Par Dei Bardi Art
Étude de satyre
Bronze, fonte à la cire perdue
Italie, début du XIXe siècle
14 x 7 x 10 cm
Cette saisissante sculpture en bronze représente un satyre, créature mythologique mi-homme, mi-bouc, associée à l’univers bachique et aux forces indomptées de la nature. Réalisée selon la technique traditionnelle de la cire perdue, cette œuvre témoigne d’une grande expressivité, tant dans l’élan du mouvement que dans la tension musculaire du corps, bien qu’elle se présente dans un état inachevé, révélant ainsi les étapes du processus créatif.
Le satyre est figuré dans une posture dynamique, le buste penché en avant, les bras tendus comme saisis dans l’instant d’un bond ou d’un geste interrompu. Son visage animé, aux traits marqués — sourcils froncés, nez aigu, bouche entrouverte, barbe effilée — traduit une vivacité presque théâtrale. Le torse, finement modelé, révèle une attention rigoureuse à l’anatomie, visible dans le rendu des ...
... omoplates, de la cage thoracique et de la colonne vertébrale.
À l’inverse, la partie inférieure de la figure reste à l’état d’ébauche : les hanches, les cuisses et les jambes de bouc sont incomplètement fondues, laissant apparaître des irrégularités de surface, des marques d’outils, et des résidus de matériau. Cette dualité entre le fini et le non fini suggère que l’œuvre pourrait constituer une étude préparatoire ou une maquette, destinée à explorer une composition, un mouvement ou une posture avant l’exécution définitive.
La patine, irrégulière, mêle des tonalités brunes et rougeâtres avec des traces d’oxydation verte, notamment dans les zones non retravaillées, confirmant le caractère non achevé du bronze. Montée sur une base moderne en bois, la sculpture est présentée dans un état fragmentaire qui renforce encore sa valeur de témoignage du travail en cours.
Par son sujet et son traitement, ce satyre s’inscrit dans le goût du début du XIX? siècle, nourri d’un intérêt renouvelé pour l’Antiquité. Mais son exécution partielle et son expressivité vive trahissent aussi une sensibilité romantique, attentive à la spontanéité du geste et à l’exploration formelle. Cette pièce constitue ainsi un document rare sur les pratiques d’atelier et les recherches plastiques d’un sculpteur en quête d’équilibre entre nature, mythe et mouvement.