Par ClassicArtworks Stockholm
Tableaux anciens et arts scandinaves des XIXe et XXe siècles
Suiveur de Jacob Savery (1566–1603)
Concert d’oiseaux
XVIII? siècle
Huile sur panneau
Sans cadre : 42 × 44 cm (16,5 × 17,3 pouces)
Avec cadre : 53 × 54 cm (20,9 × 21,3 pouces)
Expertise :
Stéphane Pinta, Cabinet Turquin, Paris.
Provenance :
Collection privée (manoir de Segersjö, Suède).
État de conservation :
Le tableau est en très bon état, ayant bénéficié d’une restauration soignée par la restauratrice Sonia Léon (2024–2025). Seules de très légères retouches sont visibles sous lumière UV ; le glacis et les pigments d’origine sont magnifiquement préservés. Le panneau est stable et ne présente aucune fissure majeure. L’œuvre est présentée dans un cadre baroque richement doré, en bel accord avec la composition ; le cadre montre une usure modérée et quelques réparations discrètes conformes à son ancienneté, tout en demeurant solide et élégant.
Texte :
Ce tableau enchanteur sur panneau de bois rassemble une ...
... ménagerie d’oiseaux exotiques et domestiques dans un paysage luxuriant, baigné d’une lumière douce filtrant à travers un ciel nuageux. Un paon d’un bleu éclatant trône au centre sur une butte sablonneuse, encadré à gauche par deux cygnes gracieux. À droite, un coq orgueilleux et un superbe aigle brun (ou un autre rapace) se tiennent fièrement, tandis qu’autour d’eux se rassemblent divers autres oiseaux — un héron ou une cigogne, un oiseau à crête rouge et plusieurs espèces aquatiques plus petites. Au-dessus, des perroquets vivement colorés perchés sur une branche apportent des touches de rouge et de vert. Le pinceau de l’artiste, précis mais vivant, saisit chaque plume chatoyante et chaque posture subtile, créant une scène à la fois naturelle et soigneusement orchestrée.
Tradition artistique et symbolisme
Ce concert d’oiseaux s’inscrit dans une tradition flamande et néerlandaise bien établie des XVII? et XVIII? siècles, où les rassemblements d’oiseaux sont utilisés comme allégories. De telles scènes célèbrent souvent l’ouïe ou l’harmonie musicale de la nature. Dans de nombreux exemples, un hibou est représenté comme chef d’orchestre tenant une partition ; ici, aucun hibou ni notation n’est visible, mais la composition — avec les oiseaux tournés comme s’ils écoutaient — suggère une musique silencieuse. Un rayon de lumière céleste éclaire la scène, évoquant l’harmonie divine ou une bénédiction sacrée. Selon certaines légendes, les oiseaux de saint François d’Assise (parfois appelés « oiseaux du diable » dans les contes anciens) pouvaient miraculeusement chanter, et ce sujet était aussi associé à la dévotion à « Notre-Dame des Oiseaux ».
L’héritage de Jacob Savery et œuvres comparables
Jacob Savery (1566–1603), peintre flamand installé aux Pays-Bas, était réputé pour ses paysages détaillés et ses scènes animalières. Il forma son neveu Roelant Savery (1576–1639), célèbre pour ses scènes de paradis animalier (souvent peuplées de dodos et d’oiseaux exotiques). Jacob Savery lui-même, ainsi que son cercle, produisit des compositions luxuriantes d’animaux et d’oiseaux qui influencèrent les générations suivantes.
Durant les XVII? et XVIII? siècles, de nombreux artistes de cette tradition nord-européenne peignirent des concerts d’oiseaux. À titre d’exemples :
Un panneau du Cercle de Jacob Savery (vendu chez Christie’s) montre une réunion d’oiseaux très proche : cygnes, paons, perroquets, cacatoès, etc., dans un paysage.
Frans Snyders (Anvers, 1579–1657) a peint au moins cinq Concerts d’oiseaux célèbres (vers 1630), conservés notamment au Prado (Madrid), à l’Ermitage (Saint-Pétersbourg) et à Petworth House (Angleterre).
Jan Brueghel le Jeune (Anvers, 1601–1678) a réalisé une Allégorie de l’ouïe : Concert d’oiseaux sur cuivre, où de nombreuses espèces entourent un hibou tenant une partition.
Pieter Casteels III (Anvers, 1684–1749), spécialiste des fleurs et des oiseaux au XVIII? siècle, signa en 1727 une grande huile sur toile intitulée Concert d’oiseaux, avec paons, cygnes et autres espèces exotiques très proches de celles de notre tableau.
Composition, style et éléments remarquables
La technique picturale équilibre minutie et atmosphère. Les plumes sont rendues avec précision, donnant à chaque oiseau une présence vivante. Le traitement du feuillage et des arbres lointains est plus libre, créant une profondeur douce et diffuse. La palette est chaleureuse et naturelle : terres rouges et ocres dans le sol et l’aigle, bleus profonds et verts chez le paon, et blancs éclatants des cygnes contrastant avec le paysage. Un halo lumineux perce les nuages et éclaire le groupe central – un effet théâtral que l’on retrouve aussi chez Snyders et Casteels.
Contrairement à de nombreuses compositions antérieures qui placent les oiseaux sur des branches ou des socles classiques, cette version d’un suiveur de Savery utilise un sol dégagé comme scène. L’absence de partition ou de figure humaine rend la scène à la fois plus naturaliste et plus mystique. L’impression générale est à la fois décorative (pleine de diversité exotique) et symbolique (le rayon lumineux et les poses attentives évoquent un moment d’harmonie naturelle partagée).
Provenance : manoir de Segersjö, Suède
Le tableau provient de la collection du manoir de Segersjö, dans la province de Närke (Suède). Construit en 1776, Segersjö fut historiquement le siège de la famille noble Montgomery (plus tard Montgomery-Cederhielm) et se distinguait par sa vaste galerie de tableaux et sa bibliothèque. Au fil des siècles, le domaine passa entre les mains de familles royales et nobles suédoises (recevant même les faveurs de la reine Christine et de Charles XII) et jouissait d’une réputation de raffinement culturel.
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