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Noël II Laudin - Viol de Lucrèce, émail peint - Limoges 1693
Noël II Laudin - Viol de Lucrèce, émail peint - Limoges 1693 - Art sacré, objets religieux Style Louis XIV Noël II Laudin - Viol de Lucrèce, émail peint - Limoges 1693 - Galerie Sismann Noël II Laudin - Viol de Lucrèce, émail peint - Limoges 1693 - Louis XIV
Réf : 93071
VENDU
Époque :
XVIIe siècle
Signature :
Noël II Laudin
Provenance :
France
Materiaux :
Email peint sur cuivre
Dimensions :
l. 13.5 cm X H. 18 cm
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Galerie Sismann
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Sculpture européenne


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Noël II Laudin - Viol de Lucrèce, émail peint - Limoges 1693

En France, dans le domaine des objets d'art, le XVIe siècle marque le renouveau des ateliers de Limoges, spécialisés depuis le XIIe siècle dans l'émaillerie, avec la mise au point de la technique de l'émail peint [...]
Si les plus fervents représentant de cette technique complexe s'illustrent durant la Renaissance, le XVIIe siècle n'est pas en reste et couve quelques célèbres dynasties d'émailleurs comme les Nouailher ou encore les Laudin, dont les réalisations soignées aux compositions originales et aux coloris acides chatoyants n'ont rien à envier à celles de leurs illustres prédécesseurs. Cette superbe plaque émaillée représentant le viol de Lucrèce par Sextus Tarquin en est la parfaite illustration. 
Rapportée par l'historien latin Tite-Live, cet épisode marque la fin de la royauté à Rome et l'instauration de la République en 506 av. J.-C. Ici, Sextus Tarquin, fils du roi de Rome Tarquin le Superbe, se jette sur Lucrèce, cette femme vertueuse issue ...

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... de la noblesse romaine, épouse de Tarquin Collatin, proche et homme fort du roi de Rome. Nue, menacée par le poignard que l'homme brandit contre sa poitrine, elle tente de repousser son assaillant. Sa peau diaphane et ses longs cheveux blonds, sa bouche entrouverte et ses doigts fins, traduisent la sensualité de Lucrèce et sa beauté renommée pour lesquelles Sextus conçu un désir violent et coupable. [...]
Après le départ de Sextus Tarquin, Lucrèce fait venir auprès d'elle son père, son mari et d'autres nobles romains. Après leur avoir expliqué le forfait du prince et avoir réclamé vengeance, elle se donne la mort sous leurs yeux. C'est ce drame qui entraîne le soulèvement du peuple contre la famille royale et met fin à la royauté romaine.
Ainsi, en choisissant de ne pas survivre au déshonneur, le personnage de Lucrèce est considéré à travers les siècles comme un exemplum virtutis, une personne dont les actes, convoquant la morale et la politique, sont dignes d'être imités. La force du mythe fondateur de Lucrèce repose sur l'analogie de deux destins : celui de la femme vertueuse romaine et celui de la Cité, toutes deux mis à mal par la tyrannie. Celle-ci constitue Lucrèce en véritable figure allégorique de Rome, dont le renversement sur notre émail, préfigure celui du régime politique alors en place.
Riche de symbole, cette composition fut transposée sur notre plaque de cuivre d'après un chef-d’œuvre du grand maître napolitain Luca Giordano (1634-1705). Découverte sur le marché de l'art en 2014, cette huile sur toile réalisée entre 1663 et 1664, aujourd'hui fleuron d'une collection privée, s'inspire dans sa dynamique et l'affrontement des corps de la célèbre version de cet épisode peint par Titien dans les années 1570. En l'adaptant à sa gamme chromatique plus acide, notre émailleur reprend ici traits pour traits la composition de Giordano et son cadrage resserré, teintant ce sujet grave d'une sensualité et d'une ambiguïté érotique à peine dissimulée. Surgissant à dextre de la composition, seule la figure de l'esclave constitue un ajout à la version originale, emprunté par l'auteur de notre plaque sur une autre toile du maître napolitain illustrant le thème, aujourd'hui conservée au musée Capodimonte.
Les contours fins, fermes et précis de notre tableau émaillé, son raffinement et sa subtilité chromatique de même que les références iconographiques ambitieuses qu'il convoque et synthétise nous permettent de l'attribuer à un des membres les plus habiles de la dynastie des Laudin, issu de sa seconde génération : Noël II (1657-1727), dit le jeune. Cette hypothèse se voit confortée par la signature et la datation apposée en lettres d'or au revers de la plaque : N.Laudin, émailleur à Limoges 1693.
Au sein de l 'abondante production des Laudin au cours des XVIIe et XVIIIe siècle, notre émail se distingue par son originalité exceptionnelle et, fait rare, se présente comme pièce unique dans un corpus majoritairement nourri par les infinies variations nées d'une production sérielle.

©Galerie Sismann
Dossier documentaire complet disponible sur demande

Galerie Sismann

Art sacré, objets religieux