Par Galerie Sismann
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Cette précieuse enluminure, réalisée en France au XVIe siècle, illustre avec délicatesse et faste la scène de l’Annonciation. Celle-ci est ici insérée dans une grande lettrine, un «N».
Au sein d’un riche encadrement ornemental à rinceaux, oiseaux, créatures hybrides héritées du bestiaire médiéval et feuillages stylisés, l’Archange Gabriel s’adresse à la Vierge Marie dans un intérieur Renaissance aux perspectives marquées, sous le regard de Dieu le Père, représenté dans les cieux. Une architecture classique réhaussée de jeux de marbres, des paysages vallonnés
et une théâtralité mesurée situent cette composition dans le goût raffiné du second quart du XVIe siècle.
L’œuvre se distingue par sa palette lumineuse, dominée par les rouges, verts et bleus profonds, ainsi que par l’emploi généreux de l’or qui souligne les drapés, les éléments architecturaux et les bordures. Le dessin est précis et fluide, avec un soin particulier ...
... accordé aux expressions et aux gestes des protagonistes, empreints de douceur. L’influence de l’enluminure parisienne, nourrie des apports italiens et flamands, transparaît dans la structuration rigoureuse de la scène, la qualité des pigments et le raffinement des détails.
Cette miniature témoigne de la vitalité de l’enluminure française au XVIe siècle, à une époque où, malgré l’essor de l’imprimerie, l’art manuscrit conserve une fonction prestigieuse et dévotionnelle dans les cercles aristocratiques et ecclésiastiques. Parfaitement conservée, elle tisse un lien entre tradition médiévale et humanisme renaissant. Son format la désigne comme une lettrine provenant des plus grands manuscrits de la période, les antiphonaires, des livres liturgiques catholiques rassemblant les partitions grégoriennes des heures canoniales.
