Par Emmanuel Soubielle Works of Art
Bacchante jouant de la flute
Attribué à Andrea Briosco dit Riccio (1470-1532), Italie du Nord début du XVIe siècle,
Bronze
H. : 18,2 cm (7 1/8 in.)
H. (avec socle) : 26,3 cm (10 1/3 in.)
Ce bronze représente une jeune femme nue jouant de la flute, les joues gonflées d’air. La position de ses jambes (la droite fléchie sous le poids du corps, la gauche se relevant) indique qu’elle est en train d’avancer ou de danser. Sa coiffure est particulièrement élaborée : les cheveux sont relevés au-dessus de la tête, une double tresse sur les côtés, et un chignon à l’arrière d’où s’échappent deux mèches sur la nuque.
Notre musicienne s’inspire de l’iconographie antique des cortèges bacchiques. Elle se réfère aux figures de bacchantes dansant et/ou jouant de la musique (cf. sarcophage du IIème siècle, Thermes de Dioclétien à Rome). Cependant, notre œuvre se démarque de l’art antique par ses qualités tridimensionnelles, le naturalisme de ...
... l’anatomie, ainsi que dans l’élégance de la coiffure (cf. portrait de Simonetta Vespucci par Sandro Botticelli, Gemäldegalderie). Ces éléments stylistiques nous situent au début du XVIème siècle en Italie du Nord. Cette datation est corroborée par la couleur de l’alliage métallique, la patine noire épaisse, ainsi que des défauts de fonte qui témoignent du caractère expérimental de la technique de l’époque.
C’est chez Riccio ou dans son entourage qu’il faut rechercher l’auteur de notre œuvre. En premier lieu parce que notre figure féminine appartient sans conteste à l’univers iconographique de l’artiste. Ensuite, notre bronze possède un type de visage féminin aux traits classiques, à la coiffure composée de tresses d’un chignon et de mèches tombantes que l’on retrouve chez lui. Enfin, techniquement, la fonte un peu brute reprise à froid, avec patine épaisse et foncée dans les creux, est comparable à ce que l’on observe sur des exemples donnés au maître.