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Lustre en métal doré et cristal de roche, attribué à Eugène Baguès et G. B. Metellino
Lustre en métal doré et cristal de roche, attribué à Eugène Baguès et G. B. Metellino - Luminaires Style
Réf : 120890
22 000 €
Époque :
XIXe siècle
Provenance :
Italie, France
Materiaux :
Métal doré, cristal de roche
Dimensions :
H. 80 cm | Ø 65 cm
Luminaires Lustre - Lustre en métal doré et cristal de roche, attribué à Eugène Baguès et G. B. Metellino
Galerie Lamy Chabolle
Galerie Lamy Chabolle

Mobilier et objet d'art des XVIIIe, XIXe et XXe siècle


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Lustre en métal doré et cristal de roche, attribué à Eugène Baguès et G. B. Metellino

Lustre à six feux, en métal doré et cristal de roche, attribué à Eugène Baguès ou à L’Escalier de cristal, avec des éléments anciens attribués à Giovanni Battista Metellino.
Métal doré, cristal de roche.
Milan, France.
Fin du XIXe siècle à partir d’éléments du début du XVIIIe siècle.
80 x 65 cm.

La structure de ce lustre à six lumières porte la trace de deux périodes de fabrication distinctes. Les six bras en forme de demi-cercles, ornés de volutes feuillagées, semblent être les éléments les plus anciens. Le raffinement de leur ornementation et certaines particularités techniques les rattachent à un ensemble d’œuvres milanaises datant des premières années du XVIIIe siècle.

Au moins deux lustres connus présentent une structure comparable. Le premier, un lustre à douze bras, conservé au Metropolitan Museum, a été réalisé au moyen d’une technique similaire au présent lustre : les bras, décorés de feuilles en métal doré, ...

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... émergent d’un fût en cristal de roche en forme de balustre, puis se prolongent d’abord perpendiculairement au fût, avant de se convertir brusquement en demi-cercles à volute. Le second lustre, situé dans la Konferenzzimmer de la Hofburg à Vienne, est plus proche encore : outre une structure semblable, il est orné des mêmes motifs en forme d’étoile à six branches, faites en métal doré au même moyen que les feuillages.

Ces deux lustres sont attribués à Giovanni Battista Metellino, un tailleur de pierre milanais actif de la fin du XVIIe au début du XVIIIe siècle, et dont on identifie la manière, tant au point de vue du style que de l’exécution, de la cristallerie des lustres du Metropolitan Museum et de la Hofburg. Il en a été déduit qu’un atelier milanais, spécialisé dans la fabrication de luminaires, et collaborant régulièrement avec Metellino pour la cristallerie, est à l’origine de cet ensemble très rare de lustres, qui se distinguent par une même grammaire ornementale en métal doré et en cristal de roche.

Le lustre de la Hofburg a subi d'importantes modifications à la fin du XIXe siècle, très probablement réalisées par la société viennoise J. & L. Lobmeyr, qui était à l'époque chargée de l'électrification de la Konferenzzimmer. Le lustre actuel semble avoir subi une intervention similaire, probablement dans la même période, possiblement par la firme d’Eugène Baguès. Fondée en 1840, la société Baguès s’était spécialisée à la fin du XIXe siècle dans l'électrification de luminaires anciens, tout en commercialisant des objets d'art tant anciens que modernes, et particulièrement des lustres. Dans les premières publicités de la maison, des pièces anciennes sont parfois proposées aux côtés de créations originales de Baguès, et cette juxtaposition visait vraisemblablement à souligner la rigueur historique et technique dont était capable la maison, qui aspirait à fournir des objets d’art décoratif d’une qualité comparable à ceux du XVIIIe siècle. Ce va-et-vient de l'ancien au moderne avait parfois lieu dans un même objet, par le réemploi d’éléments anciens, parfois impossibles à reproduire, au sein d’objets nouveaux.

Le présent lustre semble né d’une telle pratique : sa structure a été modifiée, ses bras agrandis, de nouveaux éléments décoratifs ajoutés et l’ensemble adapté à l’électrification, un domaine largement dominé par la firme d’Eugène Baguès à la fin du XIXe siècle.

L’Escalier de cristal, autre entreprise réputée pour la production d’objets d’art et de meubles imitant les styles du XVIIIe siècle, objets d’une très grande qualité toujours, produits en nombre extrêmement limité pour une clientèle d’élite, était également coutumière du réemploi d’éléments anciens, parfois inimitables. Le croquis d’un lustre très similaire au présent lustre apparaît dans l’un des cahiers de L’Escalier de cristal ; il n’est pas invraisemblable d’attribuer à cette dernière la réadaptation de ce lustre.

Galerie Lamy Chabolle

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