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Pilier décoratif aux têtes de lions - Bourgogne, Milieu du XVIe siècle
Pilier décoratif aux têtes de lions - Bourgogne, Milieu du XVIe siècle - Sculpture Style Renaissance Pilier décoratif aux têtes de lions - Bourgogne, Milieu du XVIe siècle - Galerie Sismann
Réf : 95988
12 000 €
Époque :
<= XVIe siècle
Provenance :
France
Materiaux :
Pierre calcaire
Dimensions :
l. 31 cm X H. 109 cm
Sculpture Sculpture en pierre - Pilier décoratif aux têtes de lions - Bourgogne, Milieu du XVIe siècle XVIe siècle et avant - Pilier décoratif aux têtes de lions - Bourgogne, Milieu du XVIe siècle
Galerie Sismann
Galerie Sismann

Sculpture européenne


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Pilier décoratif aux têtes de lions - Bourgogne, Milieu du XVIe siècle

C'est au travers du décor de ses châteaux et de ses résidences privées que se dévoile avec éclat la Renaissance Française. Soustraits à leur vocation de place forte militaire et à leur rôle défensif, ces édifices se parent alors de riches décors sculptés ornementaux où s'exprime la Renaissance à travers l'usage de formes nouvelles tirées de l'Antique. Ce pilier décoratif taillé dans du calcaire en est un parfait exemple.
Sculpté sur ses quatre angles, ce pilastre libre se présente sur une base composée, selon le vocabulaire architectural de l'antiquité romaine, d'une plinthe, d'un tore et d'un filet. Dans sa partie supérieure, il est couronné par un chapiteau à l'astragale et au tailloir quadrangulaires animé d'un jeu de tores et de moulures plates. Sur toute la hauteur et sur toutes les faces de son fût se déploie un décor chargé composé de têtes de lions aux expressions variées surmontées de volutes et crachant des guirlandes de ...

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... fruits .
L'analyse de ce décor permet de mettre en évidence les sources et pratiques des ornemanistes de la Renaissance française à partir du second quart du XVIe siècle.
Ces premières sont d'abord issues de l'Antiquité. Outre le réemploi du vocabulaire architectural classique, le protomé de lion est lui aussi un motif antique symbole de force et de courage associé dès les premiers siècles aux puissants de ce monde. La guirlande de fruits quant à elle est un ornement issu de l'antiquité romaine symbolisant l'abondance, qui peuple bon nombre de ses productions artistiques, des plus remarquables comme l'Ara Pacis, aux plus modestes, comme des sarcophages et autres stèles funéraires. Tous ces ornements sont repris à profusion en Italie aux XVe et XVIe siècle par les artistes qui participent au mouvement de la Renaissance. En France, ils sont importés au XVIe siècle par les maîtres italiens actifs sur le chantier de Fontainebleau. Ces derniers introduisent dans le royaume de nouveaux répertoires ornementaux issus de l'art italien antique et contemporain, et les mettent à disposition des artistes grâce à des modèles dessinés, réunis dans des carnets et diffusés à large échelle par le biais de l'impression. Quelques uns de ces précieux carnets d'ornemanistes nous sont parvenus et convoquent de grands noms de l'art français comme ceux de Jacques Androuet du Cerceau ou encore d'Hugues Sambin.
Né à Gray dans les années 1520, ce dernier est l'archétype même de l'artiste polyvalent de la Renaissance. Sculpteur, décorateur ou ornemaniste, architecte, ingénieur civil, militaire et hydraulicien principalement actif en Bourgogne et Franche-Comté, Hugues Sambin est présent à Fontainebleau en 1544. C'est là qu'il se familiarise avec ce nouveau répertoire ornemental bellifontain qu'il va par la suite adapter de façon très personnelle. Les menuiseries du Palais de Justice de Dijon qu'il réalise vers 1583 en sont d'impressionnants témoignages. Son art s'y caractérise par un foisonnement inégalé de motifs décoratifs, dont certains tout particulièrement marquent l’œuvre du maître. Parmi eux, les choux bourguignons ou encore les termes que Sambin compile dans son célèbre ouvrage  "Œuvre de la diversité des termes dont on use en architecture" qu'il destine dans un soucis de diffusion « à servir à plaisir aux ouvriers et aux architectes ».
Le protomé de lion crachant une couronne de fruit qui orne notre pilier fait également partie de ces motifs récurrents dans le répertoire décoratif mis en place par l'artiste. On le retrouve notamment sur la façade dijonnaise de la maison Maillard réalisée par le maître et son atelier en 1560 et sur celle de l'avocat Marc Fyot. C'est dans ce contexte artistique riche et sous influence de cette grande figure locale que fut réalisé ce pilier.

©Galerie Sismann
Publiée dans Sismann, G. ; Lequio, M., Renaissance : France-Italie ( 1500-1600), Illustria, 2021, p. 48-51

Galerie Sismann

Sculpture en pierre Renaissance

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