Par Galerie Lamy Chabolle
Mobilier et objet d'art des XVIIIe, XIXe et XXe siècle
Guéridon aux panthères, avec micromosaïque romaine.
Bronze patiné et doré, marbre noir, micromosaïque.
France.
ca. 1860.
h. 78 cm ; d. 58 cm.
Le piètement de ce guéridon en bronze est une adaptation d’un trépied que Ferdinand IV, roi de Naples et de Sicile, offre en 1802 à Bonaparte, premier consul. Ce trépied romain pliant, daté entre -50 av. J.-C. et 50 ap. J.-C. est décrit par l’archéologue Francesco Carelli, envoyé du roi de Naples en France, dans une Description des monumens antiques envoyés au premier Consul, par sa majesté le roi des Deux-Siciles, communiquée en 1803 au Journal des Sciences, des Lettres et des Arts :
Parmi les monumens destinés à la religion des anciens, sa majesté a fait choisir un très-beau trépied travaillé avec tant d'art, qu'il peut se replier en un petit volume. Chaque pied est orné d'une tête, d'une griffe de lion et d'un feuillage. Son réchaud s'adapte dessus avec trois anses, et l'on voit comment il étoit bien ...
... disposé pour les dilférens usages des temples ; c'est-à-dire, pour brûler des Parfums, ou la chair des victimes, ou pour recevoir les libations.
Le trépied arrive à Paris au début de l’année 1803 avec une centaine d’objets tous issus du « Musée d’Herculanum » et tous offerts en guise de cadeau diplomatique par Ferdinand IV. Il est transporté au mois de mai à la Malmaison sous la supervision de Francesco Carelli et selon les désirs de Joséphine, avant d’entrer au Louvre sous Charles X après la dispersion des collections de Joséphine.
Le trépied en bronze de la Malmaison a donné le modèle du présent guéridon, reproduisant fidèlement le pied orné d’une tête et d’une griffe de lion et d’un feuillage de l’antique. La silhouette de ces protomés de lion — en vérité de lionne ou de panthère, cependant, est ici plus svelte et doré.
Un engouement de très courte durée pour le mobilier néo-pompéien et néo-romain explique la réapparition du trépied de Ferdinand IV au début des années 1860 : un guéridon similaire est documenté dans un cliché de Jeanne Laplanche pris en 1866 à la villa pompéienne du prince Napoléon, avenue Montaigne, conçue au début des années 1860 par l’architecte Alfred Normand. C’est certainement à cette époque qu’il semble faut rattacher le présent guéridon.
Il supporte ici un plateau en marbre noir orné, au centre, d’une micromosaïque particulièrement fine représentant le temple de Vesta à Tivoli, qui évoque l’antique fonction rituelle du trépied d’Herculanum.
Sources
Francesco Carelli, « Description des monumens antiques envoyés au premier Consul, par sa majesté le roi des Deux-Siciles », dans Magasin Encyclopédique, ou Journal des Sciences, des Lettres et des Arts, Paris 1803 ; Théophile Gautier, Le Palais pompéien de l'avenue Montaigne, Paris, 1866 ; Maurice Allem, La Vie quotidienne sous le Second Empire, Paris, 1948 ; Sophie Descamps-Lequime et Martine Denoyelle, De Pompéi à Malmaison, les Antiques de Joséphine, Paris, 2008.
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