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Julius Kronberg (1850–1921) - Angelica
Julius Kronberg (1850–1921) - Angelica - Tableaux et dessins Style Julius Kronberg (1850–1921) - Angelica - ClassicArtworks Stockholm Julius Kronberg (1850–1921) - Angelica -
Réf : 119740
5 500 €
Époque :
XIXe siècle
Signature :
Julius Kronberg (1850–1921)
Provenance :
Suède
Materiaux :
Huile sur panneau de bois
Dimensions :
l. 32 cm X H. 40.5 cm
Tableaux et dessins Tableaux XIXe siècle - Julius Kronberg (1850–1921) - Angelica XIXe siècle - Julius Kronberg (1850–1921) - Angelica  - Julius Kronberg (1850–1921) - Angelica
ClassicArtworks Stockholm
ClassicArtworks Stockholm

Tableaux anciens et arts scandinaves des XIXe et XXe siècles


+ 46 (0) 70 53 53 4 53
Julius Kronberg (1850–1921) - Angelica

Julius Kronberg (1850–1921), Suède

Angelica

Huile sur panneau de bois
Signé J. Kronberg
Sans cadre : 40,5 × 32 cm
Avec cadre : 69 × 61 cm

État :
Le tableau a récemment été examiné par un restaurateur professionnel ; la surface a été nettoyée. Le panneau de bois est plat et stable. L’œuvre est en très bon état. Le cadre d’origine présente une belle patine ancienne, avec quelques traces d’usure et restaurations mineures.

ESSAI :

Origines littéraires d’Angelica
Le sujet de ce tableau est Angelica, une princesse issue des épopées chevaleresques de la Renaissance italienne. Elle apparaît d’abord dans *Orlando Innamorato* (1483) de Matteo Maria Boiardo, puis de manière plus célèbre dans *Orlando Furioso* (1532) de Ludovico Arioste. Ces poèmes – appartenant au cycle de la "Matière de France" autour de Charlemagne et de ses paladins – présentent Angelica comme une beauté envoûtante qui séduit de nombreux chevaliers, dont Roland ...

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... (Orlando) et son cousin Renaud (Rinaldo), suscitant rivalités et péripéties.

L’histoire d’Arioste met particulièrement en lumière le parcours tumultueux d’Angelica : à un moment, elle est dénudée et enchaînée à un rocher pour être sacrifiée à un monstre marin (scène rappelant le mythe d’Andromède), avant d’être sauvée par le preux chevalier Ruggiero chevauchant un destrier ailé. Toutefois, Angelica finit par choisir son propre destin : elle tombe amoureuse d’un humble soldat sarrasin, Médor, qu’elle soigne et épouse, retournant avec lui dans son royaume lointain d’Asie. Cette décision – épouser en dehors du cercle chrétien – fit d’Angelica une figure emblématique de l’autonomie féminine et de l’idéal romantique dans la littérature de la Renaissance. Son histoire resta populaire à travers les siècles, incarnant à la fois le charme et l’insaisissabilité de l’amour.

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### **La représentation d’Angelica par Kronberg**

Dans cette huile sur panneau de Julius Kronberg, Angelica n’est pas représentée en pleine action, mais comme une jeune femme sereine, maîtresse d’elle-même. La composition, un portrait en buste de face, est placée sur un fond simple aux tonalités chaudes. Angelica soutient le regard du spectateur avec de grands yeux lumineux et un sourire à peine esquissé. Sa chevelure auburn est retenue par un ruban sombre, encadrant un visage délicatement modelé. Elle porte une robe verte ornée d’une broderie dorée subtile à l’encolure, un costume évoquant une origine renaissante ou exotique, sans toutefois référer à une scène précise.

Le fond rouge profond met en valeur le vert de son vêtement et confère à l’ensemble une chaleur romantique. La technique de Kronberg est minutieuse : la surface est lisse et lumineuse, travaillée en glacis doux et fondus subtils qui rappellent la finition des portraits des maîtres anciens. L’éclairage, doux et uniforme, crée une lueur caressante sur la peau d’Angelica, lui conférant une présence presque vivante. Cette présentation intime et statique permet à son expression méditative d’occuper le devant de la scène, invitant le spectateur à entrer en relation avec son intériorité.

