Par Antichità Santa Giulia
Le Bain de Diane
Signé et daté « DETROY Fils » 1718 (au centre à droite, sur le tronc d'arbre)
Huile sur panneau 53 x 82 cm
Formé auprès de son père, puis à l'Académie royale de peinture et de sculpture, le peintre séjourna en Italie de 1699 à 1706, bien que l'on ignore tout des œuvres produites durant ces années. De retour en Italie en 1708, De Troy devint membre de l'Académie et présenta le tableau représentant « Niobé et ses enfants », aujourd'hui conservé au musée Fabre de Montpellier.
Bien que considéré comme un peintre d'histoire, l'artiste a fréquenté tous les genres picturaux ; on lui doit d'ailleurs les tableaux de modes, c'est-à-dire des œuvres qui dépeignent les loisirs de la société aristocratique française.
La « Déclaration d'amour » de 1731, aujourd'hui conservée au château de Charlottenburg à Dresde, est l'un de ses exemples les plus célèbres et les plus représentatifs. En 1724, De Troy reçut commande de deux ...
... peintures décoratives sur les thèmes de Zéphyr et Flore et d'Acis et Galatée pour l'Hôtel du Grand Maître à Versailles.
Ces œuvres furent suivies d'autres commandes entre 1734 et 1737 pour les appartements royaux de Versailles et de Fontainebleau, dont Le Déjeuner du musée Condé à Chantilly et La Gloire des Princes réclamant les fils de France à Versailles. Comme beaucoup d'autres maîtres de son temps, l'artiste se consacra également au dessin de cartons pour la manufacture de tapisserie des Gobelins, et ceux consacrés à l'histoire d'Esther datent de 1736. Deux ans plus tard, l'artiste s'installa en Italie où il fut nommé directeur de l'Académie de France à Rome, poste qu'il occupa jusqu'en 1751. Notre œuvre témoigne donc magnifiquement de sa maturité précoce et anticipe de quelques années la version aujourd'hui conservée au Getty Museum (huile sur toile, 74,3 x 92,1 cm, n° 84.PA.44). Dans notre cas, le peintre décrit avec imagination le paysage et la scène ovidienne, où la déesse se regarde dans le miroir pendant qu'elle est séchée par les nymphes et dans un instant précédant l'arrivée du satyre qui, dans la toile américaine, est vu à gauche, capturé par une jeune femme.
Bibliographie :
J.-L. Bordeaux, « Jean-François de Troie, encore une énigme artistique : quelques observations sur ses débuts », Artibus et Historiae, vol. 20, 1989, p. 152, fig. 4
C. Bailey, « Les Amours des Dieux : La Peinture mythologique de Watteau à « David », catalogue d'exposition, Paris, 1991, pp.134-135 et 137
C. Leribault, « Jean-François de Troy (1679-1752) », Paris 2002, p. 241