Par Tobogan Antiques
Canapé en bois doré richement sculpté, tapissé de soie rose décorée de motifs japonais, imaginé d'après le modèle exécuté en 1788 par l’ébéniste et menuisier en siège Georges Jacob (1739-1814) et le doreur Louis-François Chatard (ca.1749-1819) pour le Salon Louis XVI des Jeux du Château de Saint-Cloud.
Composée de plus de soixante pièces, cet ensemble a été commandé le 31 Octobre 1787. Le menuisier Georges Jacob initialement fourni dix-huit fauteuils, douze avec le dos droit destinés à être placés le long des murs (fauteuils à la Reine) et six avec le dos en forme pour une utilisation dans le centre de la pièce (fauteuils en cabriolet). Le 21 Février 1788, quatre autres fauteuils à la Reine furent commandés pour le salon des jeux. L'exemplaire conservé au Metropolitain Museum, New York, N° d’inv. 07.225.107, tamponné par Jacob, est l'un de ces derniers. Une paire de ces fauteuils est également conservée au Musée du Louvre (OA 9449 a, 9449 ...
... b).
Le Château de Saint-Cloud fut construit par Jules Hardouin-Mansart à la fin du XVIIe siècle pour Philippe d'Orléans, frère de Louis XIV. Marie-Antoinette acheta le château en 1785. Des travaux de réaménagement furent entrepris sous la direction de l'architecte Mique. Puis eut lieu une campagne de remeublement. L'ensemble des douze fauteuils de Jacob était placé dans le salon des jeux, pièce axiale du château, éclairée par trois croisées sur la cour d'honneur.
Biographie :
Après être reçu maître en 1765, Georges Jacob (1739-1814) travaille de 1773 à la Révolution pour le Garde-Meuble de la Couronne. Sa clientèle est des plus brillantes avec Louis XVI et la reine Marie-Antoinette, la famille royale, en particulier le comte de Provence, futur Louis XVIII, le comte d’Artois, futur Charles X, le prince de Condé, le duc de Penthièvre et les cours étrangères. En 1785, il crée les premières chaises en acajou, dites « à l’anglaise », pour le comte de Provence. Il lance le style étrusque en livrant en 1788 le mobilier « à l’étrusque » en acajou sculpté pour la laiterie du château de Rambouillet. Il participe également à l’ameublement du Petit Trianon à Versailles. Georges Jacob passera la période révolutionnaire sans être inquiété grâce au peintre David. Il prend sa retraite en 1796, laissant son atelier à ses fils, Georges fils et François-Honoré, qui créent l’entreprise Jacob Frères Rue Meslée, fabriquant des meubles et sièges de style Directoire et Consulat. Devant leur succès, Georges interrompt sa retraite pour aider son fils à fournir les meubles des résidences impériales de Napoléon Ier. François-Honoré prendra le nom de Desmalter à la mort de son père, en souvenir de la propriété familiale en Bourgogne.