Par Florian Kolhammer
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Gustav Wertheimer a étudié à l'Académie des Beaux-Arts de Vienne sous la direction de Hans Makart, puis a poursuivi sa formation à l'Académie des Beaux-Arts de Munich sous la direction de Wilhelm von Diez. Après ses premiers succès à Vienne, notamment à l'Exposition universelle de 1873, il a vécu à Paris à temps partiel à partir de 1874, puis de manière permanente à partir de 1881. Parallèlement, il a continué à exposer régulièrement à Vienne et à Munich. En 1883, il a reçu une médaille d'or à l'Exposition internationale d'art d'Amsterdam ; d'autres distinctions internationales ont suivi lors des Expositions universelles de Paris en 1889 et 1900.
Au début de sa carrière créative, Wertheimer fut fortement influencé par son professeur Makart. Cependant, les échanges artistiques avec la scène artistique parisienne très animée lui permirent rapidement de trouver son propre style. Au plus tard en 1878, il fit la connaissance de la célèbre peintre ...
... française Suzanne Valadon, qui posa pour lui à plusieurs reprises et fut probablement une source d'inspiration durable.
La même année, Wertheimer présenta une petite peinture à l'huile intitulée « Der Welle Umarmung » (L'étreinte de la vague) à la Künstlerhaus Wien – une œuvre qui fait déjà référence à l'un de ses thèmes centraux : la sirène mythique qui attire le marin sans méfiance vers sa perte avec un baiser enivrant. À la fin de l'année 1878, Wertheimer annonce qu'il travaille sur une peinture grand format intitulée « Susanna ». En 1882, il exposa enfin l'œuvre « La baiser de la sirène » au Salon de Paris, où elle attira immédiatement l'attention. Le tableau fut exposé à Munich en 1883 et aux États-Unis en 1886, où il fut également vendu. Aujourd'hui, « Le baiser de la sirène » se trouve au musée d'art d'Indianapolis.
En termes de style et de composition, ce tableau peut être considéré comme une étape intermédiaire entre « L'étreinte de la vague » (1878) et « Le baiser de la sirène » (1882). Wertheimer y expérimente principalement la position du bateau et la posture des personnages principaux. La scène est dramatiquement condensée : les mains du marin sont convulsivement recourbées, son corps est tordu de manière anormale, son visage est un vide semblable à un masque – il est complètement sous le charme de la sirène. Elle, quant à elle, est totalement obsédée par son objectif : sa bouche légèrement ouverte effleure à peine les lèvres de l'homme condamné, tandis que ses yeux évitent son regard. D'une poigne ferme, elle l'entraîne dans les profondeurs obscures de la mer. Ses cheveux châtain brillent entre l'or et le noir selon la lumière, dans un jeu entre le soleil et l'eau. Dans cette œuvre, Wertheimer a mis particulièrement l'accent sur le positionnement et la posture des personnages ainsi que sur le mouvement ascendant de la vague océanique.
Hormis le titre de l'œuvre et un cachet d'un fabricant de toiles viennois, il n'y a aucune référence à des expositions antérieures au dos du cadre et de la toile. Il est possible que Wertheimer ait vu en Suzanne Valadon non seulement un modèle, mais aussi une muse personnelle, ce qui confère à l'œuvre une dimension particulièrement intime.
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