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Caravane dans le désert, Gustave Guillaumet (1840 - 1887)
Caravane dans le désert, Gustave Guillaumet (1840 - 1887) - Tableaux et dessins Style Caravane dans le désert, Gustave Guillaumet (1840 - 1887) - Stéphane Renard Fine Art Caravane dans le désert, Gustave Guillaumet (1840 - 1887) - Antiquités - Caravane dans le désert, Gustave Guillaumet (1840 - 1887)
Réf : 105702
VENDU
Époque :
XIXe siècle
Signature :
Gustave Guillaumet (1840 - 1887)
Provenance :
France
Materiaux :
Huile sur panneau
Dimensions :
l. 44 cm X H. 36 cm X P. 8.5 cm
Tableaux et dessins Tableaux XIXe siècle - Caravane dans le désert, Gustave Guillaumet (1840 - 1887) XIXe siècle - Caravane dans le désert, Gustave Guillaumet (1840 - 1887)  - Caravane dans le désert, Gustave Guillaumet (1840 - 1887)
Stéphane Renard Fine Art
Stéphane Renard Fine Art

Tableaux et dessins du XVIIe au XX siècle


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Caravane dans le désert, Gustave Guillaumet (1840 - 1887)

Dans ce tableau peint lors de son séjour en 1877 – 1878 à Laghouat, à 400 kilomètres au sud d’Alger, aux portes du désert du Sahara, Guillaumet nous présente plusieurs de ses thèmes de prédilection : l’immensité du désert, magnifié par sa lumière si particulière, l’avancée d’une caravane dominée par un dromadaire surmonté d’un palanquin.
L’intérêt de ce tableau est encore renforcé par la dédicace de l’artiste au Commandant Flatters. Celui-ci connaitra quelques années plus tard (en 1881) une fin tragique, quand la mission qu’il commandait sera massacrée par les Touaregs à Bir-el-Garama dans le Hoggar.

1. Gustave Guillaumet, un peintre « saharien » passionné par l’Algérie

Gustave Guillaumet nait dans une famille d’industriels ; cette aisance lui permettra d’avoir toute sa vie une indépendance financière, assez rare dans les milieux artistiques de l’époque. Elève de François Edouard Picot (1786-1868) et de Félix-Joseph ...

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... Barrias (1822-1907) à l’Ecole des Beaux-Arts de Paris, Gustave Guillaumet expose au Salon de 1861 à 1880. Il se différencie de la plupart des autres peintres orientalistes par une vraie connaissance de l’Orient, et plus spécifiquement de l’Algérie, où il se rend une première fois en 1862. Parti pour l’Italie sur ses propres deniers après un échec au Prix de Rome de 1861, le mauvais temps rencontré sur sa route le fait prendre à Marseille un bateau pour l’Algérie.

Malgré la malaria qu’il attrape là-bas, et qui lui impose un séjour de trois mois à l’hôpital militaire de Biskra, il revient enthousiasmé par ce pays, où il retournera une dizaine de fois. Il sera d’ailleurs le seul peintre à se rendre à cette époque dans l’extrême Sud Algérien, dans la région de Laghouat, aux confins du Sahara, qu’il découvre en 1877.

Guillaumet meurt à quarante-sept ans le 14 mars 1887 dans son atelier 5 cité Pigalle. Il est enterré au cimetière de Montmartre.

2. Description du tableau et œuvres en rapport

Guillaumet représente ici une caravane qui avance dans le désert. Massés autour d’un dromadaire surmonté d’un palanquin écarlate – un des motifs favoris du peintre –, nous devinons une petite troupe d’une douzaine de personnes, certaines à pied, d’autres à cheval ou à dos de dromadaire, accompagnée d’un troupeau de bétail. Leur passage soulève un nuage de poussière dans l’étendue bleutée du désert.

La composition du désert, rythmée par trois bandes successives (une première bande claire au premier rang, une deuxième bande plus sombre au milieu de laquelle avance la caravane, et enfin la ligne montagneuse rosée à l’horizon) rappelle celle d’un des tableaux les plus célèbres de Guillaumet : Le Sahara, dit Le Désert (aujourd’hui au Musée d’Orsay). Dans ce tableau, l’artiste avait représenté, dans un éclairage crépusculaire, au milieu d’un paysage aride, une carcasse de chameau, esquissant en arrière-plan le passage d’une caravane. Ce tableau avait été peint à Paris, à la fin du mois d’août 1867 et reposait plus sur l’activité mémorielle du peintre que sur une observation directe du désert. Sa présentation au Salon de 1868 avait divisé la critique entre ceux qui n’y voyaient qu’un « Sahara de fantaisie » et ceux qui y voyait un véritable chef-d’œuvre, à l’instar de Théophile Gautier.

