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Lucrèce par Johann Franz Meskens (actif à Anvers et à Bruchsal entre 1720 et 1735)
Lucrèce par Johann Franz Meskens (actif à Anvers et à Bruchsal entre 1720 et 1735) - Tableaux et dessins Style Lucrèce par Johann Franz Meskens (actif à Anvers et à Bruchsal entre 1720 et 1735) - Stéphane Renard Fine Art Lucrèce par Johann Franz Meskens (actif à Anvers et à Bruchsal entre 1720 et 1735) - Antiquités - Lucrèce par Johann Franz Meskens (actif à Anvers et à Bruchsal entre 1720 et 1735)
Réf : 93677
19 500 €   -   RÉSERVÉ
Époque :
XVIIIe siècle
Signature :
Signature en partie effacée de Johann Franz Mesken
Provenance :
Pays-Bas ou Allemagne
Materiaux :
Huile sur panneau de chêne
Dimensions :
l. 26 cm X H. 31.5 cm
Tableaux et dessins Tableaux XVIIIe siècle - Lucrèce par Johann Franz Meskens (actif à Anvers et à Bruchsal entre 1720 et 1735) XVIIIe siècle - Lucrèce par Johann Franz Meskens (actif à Anvers et à Bruchsal entre 1720 et 1735)  - Lucrèce par Johann Franz Meskens (actif à Anvers et à Bruchsal entre 1720 et 1735) Antiquités - Lucrèce par Johann Franz Meskens (actif à Anvers et à Bruchsal entre 1720 et 1735)
Stéphane Renard Fine Art
Stéphane Renard Fine Art

Tableaux et dessins du XVIIe au XX siècle


+33 (0) 61 46 31 534
Lucrèce par Johann Franz Meskens (actif à Anvers et à Bruchsal entre 1720 et 1735)

Huile sur panneau de chêne monoxyle
31.5x26 cm (62.5x57 cm encadré)
Signature en partie effacée en bas à droite (au pied du bas-relief)
Anciens numéros d’inventaire et cachet de l’administration impériale Autrichienne (douanes ?) au dos
Cadre en bois noirci italien de la fin du XVIIe siècle.

Ce tableau à la sensualité trouble, réalisé par Johann Franz Meskens, représente l’instant terrible dans lequel Lucrèce s’apprête à se donner la mort. Il témoigne de la persistance du grand goût baroque dans le premier tiers du XVIIIe siècle à Anvers et dans les cours princières allemandes. Le tragique est merveilleusement rendu par le clair-obscur de la chambre sur lequel se détache le corps nacré et partiellement dénudé de notre héroïne.

1. Johann Franz Meskens, un peintre flamand sous l’influence d’Herman van der Mijn

Johann Franz Meskens, appelé parfois aussi Frans Meskens est un peintre flamand sur lequel nous avons très peu ...

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... d’éléments biographiques. Il est mentionné comme maître faisant partie de la Guilde de Saint-Luc à Anvers entre le 18 septembre 1725 et le 18 septembre 1728. En 1731 il rentre au service du Cardinal Damian Hugo Philipp Comte de Schönborn en tant que peintre de cour et agent pour ses achats artistiques à Anvers.

Damian Hugo Philipp de Schönborn (1676 – 1743) est nommé Cardinal en 1713 et Prince-Evêque de Speyer, une des plus petites principautés du Saint-Empire Romain Germanique, en 1719. Il réside à Bruchsal (une petite ville faisant aujourd’hui partie du district de Karlsruhe dans le Baden-Württemberg), où il fait construire à partir de 1722 par Balthazar Neumann (1687 – 1753) un important château baroque.

L’apparition récente d’un autre tableau de Meskens en vente publique nous a permis de confirmer cette attribution. Ce panneau aux dimensions proches (31 x 30 cm) (dont une photo figure sur le site) représente une nymphe endormie surprise par un faune. Il est signé et daté (en bas à gauche) 1721.

