à la mode : la scène à l’italienne. Il annonce à Lièvin de Bast dans sa lettre du 30 juin 1824 : « J’ai l’honneur de vous annoncer que je viens d’expédier au commencement de ce mois trois tableaux ; représentant un St Sébastien, une vieille femme en prières, et le troisième les Pifferari devant une Madone : au commencement du mois prochain j’envoie un autre, dont le sujet est une jeune et belle Vignerola avec un vieillard, groupe de grandeur naturelle ». Ces tableaux figureront au Salon de Gand de 1824.
En 1827, il se marie à Rome avec Anna Maria, fille du graveur Bartolomeo Canini. Dorénavant, il joint le nom de son épouse au sien.
À l’exception de quelques tableaux religieux, tel Le Bon Samaritain de 1825 (fig. 2) qu’il envoie en Belgique, Maes-Canini s’adonne désormais à la seule scène à l’italienne.

Certaines de ses œuvres ne sont pas sans évoquer, sur un mode doucereux, les tableaux de Léopold Robert (La- Chaux-de-Fonds 1794 - Venise 1835) (fig. 7), dont il a sans doute été en relation, ainsi que le suggère Denis Coekelberghs.4

Sous ses pinceaux, des romaines apparaissent le plus souvent de trois quarts, parfois en buste (fig. 3). Il les représente quelques fois dévêtues (fig.6), le plus souvent dans leurs costumes traditionnels chamarrés. Elles sont à leur toilette, se préparent au carnaval annuel sur le Corso (fig. 5 & 8), remplissent d’huile une lampe (fig. 4) etc.. Elles apparaissent tantôt seules, tantôt accompagnées d’une servante plus âgée qui fait ressortir la fraîcheur et la délicatesse de leur jeunesse. Par le cadrage serré des compositions autour des figures, par l’intensité de clairs-obscurs, certains tableaux de Maes-Canini offrent une variante suave du néo-caravagisme romain du second quart du 19e siècle (fig. 8).

Certains de ses tableaux ont connu le succès. C’est le cas de la jeune Romaine en prière. L’œuvre analysée ici est une des variantes répertoriées d’une même composition mettant en scène une jeune romaine, en costume de Frascati, priant dans une église, devant une image pieuse. Celle-ci n’est pas représentée dans les tableaux, mais subtilement suggérée, notamment par la lampe en cuivre suspendue devant les autels, comme il en existent beaucoup d’exemplaires à Rome.

L’artiste a décliné le sujet sous deux formes. La première montre la jeune femme, seule, les mains jointes et les coudes posées sur un autel à côté d’un bouquet de fleurs (fig. 9, 12 & 13). L’un des exemplaires porte la date de 1845.
La seconde variante du sujet nous est connu par plu- sieurs tableaux. Cette fois, la jeune Romaine tient un enfant emmailloté et endormi dans les bras (fig. 10 & 11). L’un d’eux porte également la date de 1845.


On notera que Maes-Canini a exposé une Jeune Romaine en prière au Salon de Bruxelles de 1833 et qu’il existe une copie du tableau Jeune Romaine en prière au bouquet de fleurs, erronément signée Jean Portaels (Vilvorde 1818 - Bruxelles 1895), au Musée des Beaux-Arts de Charleroi ( inv. 574). Cette copie est une preuve supplémentaire du succès du tableau de Maes-Canini.

Il est un bel exemple de la peinture de Jean-Baptiste-Louis Maes-Canini. Il est l’un des principaux représentants belges de la scène de genre à l’italienne du second quart du xixe siècle, traitée sur un mode romantique, à la fois sentimental, poétique et idéaliste typique des écoles du Nord.

Alain Jacobs. 

Illustrations :
Fig. 2 J.-B.-L. Maes-Canini, Le bon Samaritain, Rome 1825, huile sur toile, 251 w 200 cm, Amsterdam, Rijksmuseum, inv. SK-A-1078.

Fig. 3 J.-B.-L. Maes-Canini, Portrait d’une jeune ita- lienne, Rome 1828, 47 x 37 cm, Gand, Bijlokemuseum, inv. A65.02.029.

Fig. 4. J.B.L. Maes-Canini, Jeune italienne à la lampe à huile, 1835, huile sur toile. Localisation actuelle inconnue.

Fig. 5. J.B.L. Maes-Canini, Jeune italienne se préparant pour la carnaval, 1838, huile sur toile, localisation actuelle inconnue.

fig. 6. J.B.L. Maes-Canini, Jeune Italienne à sa toilette, 1839, huile sur toile, 99 x 74,5 cm. Localisation actuelle inconnue.

fig. 7. J.B.L. Maes-Canini, Jeune Italienne se préparant pour la carnaval, 1854, huile sur toile, 74,6 x 99 cm. Localisation actuelle inconnue.

Fig. 8. J.B.L. Maes-Canini, Jeune italienne se préparant pour la carnaval, 1855, huile sur toile, 100x200cm. Localisation actuelle inconnue.

fig. 9. J.B.L. Maes-Canini, Jeune Italienne pirant, 1845, huile sur toile, 30 x 23,8 cm. Localisation actuelle inconnue.

Fig. 10. J.B.L. Maes-Canini, Jeune Italienne en prière, tenant un enfant, 1837, huile sur toile, 99 x 74 cm. Berlin, Museum Berggruen, Alte und Neue Nationalgalerie

fig. 11. J.B.L. Maes-Canini, Jeune Italienne en prière, tenant un enfant malade, 1845, huile sur toile, 30 x 23,8 cm. Localisation actuelle inconnue.

fig. 12. J.B.L. Maes-Canini, Jeune Italienne pirant, s.d. (?), huile sur toile, 90 x 72 cm. Localisation actuelle inconnue.

fig. 13. J.B.L. Maes-Canini, Jeune Italienne pirant, s.d., huile sur toile, 79 x 64 cm. Localisation actuelle inconnue.


[1] Sur J.B.L. Maes-Canini, on se reportera en priorité à L. De Bast,

[2] Annales du Salon de Gand et de l’école moderne des Pays-Bas, Gand, chez P.F. De Goesin-Verhaeghe, 1823, p. 135-136 ; D. Coekelber- ghs, Les peintres belges à Rome de 1700 à 1830, Bruxelles-Rome, Institut historique belge de Rome, III, 1976, p. 404-406.

[3] Amsterdam, Rijksmuseum, inv. RP-D-2017-888.

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