Par Galerie de Lardemelle
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Charles-Édouard Boutibonne
(Pest, 1816 – Wilderswil, 1897)
Portrait de Mary Augusta de La Barre de Nanteuil
(New York, 1836 – Saint-Brieuc, 1862)
Huile sur toile ovale
Signée et datée à droite
56 x 46 cm
1860
Né le 8 juillet 1816 à Pest en Hongrie de parents français, Charles-Édouard Boutibonne suit une formation artistique précoce à Vienne, dans l’atelier du peintre de cour Friedrich von Amerling (1803–1887). Il complète son apprentissage à Paris, où il fréquente successivement les ateliers d’Achille Devéria (1800–1857), de son frère Eugène Devéria (1805–1865), puis surtout de Franz Xaver Winterhalter (1805–1873), dont il devient l’un des plus proches collaborateurs.
Boutibonne s’impose rapidement comme l’un des portraitistes les plus en vue du Second Empire. Sa réputation grandissante lui vaut de recevoir d’importantes commandes officielles, notamment deux portraits de Napoléon III réalisés en collaboration avec ...
... Winterhalter. Il participe régulièrement au Salon de Paris entre 1837 et 1883, où il reçoit une médaille de 3e classe en 1847 pour un portrait, tout en envoyant également ses œuvres à divers Salons de province, notamment à Mulhouse.
En 1854, il séjourne en Angleterre, où il est invité à Windsor pour peindre les portraits de la reine Victoria et du prince Albert. Il expose à la Royal Academy de Londres en 1856 et 1857. Sa carrière prend ensuite une dimension plus discrète : en 1867, il devient membre de l’Association artistique du canton de Berne, et finit par s’installer définitivement à Wilderswil, près d’Interlaken, vers 1885. Il y mène une vie paisible jusqu’à sa mort en 1897.
Peintre à la facture élégante et au style léché, Boutibonne excella dans l’art du portrait mondain, s’inscrivant dans la lignée directe de Winterhalter, mais avec une touche personnelle plus intimiste, souvent marquée par une sensibilité à la psychologie du modèle.
Musées : Mulhouse, Toulouse, Compiègne…
Ce portrait délicat de Mary de La Barre de Nanteuil, issue d’une famille de la noblesse française, incarne à la fois l’élégance mondaine du Second Empire et le style raffiné de Charles Édouard Boutibonne, où l’on perçoit l’influence de son maître Franz Xaver Winterhalter. L’artiste, renommé pour ses portraits féminins d’une grande distinction, déploie ici toute sa virtuosité : la douceur du modelé du visage, le rendu satiné de la robe bleue et les effets de lumière sur les tissus traduisent une maîtrise technique indéniable.
Le regard serein, légèrement détourné, et la pose de trois quarts confèrent au modèle une dignité contenue, soulignée par le fond rouge vermillon qui rehausse la carnation nacrée du visage. La richesse du costume, la finesse des détails et le bijou au cou témoignent d’un rang social élevé et d’une mise en scène soignée, typique des portraits de commande de l’époque.
Décédée prématurément à l’âge de 26 ans, Mary de La Barre de Nanteuil trouve dans ce portrait une forme de permanence mémorielle, inscrite dans la tradition du portrait intime et mondain du XIXè siècle.
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