Par Segoura Fine Art
Tableaux, Mobilier et Objets dart des 17e, 18e et début 19e siècle
Charles Henry Tenré (14 oct. 1854 - Paris, 29 janv. 1926),
Vue de la pièce d’eau des Suisses et de l’Orangerie du château de Versailles, c. 1904,
huile sur toile, 2,88 x 4,38 m
Ces deux grands panneaux de décoration sont emblématiques de l’art d’Henry Tenré. Le peintre affectionne la peinture de paysage et les représentations des palais royaux (Versailles, Fontainebleau) qu’il expose à de nombreuses reprises au cours de sa longue carrière.
Henry Tenré effectue un solide apprentissage de la peinture. Il fréquente les ateliers de Gustave Boulanger et de Jules Lefebvre à l’Académie Julian de 1875 à 1885 puis se forme auprès du paysagiste multi-médaillés Edmond Yon.
Sociétaire du Salon des Artistes Français, il y expose dès 1883 et jusqu’à sa mort. Henry Tenré est réputé pour son habilité à peindre de grands paysages décoratifs, des scènes d’intérieurs à l’atmosphère intimiste (l’hôtel rue Spontini de Jacques Doucet), des ...
... représentations théâtrales et des portraits mondains (Mme la Princesse Georges de Radziwill, Mme la baronne Gustave de Rothschild, Mme H. Machiels, Mlle de Thézillat). La grande variété de sa peinture est récompensée de son vivant. Il obtient une mention honorable pour sa participation au Salon de 1891 et une médaille de troisième classe pour sa contribution à l’Exposition universelle de 1900. Lors de cet événement majeur dans sa carrière, Henry Tenré est nommé délégué spécial de la Turquie à l’Exposition universelle de 1900. Il participe également à l’organisation d’un musée rétrospectif du mobilier et du costume au pavillon de la ville de Paris.
Henry Tenré a donc déjà traité la Pièce d’eau des Suisses dans un format réduit avant d’en faire l’élément principal de son grand panneau décoratif. Il est tout à fait envisageable que les deux présents panneaux soient les fruits d’une commande suivant l’exposition des Artistes Décorateurs pour embellir une salle à manger ou un salon d’apparat. A moins qu’il s’agisse de la décoration d’une des résidences du peintre. Il possède un luxueux hôtel particulier dans le 16e arrondissement (au 36 rue de Villejust), achète le château de Ternay-le-Fleury en 1904 (future résidence de Sacha Guitry), puis emménage en 1913 à Versailles.
Les deux tableaux décoratifs reprennent, par leur format et leur motif, une tapisserie en laine et en soie rehaussée d’or, dessinée par Charles Le Brun et tissée à la Manufacture des Gobelins, pour le roi Louis XIV.