Par Franck Baptiste Paris
Rare et exceptionnelle paire de trés grandes appliques en bronze finement ciselé et doré au mercure.
Les fûts en forme de feuilles d’acanthes terminées en partie basse par des enroulements et des roses et en partie haute par des panaches en crête de coq.
Deux bras de lumières à rinceaux floraux jaillissent de la partie centrale ; ils sont agrémentés de délicates fleurettes.
Les deux bras traités nerveusement s’entrecroisent et se terminent en coup de fouet.
Ils supportent de larges coupelles en forme de corolles qui renferment des bobèches imitant des boutons floraux.
Bel état de conservation, dorure au mercure d’origine avec petites redorure sur les extrémités des rinceaux des bras.
Travail parisien d’époque Louis XV vers 1750-1760 attribuable à Jacques Caffieri d’après un probable dessin de l’ornemaniste Juste Aurèle Meissonier.
Dimensions :
Hauteur : 55 cm ; Largeur : 40 cm ; Profondeur : 25 cm
Un dessin proche signé de ...
... Caffieri est conservé
Pour une paire d’appliques similaire mais à trois bras de lumières ; vente Koller Genève le 17 Septembre 2009, lot 1103, 112 800 CHF soit 115 800 euros.
Juste Aurèle Meisonnier est né à Turin d’un père provençal.
Il vint très tôt à Paris. En 1724, il est admis à la maîtrise comme orfèvre du roi travaillant aux Gobelins, et dès 1726 il succède aux Bérain comme dessinateur de la chambre et du cabinet du roi. L'examen systématique des dessins datés de Meissonnier permet de saisir l'évolution de son style. En 1725 les « gardes d'épées d'or pour les présents du mariage du Roi » sont tout à fait symétriques alors qu'en 1728, un modèle de « chandelier en sculpture en argent » avec des motifs différents sur chaque face, un cartouche posé en biais, est un des premiers exemples d'œuvre vraiment asymétrique. On parle souvent d'influence italienne à propos de Meissonnier, mais sa formation est française et s'il a pris des idées à l'étranger ce serait peut-être dans le style auriculaire de l'orfèvre hollandais Adam van Vianen. Quoi qu'il en soit, les éléments employés par Meissonnier et qu'il répandra à partir de 1734 avec la publication de son Livre d'ornemens inventez et dessinez par J.?O. Meissonnier sont ceux du style rocaille : coquille, enroulements brisés, cartouche asymétrique. Son œuvre est essentiellement constituée par des dessins et des projets car, bien qu'orfèvre lui-même, il faisait généralement exécuter ses pièces d'orfèvrerie par Duvivier. À partir de 1735, on sait peu de choses sur lui. Il donna des dessins d'intérieur, beaucoup plus rococo et asymétriques que ce qu'on faisait au même moment en France. Même si la plupart de ses projets, choquant par leur outrance, ne furent pas exécutés (dans le domaine de l'architecture, Meissonnier n'eut guère de succès et son célèbre projet de façade pour l'église Saint-Sulpice à Paris fut écarté), Meissonnier, par sa fougue et son esprit inventif n'en reste pas moins l'un des fondateurs du style rocaille ou « pittoresque ».
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