Salon de 4 fauteuils Transition en console par Georges Jacob - Paris XVIIIe

... Révolution. Sa clientèle est des plus brillantes, la Reine Marie Antoinette, le Roi et la famille royale, le comte de Provence, les comtes d’Artois, les princes de Condé, le prince de Conti, le duc de Penthièvre et les cours étrangères (tels le Prince de Galle, la cour de Suède ou l’Électeur de Bavière).

Salon composé de quatre fauteuils en hêtre mouluré, sculpté et laqué crème, à dossiers raquette en cabriolet et assises circulaires, de style Transition Louis XV - Louis XVI.
Modèles en console dits "du comte d'Artois" car nombre d'entre eux ont été destinés à meubler les résidences du frère cadet de Louis XVI dont, outre Bagatelle, le Palais du Temple et les châteaux de Saint-Germain, le château de Maisons, tandis que l'on nomme plus généralement "à la d'Artois" les sièges à dossier médaillon et châssis circulaire d'après le modèle de Blanchard exécuté à la demande du Prince.
Superbe et très rare modèle à accotoirs "en console renversée" et "à pieds en console" de l'invention de Georges Jacob.
Supports d'accotoirs et pieds sculptés d'un même motif d'enroulement d'acanthe en palmette.
Dés de raccordement sculptés d'un fleuron à l'avant et de pastilles au dos.
Présence d'enroulements à la jonction des montants avec le petit dossier.
Ornementation d'une rosace dans un triangle à la rencontre des bras d'accotoirs et du dossier.
Ceintures circulaires évidées à l'intérieur qui, outre le pied en console et la rosace, signent une réalisation de Georges Jacob.
On comprendra dès lors que ces fauteuils peuvent être attribués à Jacob sans même les retourner et distinguer leurs estampilles.
Les sièges du maître de ce type sont extrêmement rares sur le marché et ont souvent des provenances prestigieuses, ils se rencontrent dans les grandes collections publiques ou privées internationales, tel le Philadelphia Museum of Art pour un siège qui pourrait être parfaitement identique (voir en documentation) ou l'ancienne collection Arturo Lopez (voir en documentation), le plus souvent par paires, rarement dans cette version particulièrement raffinée, et beaucoup plus rarement encore en suite de quatre comme c'est le cas ici.
Très proches de la paire du musée Carnavalet, ils prévalent encore cependant sur ces derniers par la présence du fleuron (ou rosace) caractéristique de Jacob et la frappe d'estampilles.

Bien qu'âgés de près de 250 ans, ils se présentent aujourd'hui à nos yeux dans un état d'origine remarquable.
Les fûts des sièges sont en effet sans entures, les ceintures sans renforts (excepté pour un), la laque d'origine (usures et reprises).
Ils ont été regarnis par notre tapissier et recouverts d'un velours de la Maison Lelièvre à Paris.