Par Tobogan Antiques
Charmante pendulette en forme de cartel d’inspiration Rocaille en bronze ciselé et doré. Décor mouvementé d’inspiration marine représentant un trophée avec des rames, des dauphins, des roseaux et des fleurs sur fond de treillage. Le cadran en émail blanc est surmonté d’une allégorie de la Source personnifiée par un Amour déversant l’eau d’un pot et tenant une rame. Finissant par quatre pieds cambrés, elle repose sur une terrasse chantournée à décor d’acanthes et de rochers. Le dessin de cette pendulette est caractéristique du style de Léon Messagé.
Oeuvre en relation :
Pendule similaire en bronze doré au dessin attribué à L. Messagé. C. Payne, Francois Linke 1855-1946: The Belle Epoque of French Furniture, Antique Collector’s Club Ltd., Woodbridge, 2003, pl. 104, p. 93.
Biographie :
Léon Messagé (1842-1901), ornemaniste et dessinateur, privilégie dans ses dessins d’ornements, l’asymétrie rocaille telle qu’elle figure dans les ...
... recueils d’ornemanistes de Nicolas Pineau ou J. A. Meissonnier, dans la première moitié du XVIIIe siècle. Cependant, Léon Messagé ne se contente pas de copier servilement ses prédécesseurs. Il fait preuve d’originalité, voire d’extravagance, comme le montrent certains des dessins que l’on trouve dans son ouvrage « Cahier des Dessins et Croquis style Louis XV », qui intègrent les lignes sinueuses annonçant l’Art Nouveau et développant ainsi un style très personnel. Il travaille en réalisant de très nombreux dessins sur papier gris, avant de passer à l’exécution d’un modèle réduit ou grandeur nature en relief, en cire ou en terre cuite. Dès 1885, Léon Messagé collabore avec deux importants fabricants de meubles parisiens : Joseph-Emmanuel Zwiener (1849-1895) et François Linke (1855-1946). François Linke notamment, développe un style propre et de grande qualité, parfois appelé « style Linke », dès l’Exposition Universelle de 1900. Il semble que l’une des raisons essentielles de son immense succès et de sa grande imagination formelle réside dans l’association très forte qui existe alors entre lui et ce grand dessinateur. Les influences mutuelles entre les trois artistes cités sont tout à fait perceptibles dans un certain nombre de réalisations.
François Linke, né en Bohême (Tchécoslovaquie) en 1855, débuta comme ébéniste vers 1882 et exerça à Paris jusqu’à sa mort, en 1946, au faubourg Saint-Antoine. Vers 1900, à l’apogée de sa carrière, il adjoignit même une succursale, place Vendôme. Il s’était spécialisé dans la fabrication de meubles de style Louis XV et Louis XVI, ambitieux tant par leurs dimensions que par leur somptueuse ornementation de bronzes, ce qui lui valut de nombreuses commandes dès la fin du XIXe s. Désirant aller au-delà des copies de style XVIIIème, Linke collabora avec le déjà célèbre sculpteur Léon Messagé et intégra les lignes sinueuses annonçant l’Art Nouveau, développant ainsi un style très personnel. L’un de ses grands succès fut remporté à l’Exposition Universelle de 1900, où le jury lui décerna la médaille d’or pour son bureau, dessiné par Messagé, en bois de violette, monté de bronzes d’esprit Louis XV. La « Revue artistique et industrielle » glorifia Linke en écrivant que son stand à l’Exposition était la plus grande démonstration jamais réalisée dans l’histoire du mobilier d’art.