Par Galerie Alexandre Piatti
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Cette élégante frise en pierre, de forme rectangulaire, est sculptée en bas-relief de motifs végétaux foisonnants. Elle est datée du Ve–VIe siècle et provient probablement d’un contexte byzantin en Égypte, au sein du monde antique tardif et copte. Rattachée à l’art chrétien d’Afrique et d’Orient, elle illustre l’ornementation architecturale caractéristique de cette période, mêlant héritages gréco-romains et innovations décoratives.
Le décor se compose de rinceaux d’acanthe stylisés qui s’enroulent en volutes continues, se terminant en palmettes, et d’une vigne aux grappes abondantes. Ces motifs, déjà utilisés dans le répertoire dionysiaque antique, sont réinterprétés par les chrétiens dans un sens eucharistique : la vigne devient symbole du Christ et de la vie spirituelle. Cette appropriation reflète l’évolution iconographique propre au monde byzantin, où les formes héritées du classicisme romain acquièrent de nouvelles ...
... significations religieuses.
La frise devait appartenir à l’ornementation d’un édifice religieux – église ou chapelle – et participer à la richesse visuelle de l’espace sacré. Contrairement à la sculpture gréco-romaine, soucieuse de réserver certains motifs à des emplacements précis, l’art copte et byzantin tend à déployer librement son vocabulaire décoratif, plaçant sur les frises des thèmes initialement liés aux mosaïques ou aux sarcophages.
La vigueur du relief et la densité des motifs témoignent du savoir-faire d’ateliers égyptiens, capables d’associer un héritage antique à une sensibilité chrétienne nouvelle. Ces frises, souvent peintes à l’origine de couleurs vives, animaient les façades et les intérieurs d’édifices en leur conférant une dimension à la fois esthétique et théologique. Ainsi, cette frise incarne l’hybridité stylistique de l’époque : une continuité avec les modèles classiques et une réinterprétation chrétienne propre au monde copte et byzantin. Elle illustre le rôle central de l’Égypte comme foyer artistique dans l’Antiquité tardive.
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