EUR

FR   EN   中文

CONNEXION
Paire de flambeaux « aux griffes » et masques antiques, attribués à Claude Galle
Paire de flambeaux « aux griffes » et masques antiques, attribués à Claude Galle - Luminaires Style Empire Paire de flambeaux « aux griffes » et masques antiques, attribués à Claude Galle - Galerie Lamy Chabolle
Réf : 121867
8 000 €
Époque :
XIXe siècle
Provenance :
France
Materiaux :
Bronze ciselé, patiné et doré
Dimensions :
H. 33 cm
Luminaires Bougeoirs et Chandeliers - Paire de flambeaux « aux griffes » et masques antiques, attribués à Claude Galle
Galerie Lamy Chabolle
Galerie Lamy Chabolle

Mobilier et objet d'art des XVIIIe, XIXe et XXe siècle


+33 (0)1 42 60 66 71
+33 (0)6 11 68 53 90
Paire de flambeaux « aux griffes » et masques antiques, attribués à Claude Galle

Bronze ciselé, patiné et doré.
France.
ca. 1809-1810.
h. 33 cm.

La présence de flambeaux similaires dans les collections russes, notamment une paire conservée au Musée historique d’État de Moscou et mentionnée par Sychev, a un temps soutenu l’hypothèse d’une origine russe. Leur répertoire ornemental — et plus encore la qualité de leur fonte et de leur ciselure — rend cependant une attribution française tout aussi plausible d’un point de vue stylistique, et plus probable encore du point de vue de l’exécution.

La découverte d’un bon de commande adressé en 1810 à Claude Galle pour une « paire de flambeaux, à griffes tige à pans bronzée, dorée au mat », destinée à une chambre située au-dessus des appartements du Grand Maréchal au Grand Trianon, vient renforcer cette hypothèse. Ni Ledoux-Lebard ni Ottomeyer et Pröschel ne semblent toutefois avoir remarqué que ces flambeaux — inventoriés de 1818 à 1894, et toujours conservés à ...

Lire la suite

... Versailles — ne forment pas une véritable paire. Les bases, bien qu’elles portent une séquence identique de marques d’inventaire depuis la Restauration jusqu’à la fin du XIXe siècle, diffèrent par leur taille, leur profil et leur décor. Les griffes, leurs couronnements, les moulurations et les binets sont eux aussi dissemblables. Seule la tige octogonale — la tige à pans bronzée mentionnée dans la commande de 1810 — est identique sur les deux flambeaux. Sur la base de critères stylistiques et techniques, il est permis de considérer que le flambeau portant le numéro d’inventaire T 1040.1 est l’exemplaire original livré par Claude Galle en 1810. Ses griffes sont plus finement modelées et ciselées, la jonction avec la tige plus harmonieuse, les proportions plus cohérentes. Son pendant, en revanche, présente de nombreux signes de restauration : frises de perles ou de godrons mal ajustées, griffes tronquées et maladroitement traitées, bague surdimensionnée dissimulant la jonction, décor du binet sans rapport avec le reste du modèle. Ces restaurations ont dû intervenir entre la livraison initiale et l’inventaire de 1818, puisque les éléments modifiés portent déjà la marque de cette date.

Les seules parties vraisemblablement intactes, à savoir : les griffes et le fût à huit pans bronzé, c’est-à-dire patiné, sont identiques à celles de la présente paire, dont la ciselure surpasse même les parties originales des flambeaux livrés par Galle. Les femmes à l’antique sont quant à elles un motif plus rare, absent des flambeaux susnommés, livrés au Grand Trianon en 1810, mais se retrouvent dans d’autres flambeaux livrés par Galle.

Un modèle comparable, mais à tige hexagonale, avait d’ailleurs été livré par Ravrio au Garde-Meuble en 1809. Baylet, citant cette paire acquise par l’intermédiaire du marchand Darrac pour les appartements de Marie-Louise d’Autriche au palais Rohan de Strasbourg, observe : « Les flambeaux, aux tiges unies ou à pans comme ceux-ci, portés par des griffes, connurent de nombreuses variantes. Il s’agit ici d’un modèle simple, généralement peu retenu pour figurer dans les appartements de l’impératrice, à qui l’on réservait généralement des objets plus exceptionnels. »

Plusieurs variantes de ce genre de flambeaux à griffes et à pans devaient donc être conçues et fournies par les bronziers parisiens ; Ottomeyer et Pröschel ont d’ailleurs publié des modèles assez similaires, présentés dans un catalogue commercial — malheureusement anonyme — daté autour de 1810. Les présents flambeaux seraient ainsi la version la plus richement ornementée et finie d’un type de flambeaux dont la variante la plus modeste pourrait être celle destinée aux appartements de Marie-Louise au palais Rohan. La diffusion de ces modèles, si elle ne suffit pas à lever entièrement le doute portant sur leur attribution à Claude Galle, tend cependant à exclure une origine russe. La période de cette diffusion, en effet, correspond presque exactement à celle des ????????? ???????, la « prohibition des bronzes » français pratiquée sous Alexandre Ier entre 1810 et 1815. Il y a peu de chance que ces modèles aient été connus sous la prohibition, ou que, passés de mode après la chute de l’Empire, ils aient été soudainement imités par les bronziers russes.

Sources

Denise Ledoux-Lebard, Le Grand Trianon. Meubles et objets d’art, Paris, 1975 ; Hans Ottomeyer et Peter Pröschel, Vergoldete Bronzen, Munich, 1986 ; Arcadi Gaydamak, Empire russe. Architecture, arts appliqués et décoration intérieure. 1800-1830, Moscou, 2000 ; Igor Sychev, The Russian Chandeliers. 1760–1830, Leningrad, 2003 ; Marie-France Dupuy-Baylet, De Bronze et de cristal, Dijon, 2020.

Galerie Lamy Chabolle

Bougeoirs et Chandeliers Empire

Retrouver le mobilier ou les objets d''art similaires à « Paire de flambeaux « aux griffes » et masques antiques, attribués à Claude Galle » présenté par Galerie Lamy Chabolle, antiquaire à Paris dans la catégorie Bougeoirs et Chandeliers Empire, Luminaires.