Par Stéphane Renard Fine Art
DEMANDE D'INFORMATIONS
Ce dessin réalisé en 1782 avec un réalisme quasi-photographique nous présente le rare portrait d’un fabricant de clavecin établi à Paris, Joseph Treyer.
1. Charles Nicolas Cochin
Né en 1715, Charles-Nicolas Cochin est formé par ses parents et par le peintre Jean II Restout. Il réalise sa première gravure à l’âge de 12 ans en 1727. Il accompagne le Marquis de Vandières (futur Marquis de Marigny) en Italie de 1749 à 1751 avec Jacques-Germain Soufflot et l’Abbé Le Blanc. A son retour il est reçu membre de l’Académie Royale de Peinture et de Sculpture mais il ne présente son morceau de réception qu’en 1763. En 1752 il succède à Charles-Antoine Coypel dans la fonction de garde des dessins du Cabinet du Roi.
Charles-Nicolas Cochin laisse une œuvre immense de plus de 1,500 pièces gravées, soit directement par lui, soit par d’autres graveurs sur la base de son dessin préparatoire (comme l’œuvre que nous présentons) et des milliers de ...
... dessins, dont plus de deux cents portraits. Parmi ces dessins, les portraits ont toujours été très recherchés. Les Goncourt l’appelaient d’ailleurs le « profileur » et voyaient dans ces portraits « une iconographie du siècle ».
2. Joseph Treyer, un fabricant de clavecins à Paris au XVIIIe siècle
Joseph Treyer est le fils de Jean-Adam Treyer, le maire de Metzen dans le Canton de Bâle. Il est également le neveu de Jean Keiser, maître luthier qui s’était établi à Paris sous le nom de L’Empereur. Celui-ci et qui fait venir à Paris Joseph Treyer, le traite comme son fils et le choisit comme héritier de ses affaires. Joseph Treyer épouse le 4 août 1764 une couturière nommée Jeanne Fêtu de La Sablonnière dont il n’aura pas de descendance. Il succède à son oncle et continue la fabrication de clavecins sous le nom de L’Empereur. Il décède en 1788.
3. Description de l’œuvre
Joseph Treyer est représenté dans la force de l’âge, de profil. Les boucles de sa perruque sont extrêmement détaillées et confèrent au portrait un réalisme quasi-photographique. A noter au-dessus du portrait une pointe d’épingle représentée en trompe l’œil, détail qui ne sera pas repris dans la gravure.
La gravure est réalisée la même année par S.C. Miger (1736 – 1828), un graveur qui avait commencé comme apprenti chez Charles-Nicolas Cochin. Comme toujours pour une gravure, elle reproduit notre modèle inversé.
Principales sources bibliographiques :
Hapsichord making in Paris : Eighteenth century Pierre J. Hardouin – The Galpin Society Journal Volume 12 May 1959
Le dessin français au XVIIIe siècle Louis-Antoine Prat Edition Musée du Louvre/ Somogy éditions d’art mars 2017
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