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Buste d’enfant en bronze doré d’après Germain Pilon
Buste d’enfant en bronze doré d’après Germain Pilon - Sculpture Style Louis XIV Buste d’enfant en bronze doré d’après Germain Pilon - Galerie Lamy Chabolle
Réf : 123151
12 000 €
Époque :
XVIIe siècle
Provenance :
France
Materiaux :
Bronze doré, albâtre
Dimensions :
H. 33.5 cm
Sculpture Sculpture en Bronze - Buste d’enfant en bronze doré d’après Germain Pilon XVIIe siècle - Buste d’enfant en bronze doré d’après Germain Pilon
Galerie Lamy Chabolle
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Mobilier et objet d'art des XVIIIe, XIXe et XXe siècle


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Buste d’enfant en bronze doré d’après Germain Pilon

Buste d’enfant d’après Germain Pilon.
Bronze doré, albâtre.
France.
Fin du XVIIe siècle.
h. 33,5 cm.

Un buste similaire en bronze doré était exposé en 1967 au Château de Laarne lors de l’exposition « Bronzes de la Renaissance de Donatello à François Duquesnoy ». Ce dernier provient, par tradition, des collections impériales de Russie, et avait, vraisemblablement, été acquis par l’historien de l’art et collectionneur Henry-René d’Allemagne lors des nombreuses dispersions de collections privées russes après la révolution d’Octobre. Parce qu’il s’agissait du tirage d’un Buste d’enfant en marbre conservé au Louvre et attribué depuis la fin du XIXe siècle à Germain Pilon ou à son atelier, cette version en bronze doré avait alors été datée de la fin du XVIe siècle, Germain Pilon étant mort en 1590.

Bien que le présent bronze soit certainement de la même main que celui d’Henri-René d’Allemagne, il semble improbable que ...

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... cette main soit celle de Germain Pilon ou d’un élève de son atelier, aucun buste en bronze doré de ce temps-là n’étant connu et attribué ni à Germain Pilon ni à son atelier. La Wallace Collection à Londres possède, il est vrai, un tirage en bronze du buste de Charles IX conservé au Louvre. Ce buste, en marbre et albâtre, daté de 1568, apparaît dans l’inventaire après décès de Catherine de Médicis, et nul autre que Germain Pilon semble avoir été en mesure de sculpter un tel portrait. Le bronze de la Wallace Collection, issu par tradition des collections de la duchesse de Berry, semble attester l’existence ancienne de bronzes tirés d’après les portraits sculptés par Germain Pilon, portraits royaux ou présumés tels dont les originaux avaient été rassemblés par le cardinal de Richelieu, quatre décennies seulement après la mort de Germain Pilon, dans le contexte de la construction d’une « galerie des illustres » au Palais Cardinal, devenu Palais Royal en 1643.

Le programme même de la Galerie des Illustres permet d’aborder la délicate question de l’identité du sujet de ce buste. Intitulé Buste d’Henri IV enfant lors de l’exposition de 1967, il avait été un premier temps désigné comme portrait d’Henri III par Barbet de Jouy en 1873, pour cette raison que le sujet présente quelques similitudes avec un enfant en bas-âge esquissé en une sanguine de la fin du XVIe siècle, conservée à la Bibliothèque nationale et portant une notation, probablement postérieure, désignant cet enfant comme Henri III. Le problème de la datation, de l’attribution et de l’identification du sujet de ce buste a été résumé par l’historien Louis Gonse au détour d’un éloge de Germain Pilon et de ce buste :

« Il savait interroger l’âme soucieuse de ses modèles, comme il savait, à l’occasion, rendre avec une adresse infinie les grâces fugitives de l’enfance. S’il est, comme on l’a cru, un portrait de Henri III enfant, le petit buste du Louvre serait de la jeunesse du maître. Il me semble d’un art trop accompli pour ne pas appartenir, ainsi que les autres bustes, à sa dernière période. Il est d’ailleurs bien difficile d’identifier les traits d’un modèle de cet âge. Des doutes se sont mème élevés sur l’attribution de ce buste à Pilon. Quelques personnes ont voulu en faire honneur à François Duquesnoy, mais il est bien du XVIe siècle et dans la manière de Pilon, qui rivalise ici avec les Florentins, ces interprètes consacrés des putti. »

