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Le Christ et la Samaritaine - Attribué à Michel Corneille le Jeune (1642-1708)
Le Christ et la Samaritaine - Attribué à Michel Corneille le Jeune (1642-1708) - Tableaux et dessins Style Louis XIV Le Christ et la Samaritaine - Attribué à Michel Corneille le Jeune (1642-1708) - Galerie Thierry Matranga Le Christ et la Samaritaine - Attribué à Michel Corneille le Jeune (1642-1708) - Louis XIV Antiquités - Le Christ et la Samaritaine - Attribué à Michel Corneille le Jeune (1642-1708)
Réf : 85004
VENDU
Époque :
XVIIe siècle
Provenance :
France
Materiaux :
Huile sur toile
Dimensions :
l. 122 cm X H. 97 cm
Tableaux et dessins Tableaux XVIIe siècle - Le Christ et la Samaritaine - Attribué à Michel Corneille le Jeune (1642-1708) XVIIe siècle - Le Christ et la Samaritaine - Attribué à Michel Corneille le Jeune (1642-1708) Louis XIV - Le Christ et la Samaritaine - Attribué à Michel Corneille le Jeune (1642-1708)
Galerie Thierry Matranga
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Tableaux anciens, dessins, sculptures, objets religieux


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Le Christ et la Samaritaine - Attribué à Michel Corneille le Jeune (1642-1708)

Huile sur toile. École française du XVIIe siècle attribué à Michel II Corneille.

C’est dans un paysage italien, romain si l’on se réfère aux vestiges antiques, que Michel Corneille le Jeune évoque la rencontre du Christ et de la Samaritaine. A la vérité, la parabole rapportée uniquement dans l’Évangile de Saint Jean situe la scène en Samarie, près du puits de Jacob. Symbole d’abondance et source de vie, le puits revêt un caractère sacré chez les Hébreux pour qui les eaux vives ne résultent guère que du miracle.
L’épisode, que maints tableaux représentent, raconte la rencontre improbable du Christ avec une Samaritaine dont il aurait dû se détourner.
En effet, ce peuple, en raison de ses origines étrangères et d’une pratique particulière du iahvisme, est méprisé des Juifs. En route vers la Galilée, Jésus traverse donc la Samarie et, tandis que ses disciples se sont éloignés pour se ravitailler, il s’arrête près du puits. Une femme ...

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... s’y trouve et il lui demande à boire. Très étonnée qu’un juif daigne lui parler, elle se récrie : « Comment ? Toi qui es juif, tu demandes à boire à une Samaritaine ? ». « Si tu savais qui te parle, répond Jésus, c’est toi qui aurais demandé, et il t’aurait donné de l’eau vive… celui qui boira de l’eau que je lui donnerai n’aura plus jamais soif ».
Dans une lumière paisible, notre tableau saisit précisément le moment de cet échange. Le Christ s’adresse à cette femme avec une simplicité qu’elle semble méditer, les yeux fermés.
Près de ce lieu de vie, la Samaritaine devient celle qui portera la Bonne Nouvelle. L’eau est en quelque sorte breuvage de vie et d’enseignement. L’enfant, les yeux fixés sur le Christ, dans une attitude d’écoute, pourrait donner à croire que l’eau serait aussi celle du baptême. Au second plan, les disciples de retour de la ville avec des vivres, s’étonnent de voir le Christ s’adresser à une femme de la Samarie.
Contrairement à d’autres représentations, comme celles de Philippe de Champaigne, de Pierre Mignard ou de Carlo Maratta, le Christ n’invoque pas le ciel le doigt levé. Bien au contraire, il est, par son geste, l’index posé sur la main droite, attaché à persuader doucement, dans l’intimité du dialogue à deux, bien loin de toute grandiloquence. Ici, la délicate fixité des personnages rend la scène très paisible. Si un arbre s’impose derrière le Christ, le paysage en arrière-plan évoque, quant à lui, la Rome de l’Antiquité avec les thermes de Caracalla, les bains, l’aqueduc et la pyramide de Cestius. Le sujet religieux au XVIIe siècle est souvent empreint d’une atmosphère antique qui prend sa source dans ce foyer romain.
L’instant saisi dans le tableau offre à voir une rencontre inattendue qui a valeur d’enseignement un peu à l’instar de la parabole. L’œuvre témoigne à coup sûr, grâce au rendu subtil des couleurs, à leur association délicate qui n’est pas sans rappeler les choix, les oppositions poussinesques, grâce également au souci du détail, d’un grand savoir artistique, hérité des peintres les plus renommés du Grand Siècle et notamment de Pierre Mignard dont Michel Corneille reçut l’enseignement.
Le voyage en Italie, au XVIIe siècle est certes lié à l’apprentissage mais il révèle aussi la fascination des peintres français pour la civilisation romaine et pour cette terre qui a vu éclore la Renaissance. Corneille y séjourne entre 1659 et 1663. Les influences de celui qui est considéré comme le père du classicisme Annibal Carrache (Corneille étudie un temps à l’académie des Inacamminati) ne sont pas moins perceptibles dans notre peinture où le paysage n’est plus un simple décor, mais revêt une dimension où nature et culture s’imbriquent étroitement.

Une composition équilibrée, des couleurs délicates, un sens aigu du détail traduisent la grande maîtrise avec laquelle Corneille parvient à fixer la solennité de l’instant. Aussi, il offre une vision toute personnelle de la rencontre, notamment avec la présence de l’enfant.
Véritable chef d’œuvre du classicisme conservé dans la collection du Comte Rémy de Polignac, l’émerveillement se lit dans notre tableau.


Nous avons choisi de vous le présenter dans un cadre en bois et pâte sculpté et doré de style Louis XIII fabriqué sur mesure par les ateliers Mariotti.
Dimensions : 78 x 104 cm – 97 x 122 cm avec le cadre
Vendu avec facture et certificat d'expertise.

Michel Corneille le Jeune (Michel II ou Michel-Ange ou encore Corneille des Gobelins) (Paris 1642 – Id. 1708) est le fils et l’élève de Michel Corneille l’Ancien (1601/02 – 1664). Il reçoit aussi l’enseignement de Charles le Brun et de Pierre Mignard. Dès sa jeunesse, « il donne des preuves de talent, et remporte le prix de peinture ». Agé d’à peine 17 ans, il part étudier à l’Académie de Rome qu’il quitte « par amour de l’indépendance ». Son séjour italien se prolongera cependant jusqu’en 1663.
Vouant une grande admiration aux Carrache, il étudie dans leur célèbre académie des Incamminati. « Son talent était supérieur à celui de la plupart de ses contemporains ; le roi et le dauphin aimaient ses ouvrages… Les amateurs recherchaient ses tableaux ; ils reconnaissaient que, parmi les peintres qui ont suivi la manière des Carraches, peu avaient aussi bien saisi leur goût de dessin grand et correct, leurs expressions pleines de justesse, leur pinceau large et leur coloris vigoureux… ». Les principales œuvres peintes de Corneille le Jeune ornaient « les maisons royales ou les églises de Paris, Lyon, Versailles ou Fontainebleau. Elles ont, pour la plupart, été perdues pendant la révolution »

Cf. Biographie universelle, ancienne et moderne de Louis-Gabriel Michaud

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