Par Stéphane Renard Fine Art
Dimensions : 112 x 181 mm – Encadré 30 x 35 cm
Signé en bas à droite « Moitte » et annotation « La Mort d’Adonis »
Cadre d’époque Louis XVI en bois sculpté à motif de perles et doré, orné d’une frise de feuilles d’eau stuquée à la vue
Cette élégante composition, dont la forme cintrée nous fait penser qu’elle devait être en lien avec quelque projet décoratif, illustre le basculement de l’art de Moitte, autour de 1780, vers la mouvance néoclassique, inspirée par les canons de la Renaissance tardive.
1. Jean-Guillaume Moitte peintre, sculpteur, dessinateur, ornemaniste, illustrateur et graveur
Né à Paris en 1746, Jean-Guillaume Moitte est d’abord formé dans l’atelier de son père, un graveur reconnu. Ayant décidé de se consacrer à la sculpture, il est ensuite l’élève de Jean-Baptiste Pigalle puis de Jean-Baptiste II Lemoyne. En 1768, sa sculpture représentant David portant la tête de Goliath en triomphe lui vaut d’obtenir ...
... le premier Prix de Rome en sculpture.
Lors de son séjour à la Villa Médicis, Moitte découvre l’antiquité romaine et copie de nombreux éléments ornementaux, ainsi que tous les bas-reliefs de la colonne Trajane. Malheureusement, il doit écourter son séjour à Rome pour des raisons de santé, mais la documentation réunie pendant ce séjour lui fournira une source inépuisable d’inspiration.
De retour à Paris, Jean-Guillaume Moitte commence à peindre et à sculpter selon le style baroque alors encore en vogue. Il travaille également pour l’orfèvre du roi Henri Auguste, auquel il livre de nombreux projets de pièces d’argenterie. Mais bientôt il trouve son véritable style. Influencé par les œuvres qu’il avait admirés à Rome, Moitte devient l’un des premiers artistes à promouvoir le courant néo-classique.
En 1782, il est engagé à ce titre par l’architecte Pierre Rousseau pour réaliser, avec le sculpteur Philippe-Laurent Roland la totalité des sculptures et éléments ornementaux de l’Hôtel de Salm. En 1785, il réalise des illustrations néo-classiques pour la réédition des Aventures de Télémaque de Fénelon.
En 1789, Moitte, qui avait toujours été très proche de la philosophie des Lumières, adopte les idées de la révolution française et met son art au service des réalisations du nouveau régime. Il reçoit en 1790 la commande d’une statue de Jean-Jacques Rousseau qui est érigée sur la terrasse des Tuileries (aujourd’hui au musée Carnavalet). Après la terreur, le néo-classicisme épuré de Jean-Guillaume Moitte reste en faveur. L’artiste exécute des sculptures monumentales, notamment une statue équestre représentant le général Bonaparte.
Celui-ci lui confie l’élaboration du monument funéraire dédié à Desaix, édifié au col du Grand Saint-Bernard, sur les lieux de l’inhumation du général.
Sous le Consulat puis sous l’Empire, Moitte continue à connaître le succès, comme en témoigne la commande de bas-reliefs pour la Cour carrée du Louvre. L’École des beaux-arts de Paris le nomme professeur de sculpture le 20 décembre 1809. Il meurt en 1810.
2. Un sujet mythologique traité dans le goût néo-classique
Adonis, un simple mortel d’une grande beauté, avait inspiré l’amour d’Aphrodite, la déesse de l’amour. Un jour, alors qu’il parcourait la forêt idalienne pour chasser, Adonis fut mortellement blessé à la jambe par le sanglier qu'il avait touché. En perpétuant la tradition décorative classique remontant à la Renaissance, notre dessin représente le moment tragique au cours duquel Aphrodite découvre le corps inanimé de son amant, mortellement blessé et allongé sur le sol.
Aphrodite a mis un genou à terre pour relever le corps d’Adonis dont elle soutient amoureusement la tête aux yeux clos de sa main droite. Son visage aux traits crispés trahit sa douleur face au corps inanimé de son amant dont les deux lances, désormais inutiles, reposent à ses côtés.
Notre dessin est finement dessiné à la plume et à l’encre noire sur un papier de couleur brune ; les modulations des muscles et des vêtements de nos deux protagonistes sont exécutées avec délicatesse grâce à la pose de rehauts de gouache blanche, complétés de quelques touches de lavis d’encre brune.
Le personnage d’Adonis rappelle le Christ mort tel que l’on peut le voir dans d’innombrables Piétas, donnant à cette scène une connotation quasi-religieuse. L’allongement caractéristique des jambes d’Adonis et du bras gauche d’Aphrodite leur confère également une grâce presque maniériste.
3. Encadrement
Notre dessin est présenté dans un sobre cadre Louis en bois sculpté et doré dont la rigueur s’harmonise parfaitement avec cette atmosphère néoclassique recueillie.
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