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Le départ des Vendéens,  Pierre-Paul Prud'hon (1758 - 1832)
Le départ des Vendéens,  Pierre-Paul Prud'hon (1758 - 1832) - Tableaux et dessins Style Directoire Le départ des Vendéens,  Pierre-Paul Prud'hon (1758 - 1832) - Stéphane Renard Fine Art Le départ des Vendéens,  Pierre-Paul Prud'hon (1758 - 1832) - Directoire
Réf : 111826
VENDU
Époque :
XVIIIe siècle
Signature :
Pierre-Paul Prud'hon (1758 - 1832)
Provenance :
France
Materiaux :
Huile sur carton
Dimensions :
Ø 12 cm
Tableaux et dessins Tableaux XVIIIe siècle - Le départ des Vendéens,  Pierre-Paul Prud'hon (1758 - 1832) XVIIIe siècle - Le départ des Vendéens,  Pierre-Paul Prud'hon (1758 - 1832) Directoire - Le départ des Vendéens,  Pierre-Paul Prud'hon (1758 - 1832)
Stéphane Renard Fine Art
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Tableaux et dessins du XVIIe au XX siècle


+33 (0) 61 46 31 534
Le départ des Vendéens, Pierre-Paul Prud'hon (1758 - 1832)

Diamètre : 12 cm – Encadré : 28.2 x 28.2 cm

Cette charmante scène d’actualité, peinte sur un carton de forme ronde vers 1794-1795, est une production atypique dans l’œuvre de Pierre-Paul Prud’hon. Présentée dans le catalogue des œuvres de l’artiste établi par Jean Guiffrey en 1924 comme une œuvre de jeunesse de l’artiste, elle figurait déjà dans le catalogue raisonné de l’artiste établi en 1876 par Edmond de Goncourt, sachant qu’elle avait été présentée en vente cette même année sous le titre du « Départ des Vendéens ». Nous proposons donc de retenir ce titre, qui nous paraît plus conforme à l’esprit de cette œuvre de commande réalisée sans doute peu de temps après le début des guerres de Vendée.

1. Pierre-Paul Prud’hon

Pierre-Paul Prud'hon est né en 1758 dans la ville bourguignonne de Cluny. Il était le fils d'un tailleur de pierre. Ses deux parents meurent alors qu'il est encore très jeune. Un bénédictin de l'abbaye ...

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... de Cluny, se lie d'amitié avec l'enfant et veille à son éducation. Soutenu par une recommandation de l'évêque de Mâcon, Prud'hon est admis à l'Académie provinciale de Dijon. En 1778, il retourne à Cluny pour épouser Jeanne Paugnet, la fille d'un notaire, qui est enceinte de lui. Dès le départ, l'union est malheureuse. Désireux de s'échapper, il obtient d'un amateur local, le baron de Joursanvault, des fonds qui lui permettent de poursuivre ses études à Paris sous la tutelle de Jean-Baptiste Pierre (1713-1780), qui l'initie à un rococo tardif classicisant très influencé par le Corrège. Le prix de Rome de l'Académie bourguignonne, remporté en 1784, permet à Prud'hon de passer quatre ans en Italie, où il se passionne pour l'œuvre de Léonard. Il retourne à Paris en 1789 et y vit la Révolution dans la pauvreté, gagnant chichement sa vie avec des portraits et des œuvres graphiques. Bien que jacobin et membre de la révolutionnaire Commune des Arts, il ne brigue aucune fonction politique.

Au Salon de 1793, au début de la Terreur, Prud'hon présente des sujets érotiques, de gracieuses allégories sur les plaisirs ou les tourments de l'amour, romantiques dans leurs sentiments et curieusement peu révélateurs de la sinistrose de leur époque. Après la chute de Robespierre (1794), il se réfugie dans la sécurité rustique d'un village de Franche-Comté, où il passe deux ans à peindre des portraits et à concevoir des illustrations pour l'éditeur Didot. Après l'instauration du Directoire (1795), il revient à Paris, accueilli froidement par Jacques-Louis David et ses partisans. Son dessin pour un plafond destiné au Louvre, Sagesse et Vérité, descendant sur la terre, dissipant les ténèbres qui la couvrent (1799), évoquant la paix et le renouveau après les luttes révolutionnaires, lui vaut la commande et le privilège d'être logé au Louvre. Bien qu'il soit peu estimé par la faction de David, Prud'hon est désormais un peintre d'histoire incontournable.

