Par Franck Baptiste Paris
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Très beau portrait dit de madame de Barral.
Elle est représentée de face, à mi-buste, devant un environnement de grands arbres au crépuscule.
Son visage aux carnations nacrées et aux pommettes rehaussées de roses est inondé de lumière et attire inlassablement le spectateur qu’elle fixe sereinement, avec un léger sourire esquissé qui lui confère une bonhomie attendrissante.
Cet effet est renforcé par les deux boucles qui encadrent son visage et terminent sa belle chevelure poudrée.
Cette dernière arrangée « à la Fontage » est constituée de plusieurs étages de boucles agrémentées de perles et d’une coiffe en velours terminée par un pompon.
Elle porte une riche tenue vestimentaire composée d’une cape de velours pourpre doublée d’un satin argenté aux reflets métalliques par dessus une robe de soie orange finement brodée de rinceaux de fleurs et agrémentée d’un col en dentelle.
Sa robe qui est très échancrée est maintenue par une agrafe ...
... en pierres de précieuses qui barre son torse.
Bel état de conservation, toile et cadre en chêne doré d’origine.
Travail du peintre Nicolas de Largillière (1656-1746) , fin de l’époque Louis XIV vers 1710-1715.
Dimensions :
Cadre : Hauteur : 91 cm ; Largeur : 75 cm
?Toile : Hauteur : 78 cm ; Largeur : 63 cm
Le portrait que nous présentons est identifié comme celui de Mme de Barral grâce à l’existence d’une grande paire de tableaux représentant un couple sous les traits de Diane et d’Apollon par Nicolas de Largillièrre.
Cette paire de portraits anciennement dans la collection du grand amateur Louis La Caze (1798-1869) est aujourd’hui détenue par le Musée du Louvre (N°MI1079 et MI1083) et actuellement en dépôt au musée de Pau.
Notre avis :
Notre portrait est caractéristique des portraits féminins peints par Nicolas de Largillièrre à la fin de l’époque Louis XIV, c’est à dire dans les années 1710-1715.
Le peintre utilise à cette période une pose à succès qui est récurrente dans son oeuvre et qui est notamment visible sur le portrait présumé de Mme la Duchesse de Beaufort conservé au musée Cognac-Jay (N°inv J72) et daté de 1714.
Le tableau que nous présentons cumule tous les ingrédients à succès que le célèbre peintre utilise à ce moment là, les carnations nacrées, les cheveux poudrées délicatement rehaussés de bleu ou encore le rendu vivant et l’épaisseur des textiles qui scintillent à la lumière.
La tenue vestimentaire et la coiffe sont traitées avec une vaste palette de couleurs très vives qui est accentuée par des empâtements, mais pour le visage Largillièrre n’utilise aucun artifice, juste une peinture lisse à la teinte porcelainique, avec des rehauts rosés qui donne au sujet un caractère fort sympathique et nous démontre tout son talent de portraitiste.
Notre tableau fût très certainement réalisé quelques années ou quelques mois avant la composition en Diane du Musée du Louvre, contrairement à cette dernière qui est un sujet allégorique de grande dimension fait pour être vu de loin, notre oeuvre est un portrait avec des carnations plus vivantes et probablement plus fidèle aux traits de sa commanditaire.
La grande satisfaction de cette dernière entraina probablement la deuxième commande plus onéreuse des deux tableaux du couple représenté à mi corps du Musée du Louvre.
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