Par Galerie Nicolas Lenté
Mobilier, Tableaux et Objets d'Art de la Haute Epoque au XVIIIe
Diogène avec sa lanterne à la recherche d'un homme honnête
Atelier de Pieter Van Mol (Anvers 1599 – Paris 1650)
Paris, milieu du XVIIème siècle
Huile sur toile, h. 44,5 cm, l. 54 cm
Cadre en bois doré et richement sculpté aux coins fleuris d’époque Louis XIV.
Encadré : h. 60 cm, l. 68,5 cm
Notre œuvre au carrefour des influences du rubénisme et du caravagisme se distingue par sa mise en scène intrigante au clair-obscur dramatisant magnifiée par une palette brillante et chatoyante.
Le sujet peu représenté dans la peinture nordique s’inspire d’une anecdote tirée de la vie de Diogène de Sinope, philosophe cynique du IVe siècle av.J.-C, célèbre pour son esprit caustique, son mépris des richesses et des conventions, son existence débarrassée de tout superflu. Se promenant à Athènes en plein midi une lanterne à la main, Diogène répondait à ceux à qui le questionnaient : « Je cherche un homme (véritable)», voulant ainsi signifier que les ...
... êtres humains qu'il rencontrait ne valaient pas, à cause de leurs vices, d'être appelés comme tels.
Dans un cadrage serré le philosophe apparait entouré de plusieurs figures vues en buste : hommes et femmes de différents âges. Le philosophe apparait sous les traits de vieil homme grisonnant pourvu de longue barbe vêtu d’un manteau aux larges draperies violettes et jaunes. La main qui tient la lanterne constitue un élément central du tableau, elle ne projette sa lumière que sur un jeune homme coiffé d’un béret à plumes et enveloppé d’un large manteau. Le peintre positionne un éclairage intense sur cette figure chevaleresque toute vêtue d’un rouge éclatant, typique de la palette de Rubens. La couleur et la lumière détachent ce jeune homme du reste du groupe en suggérant au spectateur qu’il s’agit probablement d’un homme véritable, sa jeunesse et sa beauté valant plus que la sagesse supposée des deux vieillards aux traits fatigués qui restent dans l’ombre.
D’une approche typiquement maniériste où la gestuelle prend une ampleur significative le peintre introduit un tout jeune garçon dont on aperçoit seulement la tête et les épaules pointant sur la lanterne afin d’attirer l’attention du spectateur sur l’objet en question.
Enfin une jeune femme mystérieuse se cache derrière la figure de Diogène, sa tête à l’expression languissante a peine éclairée apparait de la pénombre qui sert de fond à la peinture.
Notre œuvre s’inspire des deux tableaux ayant le même sujet du peintre parisien d’origine anversoise Pieter Van Mol et a été réalisée sans doute par un élève au sein de l’atelier lors de sa longue carrière parisienne (environ de 1625-1650). Ainsi on ressent sur notre tableau ce style baroque Flamand assagi par le classicisme français. Peter Van Mol semble à son tour avoir emprunté le sujet à son confrère Pierre Paul Rubens.
Le style singulier à la fois caravagesque et rubénien exprime la formation anversoise de Pieter Van Mol, tout d’abord le clair-obscur influencé par Abraham de Janssens (Anvers, 1575-1632) connu pour avoir étudié à Rome et Pierre Paul Rubens pour les coloris et l’esprit baroque.
Œuvres en rapport :
Diogène cherchant un homme, Musée des Beaux-Arts d’Orléans, huile sur toile
Diogène cherchant un homme, Dessin sur papier, 14,8 x 18 cm, signé, Collection Graphique, Stadel Museum, Francfort, Allemagne, inv. 3234
Diogène cherchant un homme, Vente Sotheby’s, huile sur panneau (65x84,6 cm), 27/01/2022, lot n 6, ex collection de Lucien Bonaparte
Œuvres en rapport :
Musée des Beaux-Arts d’Orléans, huile sur toile, 111,7 cm x 175 cm, inv. 1320
Dessin sur papier, 14,8 x 18 cm, signé, Collection Graphique, Stadel Museum, Francfort, Allemagne, inv. 3234
Vente Sotheby’s, huile sur panneau (65x84,6 cm), 27/01/2022, lot n 6, ex collection de Lucien Bonaparte
Pieter Van Mol est un artiste peu connu, Anversois de naissance, apprenti de Artus Wolffert, recu maitre à Anvers en 1622 on suppose qu’il accompagne Rubens lors de sa venue a Paris en 1625, et ensuite resté dans la ville ou il a fait sa carriere
Ayant bénéficié d’une rapide renommée, il reçoit de nombreuses commandes et devient le peintre ordinaire du roi en 1637 et le peintre de la reine Anne d’Autriche en 1640. En 1648 il est parmi les membres fondateurs de l’Académie Royale des Beaux Arts
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