Une fiche de collection de Cornelis Hofstede de Groote, datée de 1926, nous signale un autre panneau de Meskens, signé et daté 1720, aux dimensions très similaires à notre panneau (31x25 cm) représentant Cléopâtre se donnant la mort. Il est tout à fait possible que ces deux panneaux formaient à l’origine une paire ; l’existence de cette Cléopâtre est en tous les cas certainement une bonne indication pour la datation de notre tableau.
L’influence d’Adrian van der Werff (1659 – 1722) et des Feinmaler de l’école de Leyde – en particulier Willem van Mieris (1662 – 1747) – est très claire dans ces deux tableaux de Meskens, et plus spécifiquement dans la description minutieuse des étoffes et des drapés.

Mais il nous semble également intéressant de rapprocher ces deux panneaux des œuvres mythologiques d’Herman van der Mijn (Amsterdam 1684 – Londres 1741).

Formé auprès du peintre de fleurs Ernst Stuven (1657 – 1712), ce dernier accède à la maîtrise au sein de la Guilde de Saint-Luc d’Anvers en 1712, soit une dizaine d’années avant Meskens. Il part ensuite à Düsseldorf en 1713 comme peintre de cour auprès de l’Electeur Palatin Jean-Guillaume où il restera jusqu’en 1716. Alors qu’il avait commencé comme peintre de fleurs, il aborde la peinture d’Histoire lors de ce séjour à Düsseldorf.

Le tableau représentant Vénus et Cérès (reproduit sur notre site et récemment passé en vente) nous semble particulièrement proche : on y retrouve la description d’un personnage féminin, dans une position oblique, généreusement dénudé, dans un intérieur richement décoré encadré de draperies.

2. Description de l’œuvre

Lucrèce est un personnage légendaire de l’histoire Romaine dont la vie nous est racontée par plusieurs écrivains, dont en particulier Tite-Live. Renommée pour sa beauté et encore plus pour sa vertu, elle est l’épouse de Lucius Tarquinius Collatinus (Tarquin Collatin). Elle est violée par le cousin de son mari, Sextus Tarquin, le plus jeune fils du roi de Rome Tarquin le Superbe. Après le départ de celui-ci, elle convoque son père et son mari en réclamant vengeance et se suicide devant eux, préférant la mort au déshonneur. L’histoire de Lucrèce est considérée comme un exemplum (histoire d’une personne dont les actes sont dignes d’être imités) et Lucrèce est souvent représentée depuis la fin du Moyen-Age parmi les Neuf Preuses aux côtés d’autres femmes au courage exemplaire, comme Veturia (la mère de Coriolan) ou Virginie. A l’âge baroque elle est souvent présentée en paire avec Cléopâtre dont elle partage le destin funeste.

Lucrèce est ici assise sur son lit, encadrée par de lourds rideaux de velours brodé. Au fond de l’alcôve apparaît une tête de lit richement ornée. L’ensemble du tableau dégage une sensualité trouble. Les yeux tournés vers le ciel, la poitrine offerte à notre regard, Lucrèce tient dans sa main droite un poignard dont on comprend qu’elle s’apprête à se frapper alors que sa main gauche est ouverte en signe d’offrande. Le tapis froissé à ses pieds est comme le témoin muet de la violence qui vient de lui être faite.

La gamme chromatique du tableau est d’une grande subtilité. Lucrèce est richement vêtue d’une robe soyeuse blanche et d’une étole de couleur jaune dont la clarté contraste avec les couleurs chaudes qui l’entourent : rouge du tapis, prune des rideaux et orange de l’intérieur de l’alcôve.

Nous avons choisi pour accompagner cette œuvre un cadre italien de la fin du XVIIe siècle en bois noirci qui en fait ressortir toute la richesse chromatique.

Principale référence bibliographique :
Vom Adel der Malerei – Holland um 1700 par Ekkehard Mai, Sander Paarlberg & Gregor J.M. Weber - Cologne 2006

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Stéphane Renard Fine Art

Tableaux XVIIIe siècle