Par White Rose Fine Art
Aert Schouman (Dordrecht 1710 – 1792 La Haye) d'après Frans van Mieris I (Leiden 1635 – 1681 Leiden)
Portrait d'un gentleman tenant un gant
Lavis gris, doubles lignes d'encadrement à l'encre brune, filigrane Pro Patria, 217 x 168 mm (8,5 x 6,6 pouces) (feuille) ; 200 x 152 mm (7,9 x 6 pouces) (zone peinte)
Signé, daté et annoté « dit orgineele poúrtretje door den ouden frans van Mires geschilder op een koopere plaat / berust int Cabinet schilderijen van de Ed. C'est un fagel plus griffier. A. Schouman fecit 1779’ (plume et encre brune, le long du bord inférieur, verso)1
Provenance
Collection privée, Royaume-Uni
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Aert Schouman était très productif et travaillait dans une grande variété de techniques, notamment la peinture, le dessin, la gravure sur verre et la gravure sur verre.2 Il était également marchand d’art, comme nombre de ses confrères artistes de l’époque. Il se forma à Dordrecht auprès du peintre de genre et portraitiste ...
... Adriaen van der Burgh (1693-1733), avant d’enseigner le dessin dans sa ville natale, puis à Middelbourg et à La Haye. Outre les commandes de portraits, il peignit des œuvres décoratives telles que des cheminées et des tentures murales. Il réalisa également un grand nombre d’aquarelles, notamment des paysages et des vues topographiques. Cependant, ce sont ses études de plantes et d’animaux qui le rendirent le plus célèbre. Ses aquarelles d’oiseaux, pleines de vie, font de lui l’un des plus grands animaliers du XVIIIe siècle.
Schouman était un aquarelliste exceptionnellement accompli. Outre ses aquarelles originales, il se spécialisa dans la réalisation de « natekeningen » à l'aquarelle, dessins de copies, de tableaux célèbres du Siècle d'Or. Ces dessins, en couleur et au lavis gris, étaient considérés comme des œuvres d'art à part entière, dans lesquelles l'artiste transformait des peintures à l'huile en équivalents aquarellés. Pour ce portrait sophistiqué, Schouman prit comme modèle un tableau de taille identique de Frans van Mieris l'Ancien (1635-1681), aujourd'hui conservé à Ascott House (National Trust), dans le Buckinghamshire, en Angleterre (fig.).3 En 1779, lorsque Schouman exécuta cette feuille, le tableau faisait partie de la collection d'Hendrik Fagel (1706-1790). Les premiers catalogues de ventes aux enchères indiquent que Schouman réalisa plusieurs autres aquarelles d'après des tableaux de Van Mieris, dont au moins deux versions différentes d'une de ses œuvres les plus célèbres, Taquiner le chien (Mauritshuis). Le dernier « natekening » jamais réalisé par Schouman, après l'autoportrait de Jan Lievens à la National Gallery de Londres, fait également partie de notre collection et peut être trouvé ici.
Les contemporains de Schouman tenaient ses « natekeningen » en si haute estime qu’ils reçurent souvent des éloges encore plus élogieux que ses œuvres originales.4 En 1751, Johan van Gool félicita Schouman pour sa capacité à imiter les différents styles de maîtres antérieurs : « die hy, in elk zynen aert en manier, zo wel weet te volgen, dat een kunstkundig oog het met den eersten opslag nauelyks kan ontwaer worden, of voor eige werk van den Meester aanziet.»5. En 1792, le collectionneur Cornelis Ploos van Amstel (1726-1798) écrivit une nécrologie pour Schouman, dans laquelle il louait l'originalité et la « gemaklyke ongedwongenheid » des copies de Schouman, « zonder slaafsche zwaarmoedigheid », traduisant plutôt que copiant ses originaux.6 Selon les mots de Ploos, Schouman était capable de : « de genie, het vuur, de kracht… uit de taal der Olywerven, in de taal der Waterverwen, heeft weeten over te brengen’. On attribue même à Schouman l’invention d’une technique particulière, à mi-chemin entre l’aquarelle et la bodycolour, qui lui permet d’obtenir des résultats encore plus satisfaisants.
1. « ce portrait original de l'aîné Frans van van Mires peint sur une plaque de cuivre / se trouve dans le Cabinet des peintures de l'hon. Seigneur Secrétaire Fagel. A. Schouman fecit 1779’.
2. Pour l'artiste, voir : Charles Dumas (éd.), Een koninklijk paradijs. Aert Schouman en de verbeelding van de natuur, exh. chat. Dordrecht (Dordrechts Museum) 2017 et L.J. Bol, Aart Schouman, peintre et dessinateur ingénieux, Doornspijk 1991.
3. Huile sur cuivre, 21,8 x 16,7 cm ; Otto Naumann, Frans van Mieris (1635-1681) L'Ancien, Doornspijk 1981, vol. II, p. 114-15, non. 106, pl. 106.
33-38.
5. «…qu'il pouvait suivre de si près, dans le style et la manière de chacun, que l'œil d'un connaisseur pouvait difficilement saisir la différence au premier coup d'œil, ou la considérerait comme l'œuvre du maître lui-même», Johan van Gool, De Nieuwe Schouburg der Nederlantsche kunstschilders en schilderessen, La Haye 1751, vol. II, p. 352.
6. « facilité naturelle », « sans tristesse servile ».
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