Par Galerie Alexandre Piatti
Ces deux protomés en marbre figurent des têtes de lions majestueuses, sculptées en très haut-relief, à la lisière de la ronde-bosse et de l’ornement architectural. Datés de la fin du XVe ou du début du XVIe siècle, ces fragments témoignent d’un héritage artistique antique renouvelé à laRenaissance, notamment dans les commandes destinées aux bâtiments civils ou religieux.
À l’origine, ces protomés prenaient place sur des sarcophages ou bâtiments sacrés, participant à la tradition antique du décor funéraire où l’animal, et plus spécifiquement le lion, joue un rôle apotropaïque. Sculptés de manière partielle jusqu’au buste, ils sont employés comme motif décoratif et avaient comme fonction première de repousser les esprits malveillants et de protéger le défunt dans l’au-delà.
Ces fragments représentent deux lions rugissants, de manière frontale imposante et expressive. Leurs museaux sont retroussés et laissent imaginer des crocs ...
... acérés et une gueule entrouverte qui accentue la menace sous jacente des deux félins. Les babines épaisses renforcent cet effet de tension. Les pupilles méticuleusement sculptées traduisent un regard perçant et évoquent la vigilance constante de ces gardiens des lieux. Leurs crinières sculptées mèche par mèche dans un jeu subtil de courbes et contrecourbes déploie une densité mouvante qui ajoute de la superbe à l’ensemble.
À la Renaissance, l’apparition de gargouilles et autres figures animales dans les édifices religieux s’inscrit dans une filiation directe avec ce type de protomé. La définition italienne de «gronda sporgente » – gouttière en saillie – vient renforcer cette continuité entre art utilitaire et art sacré. La bouche est creusée avec un percement, et laisse à penser que la tête ait été utilisée comme élément de fontaine au cours du XVIe siècle. L’eau, guidée par la gueule du lion, devient alors vecteur d’une purification symbolique : elle chasse les impuretés et éloigne les forces obscures.
Ainsi, ces têtes de lions en marbre traduisent la richesse symbolique et la profondeur spirituelle de l’art de la Renaissance. En mêlant naturalisme, fonction architecturale et puissance expressive, elles incarnent un art au service de la protection et de la grandeur. Par leur présence imposante, elles affirment encore aujourd’hui la force intemporelle du lion comme gardien sacré et emblème de pouvoir.
Dimensions : Lion gauche : H. 26 cm. x L. 15 cm. x P. 15 cm. Lion droit : H. 27 cm. L. 15 cm. x P. 16 cm (sans socle)
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