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Portrait de Jean-François Rameau, le "neveu de Rameau" par Jean-Georges Wille
Portrait de Jean-François Rameau, le "neveu de Rameau" par Jean-Georges Wille - Tableaux et dessins Style Louis XV Portrait de Jean-François Rameau, le "neveu de Rameau" par Jean-Georges Wille - Stéphane Renard Fine Art
Réf : 108413
12 000 €
Époque :
XVIIIe siècle
Signature :
Jean-Georges Wille
Provenance :
France
Materiaux :
Pierre noire et rehauts de craie blanche sur papier de couleur
Dimensions :
l. 14 cm X H. 20 cm
Tableaux et dessins Dessin, Aquarelle & Pastel - Portrait de Jean-François Rameau, le "neveu de Rameau" par Jean-Georges Wille XVIIIe siècle - Portrait de Jean-François Rameau, le "neveu de Rameau" par Jean-Georges Wille
Stéphane Renard Fine Art
Stéphane Renard Fine Art

Tableaux et dessins du XVIIe au XX siècle


+33 (0) 61 46 31 534
Portrait de Jean-François Rameau, le "neveu de Rameau" par Jean-Georges Wille

20 x 14 cm – Encadré : 36.5 x 30.5 cm

Provenance : Jean-Baptiste Antoine Lassus (1807 – 1857) architecte ; Marie Joseph-François Mahérault (1795-1879), conseiller d’État qui l’achète à Lassus ; par dévolution successorale à Élisabeth Mahérault, épouse de Fernard-Emile, comte de Najac (1828-1889) ; par dévolution successorale à Raoul de Najac (1856 – 1915)

Exposition : Exposition Universelle de 1878 à Paris – Galerie des Portraits Nationaux au Palais du Trocadéro - numéro 578

Encadrement : Exceptionnel cadre rocaille en bois sculpté et doré d’époque Louis XV à décor de cartouches ornés de coquilles et de branchages fleuris

Ce portrait d’un jeune homme mélancolique au regard un peu sournois nous permet de mettre un visage sur un personnage célèbre parmi les excentriques de la deuxième moitié du XVIIIème siècle : le musicien Jean-François Rameau (1716 – 1777), neveu du célèbre compositeur Jean-Philippe Rameau (1683 – 1764). ...

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... Ce portrait, qui semble être l’unique portrait réalisé du vivant de Jean-François Rameau, témoigne de son passage en 1746 dans l’atelier du graveur Jean-George Wille.

Bien des années plus tard, notre modèle connaîtra une célébrité littéraire posthume en devenant l’un des deux protagonistes du « Neveu de Rameau », ce dialogue éponyme écrit par Denis Diderot (1713 – 1784) entre 1762 et 1763. Ce dessin, qui fut exposé à l’Exposition Universelle de Paris en 1878, constitue ainsi un témoignage exceptionnel de la vie artistique et littéraire à Paris à l’époque des Lumières.

1. Jean-Georges Wille, un des graveurs les plus doués du XVIIIème siècle français

Né à Giessen dans le Landgraviat de Hesse-Darmstadt en 1715, Wille fait son apprentissage chez le graveur Georg Friederich Schmidt à Strasbourg avant de s’installer à Paris en 1736. Il y fait rapidement la connaissance de Denis Diderot (né en 1713), dont il est contemporain et avec qui il restera lié tout au long de sa vie.

Incité à se mettre à la gravure sur cuivre par le peintre Hyacinthe Rigaud, il devient un des principaux graveurs d’interprétation actifs à Paris, gravant à la fois des œuvres de ses contemporains et des tableaux des maitres anciens. Il devient également le graveur officiel de la cour de Louis XV et est élu en 1761 à l’Académie royale de peinture et de sculpture.

Très bien introduit dans les milieux parisiens, sa résidence parisienne devient une véritable plaque tournante des échanges franco-allemands et plus largement européens en matière d’art. Directeur d’une école de dessin, il forme les artistes venus des pays germaniques. Collectionneur de tableaux et d’œuvres d’art, il promeut auprès du public français des peintres allemands comme Christian Wilhem Ernst Dietrich et s’emploie à diffuser en France des auteurs de langue allemande grâce à ses relations dans le monde des lettres en France. Il aide également des amateurs allemands à se constituer des collections privées.

