Par Poncelin de Raucourt Fine Arts
Atelier de Van Dyck (Anvers, début du XVIIe siècle)
Étude de tête d’homme barbu
Huile sur toile,
46 x 34 cm
Inscrit au verso : “Etude de ... / vente du ... ; Jordaens” and numbered “117”
Provenance :
Collection particulière
Cette étude à l’huile sur toile représentant un vieil homme barbu de profil s’inscrit dans la tradition des tronies flamandes du début du XVIIe siècle, ces portraits de caractère peints d’après modèle vivant. Longtemps attribuée au cercle de Jacob Jordaens, cette toile a récemment été réexaminée et rapprochée des premières études de têtes réalisées par le jeune Anthony van Dyck (1599–1641), à l’époque de son apprentissage dans l’atelier de Rubens.
Le modèle âgé — au nez proéminent, à la barbe grise et au front profondément ridé — est identifiable comme celui ayant posé pour plusieurs études autographes de Van Dyck. On le retrouve notamment dans Deux études de tête d’un vieil homme ...
... (vers 1616–17, Snijders&Rockoxhuis, Anvers) et dans la Tête d’étude conservée au Louvre (MI 916), toutes deux exécutées avec un pinceau rapide et une économie de moyens caractéristique de la première manière de Van Dyck. Ces œuvres, conçues à des fins préparatoires, transcendent cependant leur statut d’étude par la vivacité de leur exécution et la justesse psychologique de la représentation.
La présente esquisse, par la finesse de son modelé, l’attention portée à la lumière sur la chevelure grise et la qualité du dessin sous-jacent, semble issue de l’atelier même de Van Dyck, ou du moins de son entourage immédiat. Plusieurs artistes de son cercle, tels que Jan Cossiers, Theodoor Rombouts ou encore Gerard Seghers, ont d’ailleurs perpétué cette pratique du portrait d’étude, empruntant souvent les mêmes modèles ou en reprenant les types physiognomoniques mis au point par Van Dyck et son maître Rubens.
À l’instar de ces études, notre toile témoigne d’un regard aigu porté sur le réel, dans une époque où les artistes anversois rivalisent de naturalisme pour composer leurs scènes religieuses et historiques. L’usage récurrent de cette figure dans les tableaux de Van Dyck — notamment pour représenter saint Jérôme ou Abraham — atteste de la valeur référentielle que ces tronies avaient en atelier.
Cette notice n’aurait pu être rédigée sans les échanges enrichissants avec Christopher Brown, Nico van Hout et Brecht Vanoppen, dont les observations éclairées ont permis d’affiner l’attribution de cette œuvre.
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