Par Galerie Nicolas Lenté
Mobilier, Tableaux et Objets d'Art de la Haute Epoque au XVIIIe
Marie-Madeleine pénitente,
école de Prague, époque XVIIème siècle
Huile sur scagliola,
Dimensions : h. 48 cm, l. 39 cm
Cadre en bois doré et richement sculpté à décor de feuilles de laurier, époque Louis XIII, époque XVIIème siècle
Encadré : h. 65 cm, l. 57 cm
Œuvre en rapport :
Hans von Aachen (Cologne, 1552 – Prague, 4 mars 1615), Marie Madeleine pénitente, dessin, 31x23,4 cm, , vers 1591, collection Albertina, Vienne, inv 3304
D’une rareté et d’un raffinement singulier notre tableau est peint à l’huile sur une plaque de scagliola.
L’artiste choisit ce support créé avec une technique italienne qui imite plusieurs variétés de marbre afin d’illustrer la grotte dans laquelle Marie Madeleine s’était retirée du monde.
La sainte est représentée agenouillée, les mains jointes en prière, sa tête à l’auréole dorée est tournée à l’arrière, ses yeux levés vers le ciel. Sa longue chevelure retombe en cascade de mèches ...
... ondulées et dorées sur ses épaule et dos (allusion à son ancien état de prostituée).
La jeune femme est vêtue d’une robe bleue, d’un chemisier blanc et d’un lourd manteau rouge doublé de soie jaune qui tombe en plis cassés à ses pieds.
Ses attributs chargés de symbolisme l’accompagnent dans sa pénitence : le crucifix, le livre des évangiles, le vase d’albâtre évoquant l’onction du Christ, le crâne rappelant la vanité des choses terrestres et un fouet de flagellation, instrument de pénitence.
Notre composition s’inspire d’un dessin de Hans von Aachen, peintre à la cour de l’empereur Rodolphe II (1552-1612) à Prague.
La surface lisse et inaltérable du support permet une conservation de la couche picturale quasi intacte et une plus grande finesse d’exécution qui se traduit dans l’aspect nacré de la carnation, le modelé délicat du visage, les couleurs vives et saturées des étoffes, les accessoires aux nombreux détails.
La technique de peinture sur marbre/albâtre/ardoise ou certaines pierres semi-précieuses se développe dans le Nord de l’Italie au XVIème siècle, la possibilité de choisir un support qui comporte dans son aspect naturel le fond recherché pour une composition spécifique séduit beaucoup d’artistes. Dans notre cas, l’artiste se tourne vers la technique de scagliola afin d’obtenir le fond souhaité composé d’imitation de marbre aux veinages gris et roses.
A Prague, la cour raffinée rassemblée autour de l’Empereur Rodolphe est à la recherche de toute œuvre précieuse et rare, portée par un engouement pour les chambres de curiosités/des merveilles, dit les « kunstkammer ». Il est évident que notre œuvre répond exactement à cette quête : à la fois un tableau et un objet de curiosité, elle s’adapte parfaitement à un intérieur d’un collectionneur averti.
La technique du scagliola:
Le scagliola est une technique d'origine italienne d'imitation de marbre à base de gypse/stuc, colle de peau et de pigments.