En 1803, il se sépare de sa femme, atteinte d'une maladie mentale. Peu après, une jeune peintre, Constance Mayer (1775-1821), entre dans sa vie, d'abord comme élève, puis comme collaboratrice et compagne intime. À cette époque, Prud'hon reçoit de généreuses commandes de l'État. Après l'établissement de l'empire en 1804, il est sollicité comme portraitiste de la famille impériale ; il réalise ainsi en 1805 le portrait de l’impératrice Joséphine aujourd’hui au Louvre.

La chute de l'empire, regrettée par Prud'hon, ne nuit pas à sa carrière, mais son travail commence à donner des signes de fatigue. Son existence est brisée en 1821 lorsque Constance Mayer, qui souffre de dépression, se suicide dans son appartement de la Sorbonne. Prud'hon survit à cette catastrophe d'un peu plus d'un an. Il n'a pas laissé d'élèves.

2. Présentation de l’œuvre

« A la lisière d’un bois, des chasseurs prennent congés de femmes assises qu’ils embrassent ». La description un peu sèche faite par Jean Guiffrey ne reflète pas le caractère dramatique ni le souffle pré-romantique qui animent cette scène, et les « chasseurs » nous semblent bien être en fait de jeunes aristocrates rejoignant l’armée de Vendée lors du soulèvement de 1793. C’est d’ailleurs sous ce titre de « Départ des Vendéens » qu’Alfred Stevens, le premier propriétaire connu de cette peinture, l’aurait achetée.

Neuf personnages composent la scène : à l’extrême droite un homme mûr armé de son fusil, son chien à ses pieds semble regarder avec une certaine impatience les tendres adieux échangés par un jeune homme situé au centre de la composition. Également le fusil à la main, celui-ci reçoit un dernier baiser d’une jeune femme revêtue d’une robe blanche dont le châle rouge illumine la composition. Sur la gauche, un adolescent prend également congé d’une femme assise (vraisemblablement sa mère), qui cherche à le serrer dans ses bras pour un dernier adieu alors que ce dernier cherche à s’en dégager.
Le côté dramatique de la scène (qui n’aurait pas lieu d’être pour un départ à la chasse) s’oppose au cadre bucolique dans lequel se déroule la vie de cette famille élégante frappée par cette séparation dramatique. Les reliefs d’un repas servi sur une nappe immaculée, l’élégance des costumes des différents personnages témoignent du rang social des participants. En contraste avec cette élégance nonchalante, le caractère dramatique de la scène (traité ici par Prud’hon avec une certaine ironie) est renforcé par la position penchée, presque mélodramatique, d’une autre jeune femme qui vient sans doute de quitter le bras encore tendu d’un quatrième personnage masculin occupé à retenir son cheval à l’arrière de la scène. Sous les ombrages, deux femmes complètent la scène ; la robe noire de l’une d’entre elles, qui regarde ces adieux avec effroi, est comme un pressentiment du malheur qui s’apprête à s’abattre sur ces combattants téméraires.

Il nous paraît vraisemblable que cette scène est sans doute une commande (vraisemblablement destinée à constituer un couvercle de boîte ou un « fond de tabatière » ) exécutée vers 1794-1795 par Prud’hon, peut-être après son départ de Paris pour la Franche-Comté. La position des deux personnages centraux évoque d’ailleurs Le premier baiser de l‘amour (dernière photo de la galerie), une illustration pour la Nouvelle Héloïse de Rousseau datée de cette même période.

3. Provenance et encadrement

Une inscription au dos du carton nous donne l’identité du premier propriétaire connu de cette composition : le peintre Alfred Stevens (1823 – 1906).

Ce tableau provient ensuite de la collection personnelle de Paul Touzet (1898 – 1981). Celui-ci devient dans les années 60 un des experts de tableaux les plus réputés dans les ventes parisiennes jusqu’à sa disparition en 1981.

Notre tableau est présenté dans un riche cadre en bois sculpté et doré d’époque Empire qui est très vraisemblablement son cadre d’origine.

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Stéphane Renard Fine Art

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