Le séjour à Laghouat en 1877-1878 marque un tournant dans l’art de peindre de Gustave Guillaumet. Eugène Mouton raconte dans sa préface aux Tableaux Algériens, le recueil qu’il a publié après la mort de son ami, comment celui-ci eut la révélation qu’il cherchait vainement depuis son arrivée à Laghouat : « Il se trouvait là en plein désert. La lumière du soleil, répercutée sur les sables gris rosés et les murs de terre brunâtre, avait je ne sais quoi de stupéfiant, qui, pendant plus d’une semaine, empêcha le peintre de voir ni de comprendre quel spectacle il avait devant les yeux. Mais un matin Guillaumet revint radieux : le fiat lux avait éclaté pour lui ; l’ivresse du regard s’était dissipée : ses yeux la voyaient enfin, cette lumière du Sahara, non plus morne et fixe comme il avait cru la sentir aux premiers jours, mais radieuse, vibrante, enveloppant, pétrissant de vie et de majesté, les hommes et les choses. A l’instant toiles et pinceaux, jusque-là restés dans les caisses, furent déballés ; le peintre fit sa palette, et quelques minutes après et il attaquait la première de cette merveilleuse série d’études. »

Le squelette de chameau figure de nouveau dans ce paysage, comme un clin d’œil au tableau du Salon de 1868, la caravane s’est rapprochée et la description qu’en fait l’artiste est plus réaliste. Mais c’est la lumière qui constitue désormais le vrai sujet du tableau : les premiers rayons du soleil qui frappent déjà les montagnes en arrière-plan, mais surtout l’infinie variation des couleurs dans le ciel alors que le jour se lève, évoquée avec une grande virtuosité.

Nous retrouvons également bien évidemment dans ce tableau le thème du palanquin, cher à Guillaumet qui a d’ailleurs réalisé plusieurs tableaux représentant des dromadaires chargés d’un palanquin. L’étude reproduite dans la galerie, conservée dans une collection particulière parisienne, nous donne une vue assez proche de ce à quoi pourrait ressembler notre palanquin vu de près, à l’arrêt.

3. Paul Flatters, militaire et explorateur

La dédicace au dos du tableau nous permet de connaître vraisemblablement la date à laquelle Guillaumet quitta Laghouat, le 11 mars 1878. Elle témoigne de l’accueil reçu par l’artiste de la part du Commandant Flatters, un personnage intéressant qu’il convient de présenter plus amplement.

Paul Flatters naît le 16 septembre 1832 à Laval. Il se destine à la vie militaire et rentre en 1851 à Saint-Cyr. Sa carrière se déroule principalement en Algérie où il est affecté dès sa sortie de Saint-Cyr. Nommé Commandant en 1871, il est alors basé à Laghouat.

Promu Lieutenant-Colonel en 1879, il prend la tête d’une mission chargée d’étudier la possibilité de créer une nouvelle route commerciale avec l’établissement d’une ligne de chemin de fer transsaharien entre l’Algérie et le Niger.

Parti d’Ouargla (une oasis au Sud-Est de Laghouat) le 5 mars 1880, il descend dans le Sud mais les menaces des populations locales lui font rebrousser chemin et rentrer à Ouargla le 17 mai. Il décide de repartir le 4 décembre pour une seconde expédition de 93 hommes comportant une dizaine de membres scientifiques et militaires accompagnés de soldats indigènes. La colonne progresse pendant deux mois sans difficulté avant de subir le 16 février 1881 une attaque Touareg à Bir-al-Garama dans le Hoggar (près de l’actuelle Tamanrasset), au cours de laquelle la grande majorité des membres de l’expédition (dont Flatters) sont tués. La plupart des survivants périront par la suite assoiffés ou empoisonnés dans le désert et une vingtaine seulement de soldats indigènes parviendront à regagner Ouargla.

4. Encadrement

Ce panneau est présenté dans un cadre du XIXe siècle qui est vraisemblablement son cadre d’origine.

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Stéphane Renard Fine Art

Tableaux XIXe siècle