**Interprétation artistique et style**

Le choix de Kronberg de représenter Angelica dans une pose calme et introspective (plutôt que dans une scène dramatique) est significatif. Au lieu de la montrer en détresse ou entourée de ses sauveurs et prétendants, il la présente dans un moment intemporel de recueillement. Son regard direct mais doux exprime une force tranquille et une dignité qui peuvent évoquer sa décision autonome de suivre Médor.

Le ton général du tableau est lyrique et nostalgique – la palette harmonieuse de rouges et de verts émeraude, la sobriété élégante de la mise en scène évoquent le monde idéalisé des romans de la Renaissance. Ainsi, l’Angelica de Kronberg se veut à la fois un hommage à la source littéraire et une étude de caractère. Le spectateur, conscient de son histoire, peut deviner derrière son calme apparent les échos de ses aventures – les périls, les passions, la détermination – mais l’œuvre reste centrée sur sa beauté et son expression paisible. Elle devient ainsi une héroïne romantique quasi archétypale : gracieuse, maîtresse d’elle-même, et empreinte d’un mystère poétique.

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**Le style et l’œuvre de Julius Kronberg**

Julius Kronberg fut l’un des grands peintres académiques suédois de la fin du XIXe siècle, reconnu pour son approche historiciste et décorative. Formé à l’Académie royale des beaux-arts de Stockholm, il poursuivit ses études à Munich et à Rome, s’inspirant souvent de thèmes mythologiques, bibliques ou littéraires. Ses œuvres majeures mettent fréquemment en scène des héroïnes dramatiques ou des sujets exotiques issus de l’Orient ou de l’Antiquité : *La Mort de Cléopâtre* (1883), *David et Saül* (1883), *La Reine de Saba* (1888), ou encore *Hypatie* (1889) témoignent de cet attrait.

*Angelica* s’inscrit dans cette veine romantique et historique. Comme ses autres tableaux, elle reflète la fascination du XIXe siècle pour la Renaissance et l’exotisme. En tant que princesse de Cathay dans une épopée renaissante, Angelica correspond parfaitement aux intérêts de Kronberg pour les sujets littéraires somptueux. Cependant, contrairement à ses grandes compositions théâtrales, *Angelica* est une œuvre de petit format (40,5 × 32 cm) qui privilégie la nuance psychologique à l’effet spectaculaire.

Le tableau met en valeur la technique académique et le raffinement du style de Kronberg : le pinceau est fluide et précis, les formes idéalisées, les couleurs riches et saturées – des caractéristiques qui rappellent l’influence de la peinture académique française et des romantiques tardifs. Kronberg avait également été marqué par le style somptueux de Hans Makart durant son séjour à Munich, et l’on perçoit dans *Angelica* une même sensibilité à la couleur vive et à la forme idéalisée. Même dans ce portrait modeste, Kronberg atteint une élégance intemporelle, transformant un personnage littéraire en une vision de beauté qui aurait séduit un public nourri de nostalgie pour la Renaissance.


Provenance :
Le tableau provient à l’origine de Fritzes Kungliga Hofbokhandel (Librairie royale Fritze) à Stockholm, librairie prestigieuse fournissant la maison royale suédoise, spécialisée également dans l’édition artistique de qualité et la vente d’œuvres d’art. Il passa ensuite entre les mains de l’ingénieur chimiste et inventeur suédois Arthur Ramén, domicilié à Helsingborg, et resta dans sa famille par descendance.

ClassicArtworks est l’un des principaux marchands d’art de Scandinavie. Pour en savoir plus, rendez-vous sur: www.classicartworks.com

Conditions générales de livraison :

Nous proposons une livraison gratuite dans le monde entier, et toutes les peintures sont envoyées dans des caisses en bois sur mesure pour garantir la plus grande sécurité à nos clients.

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Tableaux XIXe siècle