Par Baptiste Jamez
Mobilier, objets d'art et tableaux du XVIIIe siècle - Orfèvrerie
Belle suite de quatre sièges de forme cabriolet et d'époque Directoire.
Les montants du dossier des fauteuils sont à colonnes détachées finement cannelées, les supports d'accotoirs en balustres à cannelures reposent sur des montants à plaques brettées et sont réunis à des pieds fuselés et cannelés par un dé de raccordement orné d'une fleurette s'inscrivant dans un losange.
Époque fin du XVIIIe siècle.
Dimensions :
• Largeur : 59 cm.
• Hauteur : 84 cm.
• Profondeur : 50 cm.
Recouverts d'un tissu bleu brodé de fleurs dans des réserves en rinceaux (quelques taches d'humidité).
Ce modèle très élégant de sièges à montants en colonnes détachées fut en vogue au cours de la fin du XVIIIe siècle.
Ces sièges sont à rapprocher d'un fauteuil en hêtre laqué provenant du Château de Fontainebleau et attribué à Georges JACOB (C. 1790, Paris, Mobilier national, GME 1637) ainsi que d'un ensemble composé d'un canapé, une bergère et ...
... trois fauteuils se trouvant en 1856 dans la chambre à coucher de l'Empereur au Château de Lamotte-Beuvron, puis au Palais de l'Élysée (C. 1795, Mobilier national, GMT 7796, 7797, 7798/1,2,3).
Service de tapisserie possible en cas de volonté de changement de la garniture et du tissu.
LE FAUTEUIL CABRIOLET SOUS LE DIRECTOIRE, L'ÉLÉGANCE FRANÇAISE
Le fauteuil cabriolet est emblématique de l'ameublement à la période du Directoire (1795-1820). Il se distingue par sa silhouette élégante et ses proportions harmonieuses. Alliant fonctionnalité et esthétique, ce meuble reflète les préoccupations artistiques et socioculturelles d'une France en pleine mutation post-révolutionnaire.
Confectionné principalement en hêtre, ce modèle présente des montants à colonnes détachées finement sculptées et des accoudoirs en balustre, illustrant un savoir-faire exceptionnel. La laque, souvent utilisée pour sa finition, témoigne du goût pour les surfaces lisses et brillantes, tandis que les motifs décoratifs, inspirés du néoclassicisme, témoignent de l'installation du goût pour les formes antiques déjà initié à la fin du règne de Louis XVI.
Le cabriolet, avec son dossier arrondi et ses pieds fuselés, invite à la contemplation et à l'assise, faisant de lui un meuble à la fois pratique et artistique. Il s'inscrit dans un contexte où le mobilier ne se limite pas à une simple fonction utilitaire, mais devient un véritable vecteur de style et de goût, incarnant l'esprit d'une époque.
Les fauteuils cabriolets, souvent recouverts de tissus richement brodés, évoquent une sophistication qui séduisait les salons parisiens. En effet, ils sont le reflet d'un idéal esthétique où l'art de vivre à la française se mêle à un sens aigu de la modernité, marquant ainsi une transition entre les styles Louis XVI et Empire. L’étude de ces pièces emblématiques nous permet d'appréhender les transformations du goût et de l'artisanat dans une période charnière de l'histoire de France.
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