Il est remarquable qu’il ne soit venu à l’esprit, ni de Barbet de Jouy, ni des commissaires de l’exposition de 1967, que les dates d’activité de Germain Pilon d’une part, l’âge manifeste de l’enfant pourtrait d’autre part, sont incompatibles avec les dates de naissance de ces rois : aucune œuvre de Germain Pilon n’est en effet connue avant sa participation aux travaux du tombeau de François Ier en 1558 ; quant à Henri III et Henri IV, ils sont nés respectivement en 1551 et 1553. Le Buste d’enfant du Louvre, si cet enfant est bien le futur Henri III, serait alors l’une des premières œuvres connues de Germain Pilon, achevée avant qu’il n’entre en grâce auprès de Catherine de Médicis et ne devienne, pour ainsi dire, le sculpteur de sa Cour. Il existe déjà, en outre, un buste de Henri III solidement attribué à Germain Pilon, de la même main que celui de Charles IX, également mentionné dans l’inventaire après décès de la reine mère, et cité encore dans les collections de Richelieu au Palais Cardinal. Henri III y apparaît à maturité, et tout porte à croire qu’il date du même temps que le buste susmentionné de Charles IX, soit l’an 1568.

Si l’enfant du buste de Germain Pilon est bien l’un des fils de Catherine de Médicis, l’hypothèse la moins improbable est qu’il s’agisse d’Hercule de France, duc d’Alençon, dernier fils de Henri II et de Catherine de Médicis. Ce duc, ayant pris le nom François de France après la mort à 16 ans du roi François II son frère en 1560, n’a pas laissé une marque importante dans l’histoire de France. Aussi, il est probable que l’importance de ce buste ait été causée, au XVIIe siècle comme au XIXe et au XXe, par une confusion ou par une présomption, par laquelle on a mépris ce jeune prince pour Henri III ou Henri IV rois de France. La provenance russe du buste exposé en 1967, si elle est avérée, pourrait s’expliquer aussi par une telle présomption : Henri III, roi de France à la mort de son frère Charles IX en 1574, est aussi roi de Pologne en 1573 et grand-duc de Lituanie.

Quant à la datation du présent bronze et de celui provenant des collections impériales de Russie, il est remarquable qu’ils aient en partage un même traitement de l’iris, en forme de spirale incisée, typique des portraits en bronze de la seconde moitié du XVIIe siècle. Un buste lui aussi en bronze doré de Louis XIV par ou d’après Coysevox, également conservé à la Wallace Collection à Londres, et sans doute en lien avec un buste en bronze du même roi présenté par Coysevox au Salon de 1699, est l’œuvre la plus proche, par la technique et par le style, de ces deux bronzes. Les bustes en bronze doré de ce type étant d’une part remarquablement rares dans les collections publiques, et l’usage d’une spirale incisée en guise d’iris étant d’autre part caractéristiques des portraits sculptés à partir de la seconde moitié du XVIIe siècle, ce rapprochement conforte celui d’une datation plus tardive que celle proposée lors de l’exposition de 1967, soit à la fin du XVIIe siècle et non à la fin du XVIe.

Voir Gonse, La Sculpture française depuis le XIVe siècle, Paris, 1895 ; Molinier, « Un buste d’enfant du XVIe siècle », dans Monuments et mémoires de la Fondation Eugène Piot, t. 6, n° 1, 1899 ; Babelon, Germain Pilon, Paris, 1927 ; Terrasse, Germain Pilon, Paris, 1930 ; d’Allemagne, La maison d’un vieux collectionneur, t. II, Paris, 1948 ; Bronzes de la Renaissance de Donatello à Duquesnoy, Bruxelles, 1967 ; Chevallier, Henri III, roi shakespearien, Paris, 1985, etc.

Galerie Lamy Chabolle

Sculpture en Bronze Louis XIV

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