Par Galerie Nicolas Lenté
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Mobilier, Tableaux et Objets d'Art de la Haute Epoque au XVIIIe
Paysage côtier avec le Christ, cercle de Paul Bril (Anvers, 1554 - Rome, 1626)
école Anversoise du XVIIème siècle
Huile sur panneau de chêne: h. 25,5 cm, l. 35 cm
Cadre en bois noirci aux moulures ondées de style baroque
Dimensions encadré : h. 39 cm, l. 49 cm
Provenance:
galerie d'art Schlichte Bergen, Amsterdam en 1974 (d'après les archives de RKD sous le numéro 361452)
Notre œuvre illustre le récit biblique de la guérison du possédé de Gérasa (Marc (5,1-13)) sur fond d’un majestueux paysage côtier.
Au centre du premier plan nous voyons Jésus entouré de ses disciples faisant face à un homme possédé par les démons, tellement agité qu’il est retenu par deux personnes. Le Christ lève sa main dans un geste de bénédiction afin d’expulser et envoyer les démons dans un troupeau de porcs qui courent vers la falaise derrière eux, sautant à l'eau, pris de panique. Un nuage de poussière enveloppe les animaux qui se noient. Ce moment crucial du ...
... récit, choisi par l’artiste crée une tension dramatique accentuée par un ciel orageux, mais l’évènement se trouve éclipsé par l’immensité et la richesse du paysage. Le regard du spectateur fuit la scène principale en suivant la vallée montagneuse pour remonter jusqu’au château perché sur le rocher ou suit le tracé du littoral avant de se perdre dans l’estuaire imaginaire où les contours flous d’un petit port à l’italienne muni d’une tour de guet se profilent dans le lointain.
Comme il est d’usage chez les peintres paysagistes, le sujet souvent placé au premier plan n’est qu’un prétexte pour dépeindre la nature environnante. Le point de vue plongeant et s’ouvrant sur le lointain contribuent à diminuer le rôle attribué aux figures positionnées au premier plan. En effet ils peuplent le paysage, sans le dominer, le monde dans la vision du peintre étant plus vaste et insondable.
Fidèle à la tradition flamande mise en œuvre par Joachim Patinir (1475/1480-1524), le choix des couleurs obéit au schéma du dégradé progressif. Une transition du brun au premier plan, passant par des nuances de vert, au bleu et au blanc à l'horizon, crée une lumière et une profondeur saisissantes.
Notre œuvre est une reprise au format identique d’un tableau peint à l'huile sur cuivre signé de Paul Bril, daté 1601 et conservé à la Pinacothèque de Munich, Allemagne. Paul Bril exécute une réplique autographe au mêmes format et support en 1608. Les deux cuivres sont exécutés à Rome (1582-1626), l'artiste ayant effectué presque la totalité de sa carrière en Italie.
• Paul Bril, signé et daté 1601, cuivre 27 cm x 36 cm, inv. 876 Alte Pinakothek Munich
• Paul Bril, signé et daté 1608, cuivre, 26,9 x 35,1 cm, Christie’s Amsterdam, 17/11/1994
Notre tableau peint sur un panneau de chêne atteste de son origine flamande, n'étant pas issu directement de l'atelier de Paul Bril, puisque les oeuvres de Paul Bril et de son atelier sont peints sur toile ou cuivre. Néanmoins un des deux tableaux originaux probablement apporté par un élève ou confrere de Paul Bril a Anvers a du susciter un certain intérêt parmi les peintres locaux, puisque au moins deux répliques supplémentaires sur chêne sont répertoriées sur le marché de l’art :
• Vente Hampel, Munich, 08/12/2022lot n 304 (huile sur panneau 72x120 cm)
• Vente Tajan, Paris, le 18/10/2005, lot n 44 (huile sur panneau de chêne 24,5 x 35,5 cm)
