Par Dei Bardi Art
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Porfido Nero est une variété rare de porphyre impérial noir provenant de Gebel Dokhan (l'ancien Mons Porphyrites) dans le désert oriental de l'Égypte. Il remonte à environ 630 millions d’années, issu d'une activité volcanique dacitique-andésitique qui a donné naissance à d’épaisses couches de roches effusives, notamment des tufs et ignimbrites.
Sa teinte de fond est d’un noir uniforme, parsemée d’inclusions cristallines blanches opaques. Malgré sa beauté saisissante, ce matériau est particulièrement difficile à travailler en raison de sa dureté exceptionnelle. Les carrières, situées dans l’isolement total du désert oriental égyptien, se trouvaient le long des routes caravanières reliant la vallée du Nil et Coptos aux ports de Myos Hormos et Bérénice, facilitant ainsi le commerce vers l’Inde et l’Arabie.
Ces carrières impériales furent exploitées du Ier au Ve siècle apr. J.-C., à l’aide d’une main-d’œuvre servile. En raison de leur ...
... importance, elles étaient gérées directement par l’administration impériale.
Le chercheur Gnoli cite quelques exemples de porphyre noir : des incrustations de sol (crustae) dans la Coenatio de la Domus Flavia, deux colonnes conservées aux Musées du Vatican, ainsi qu’un motif en forme de roue dans le sol de la cathédrale de Salerne, où l’on trouve également deux petites colonnes en porphyre noir. L’extraction, la préparation et le transport de cette pierre jusqu’à Rome ont contribué à la splendeur architecturale de la ville et ont répondu aux exigences raffinées d’une clientèle aisée.
Parmi tous les matériaux antiques, le porphyre est peut-être celui qui porte la charge symbolique la plus forte : il incarne la divinité, le pouvoir et le courage. Sa dureté le rendait difficile à sculpter, mais il est resté la pierre la plus prestigieuse et la plus coûteuse, symbolisant le pouvoir divin, la noblesse, le prestige et la richesse.
Les anciennes carrières furent redécouvertes en 1823, et leur emplacement fut décrit par le chasseur de carrières William Brindley en 1887. Elles ne furent jamais rouvertes à des fins commerciales, de sorte que pratiquement tous les exemples de cette pierre visibles aujourd’hui dans le monde proviennent des extractions romaines antiques.
Aujourd’hui, les collectionneurs apprécient particulièrement les spécimens de marbre coloré extraits dans l’Antiquité, les considérant comme des liens tangibles avec le passé.