Son activité fut particulièrement longue puisqu’il continua de graver jusqu’en 1790 (soit pendant plus de 50 ans). Ses biens sont confisqués pendant la révolution française et il termine sa vie sous l’Empire aveugle et ruiné.

2. Description du portrait et œuvres comparables

Alors que le cœur de l’oeuvre graphique de Wille est constitué par des paysages ou des scènes de genre, les portraits dessinés qu’il a réalisés, à la sanguine ou à la pierre noire, bien que plutôt rares, sont d’une « très grande qualité graphique […]. Pour restituer le modèle dans sa vérité mimétique, dans son caractère et dans son être moral, Wille recourt à des moyens techniques et stylistiques fort simples, qui confèrent à son sujet une remarquable concision et une impressionnante maîtrise » .

Nous retrouvons ces mêmes caractéristiques dans le portrait de son fils à la sanguine (phto dans la galerie), tout comme dans le portrait que nous présentons.

Figuré de trois-quarts, les bras croisés, la tête légèrement engoncée dans les épaules, le portrait de Jean-François Rameau fut réalisé en 1746 alors que ce dernier fréquentait l’atelier de Wille. Exécuté entièrement à la pierre noire, avec quelques discrètes touches de craie blanche qui mettent en valeur l’éclat du visage, ce portrait dégage une présence quasi-magnétique. Mais c’est surtout la profondeur de l’analyse psychologique qui nous paraît intéressante, tant elle reprend en tous points ce que nous savons du modèle…

3. Jean-François Rameau, un musicien excentrique dans l’ombre de son oncle

L’homme qui nous apparaît dans ce portrait correspond bien à la description de ses contemporains : « un géant un peu contrefait » selon Piron. Près de vingt ans plus tard Diderot lui prêtera l’ autodescription suivante « j’ai le front grand et ridé, l’œil ardent, le nez saillant, les joues larges, le sourcil noir et fourni, la bouche bien fendue, la lèvre rebordée et la face carrée ».

Jean-François Rameau est né à Dijon le 30 janvier 1716 . Musicien précoce, il fait ses études au collège des Jésuites de Dijon avant de s’engager en 1736 dans le régiment de Poitou et de passer six années de service. Il songe ensuite à embrasser l’état ecclésiastique, fait un an de séminaire et reçoit la tonsure avant de changer de voie. C’est alors qu’il prend quelques leçons de dessins, s’essayant peut-être à la gravure en fréquentant l’atelier de Wille.

Cette nouvelle piste artistique s’avère sans lendemain et Jean-François Rameau revient à la musique. Sous le nom « d’abbé Rameau » il donne des leçons de clavecin, de violon et de flûte et joue dans des formations se produisant dans des concerts particuliers.

Quand il n’est pas l’hôte d’un grand seigneur à la campagne, Rameau vit grâce aux menus services qu’il sait rendre, lettres portées ou cabales montées pour assurer la promotion de quelque comédienne dotée d’un riche protecteur. Abandonnant son titre d’Abbé en 1756, Rameau décide de se marier et épouse en 1757 Ursule-Nicole Fruchet, la fille d’un tailleur. Il publie alors un recueil de pièces pour clavecin, utilisant la renommée de son patronyme. A la mort de sa femme en 1761 il reprend son titre d’Abbé de fantaisie et devient une figure connue de la vie parisienne … sa renommée dépasse même celle de son oncle, le célèbre compositeur des Indes Galantes !

Et c’est ce qui en fait un interlocuteur de choix pour Diderot quand celui-ci commence à rédiger à partir de 1762 une satire …

4. Une gloire littéraire posthume grâce à l’œuvre de Diderot

Diderot écrit cette « satire » à une période difficile de sa vie. Alors qu’il approche de la cinquantaine, les difficultés s’accumulent dans la publication de l’Encyclopédie. Le Neveu de Rameau est la réponse de Diderot à ces difficultés, car c’est avant tout une satire à charge contre les ennemis de l’Encyclopédie, écrite sous la forme d’un dialogue entre Rameau, « le neveu de ce musicien célèbre qui nous a délivré du plain-chant de Lulli » et Diderot que celui-ci appelle « Monsieur le Philosophe ».

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Stéphane Renard Fine Art

Dessin, Aquarelle & Pastel Louis XV

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